L’année 2022 marque le centenaire de la mort du grand écrivain français. Cela n’a pas échappé à l’hebdomadaire italien Il Venerdì, qui, rendant hommage à Proust, nous fournit quelques conseils pour s’attaquer à son œuvre colossale.

Vu d'Italie. Marcel Proust, homme de l'année 2022

“Et si c’était le moment de se lancer dans cette entreprise de l’extrême : lire La Recherche, de fond en comble ?” C’est ce que propose Il Venerdì di Repubblica, profitant du fait que “l’année qui s’ouvre marque le centenaire de la mort de Marcel Proust, disparu le 19 novembre 1922, à 51 ans”. Et pour célébrer celui qu’il présente comme “L’homme de l’année”, l’hebdomadaire italien a pourvu sa une d’un cadre rouge, qui rappelle les couvertures de Time, le magazine américain qui sacre traditionnellement ses personnalités de l’année.

Avec ses sept volumes et ses 3 724 pages [selon les éditions], À la recherche du temps perdu, le roman chef-d’œuvre le plus long du monde, peut effrayer”, admet l’écrivaine Daria Galateria, également professeure de littérature française.

Il traite de grands sujets, comme la mondanité au tournant du XXe siècle, les fêtes et les ors de l’opéra, les aristocrates et les bourgeois, les valets et les bonnes. Des amours perverses […], tout l’éventail des cruautés et des tendresses que connaît une famille, avec un personnage principal, ‘je’, dont on sait tout mais que l’on connaît si peu. Il est aussi question des arts et, par-dessus tout, du temps.”

Mode d’emploi

Pour s’attaquer au chef-d’œuvre de l’écrivain français, malgré sa longueur et la tendance contemporaine à l’empressement, Daria Galateria propose dans Il Venerdì, l’hebdomadaire du quotidien La Repubblica, quelques conseils. On y apprend notamment que les sept tomes peuvent se lire dans l’ordre, ou pas, et que, si La Recherche nous paraît trop imposante, quelques textes plus brefs de Proust (comme Sentiments filiaux d’un parricide) peuvent nous mettre le pied à l’étrier.

Enfin, en cas de fatigue, le journal nous soumet une solution avancée par Proust lui-même dans Le Temps retrouvé :

Mais enfin, quand des intervalles de repos et de société me seraient nécessaires, je sentais que, plutôt que les conversations intellectuelles que les gens du monde croient utiles aux écrivains, de légères amours avec des jeunes filles en fleurs seraient un aliment choisi que je pourrais à la rigueur permettre à mon imagination semblable au cheval fameux qu’on ne nourrissait que de roses.”

Et si, malgré tout, on devait finir par abandonner notre lecture, pas de panique, nous dit Il Venerdì : La Recherche a tout son temps.”

[Source : http://www.courrierinternational.com]