Archives des articles tagués Opiáceos

De l’ex-Yougoslavie jusqu’à la Russie contemporaine, les auteurs d’Europe centrale n’ont cessé d’écrire les crises successives de la région à travers la petite histoire. Plongée dans une littérature encore trop peu connue.

Couvertures des livres d’Andreï Guelassimov, Chamil Idiatoulline, Mark Thompson, Ivo Andrić et Reiner Stach. | Montage Slate.fr

Écrit par Sylvain Boulouque — édité par Léa Polverini 

Pour comprendre l’Europe centrale et orientale, il peut être utile de passer par des détours littéraires susceptibles de restituer son caractère foisonnant, son esprit parfois loufoque, et sa réalité souvent tragique.

«Kafka – Le temps des décisions»

L’un des maîtres en la matière a été Franz Kafka. La trilogie biographique que lui consacre Reiner Stach est à la fois une analyse passionnante de la vie et de l’œuvre de l’écrivain de l’absurde, et une mise en abyme de l’Europe centrale. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un récit chronologique, mais d’une analyse chrono-thématique des principaux aspects de l’œuvre de Kafka.

Stach s’intéresse dans son premier volume aux écrits de jeunesse de Kafka. Docteur en droit, né dans le quartier juif de Prague en 1883, ce dernier se lance en parallèle dans une carrière d’écrivain. À 29 ans, il publie son premier livre, Le Verdict, nouvelle à clé sur la sexualité et la solitude dans la société pragoise des années 1910.

Très vite, Kafka écrit d’autres nouvelles, qui ne sortiront qu’à titre posthume, grâce à son ami Max Brod: seule La Métamorphose est publiée de son vivant. Le premier volume de la vaste biographie que lui dédie Reiner Stach permet d’entrevoir la complexité d’une écriture à la fois libératoire et carcérale, ancrée dans les tourments d’époque de l’Europe centrale.

Kafka – Le Temps des décisions (Tome 1)

Reiner Stach

Le Cherche midi

960 pages

29,50 euros

Parution le 9 mars 2023

 

 

«La Chronique de Belgrade» et «Extrait de naissance»

Plus à l’ouest, Ivo Andrić et Danilo Kiš sont des figures majeures de la littérature d’ex-Yougoslavie. Andrić d’abord: prix Nobel de littérature, son Pont sur la Drina, publié en 1945, évoque l’harmonie entre les communautés. Le recueil de textes inédit La Chronique de Belgrade, qui sort aux éditions des Syrtes ce mois-ci, traduit par Alain Cappon, est un texte historico-littéraire. Il témoigne des ambiguïtés humaines et de la complexité de la situation politique et interethnique dans la capitale serbe.

Portrait de sa ville, c’est aussi une analyse des gens de peu qui cherchent à s’accommoder des contraintes du temps: l’occupation austro-hongroise d’abord, puis allemande. Il évoque également la libération du pays. La joie, mais aussi en filigrane les souffrances liées à la dictature qui se met en place, souvent oubliées en raison de la place à part que la Yougoslavie de Tito a eue dans le système communiste.

La Chronique de Belgrade

Ivo Andrić

Traduit du serbe par Alain Cappon

Les Syrtes

22 pages

21 euros

Paru le 3 mars 2023

 

 

Danilo Kiš poursuit en quelque sorte l’œuvre d’Andrić. Il est à la fois monténégrin et juif de Serbie. Une partie de sa famille est déportée. Kiš décrit lui aussi l’enfermement imposé par le régime communiste de Tito. Né en 1935, il réussit à s’installer en France en 1962, où il enseigne le serbo-croate. L’historien Mark Thompson, qui lui dédie une biographie, Extrait de naissance – L’Histoire de Danilo Kiš, s’est inspiré d’un fragment autobiographique rédigé par Kiš lui-même à la demande d’un éditeur américain.

S’étant installé en France dans les années 1960, Kiš avait amorcé une autobiographie familiale restituant le destin des peuples formant la Yougoslavie. Sa soif de liberté et sa passion lui permettent de montrer l’absurde des situations bureaucratiques. Enfin et surtout, il publie Un tombeau pour Boris Davidovitch sur l’URSS, qui exalte la lutte pour la liberté des Soviétiques, et dénonce la terreur stalinienne. Son goût pour la liberté et sa capacité à la mettre en récit font de Danilo Kiš l’un des principaux auteurs de l’ex-Yougoslavie, et l’une des principales figures de la dissidence littéraire en exil.

Extrait de naissance – L’Histoire de Danilo Kiš

Mark Thompson

Noir sur Blanc

608 pages

26 euros

Paru le 2 février 2023

 

 

«Ex-rue Lénine» et «Purextase»

Sous le régime soviétique, les deux romans qui suivent n’auraient pas passé le cap de la censure. Mais la Russie a changé, et la littérature, pour le moment, ne passe pas encore sous les fourches caudines de la censure poutinienne. Purextase d’Andreï Guelassimov, traduit en français par Raphaëlle Pache, et Ex-rue Lénine de Chamil Idiatoulline, traduit par Emma Lavigne, décrivent la décomposition de la Russie contemporaine.

Le premier roman invente un rappeur confronté au passé post-soviétique. Alors qu’il est en tournée en Allemagne, il croise Mitia, qui le fait replonger dans le Rostov-sur-le-Don des années 1990, époque de tous les possibles pour la Russie: les longues descentes après l’addiction aux stupéfiants, les mafieux en tout genre, prêts à tout monnayer, à tout acheter et à tout vendre…

Le héros, nommé «Pistoletto», se prête au jeu avant de réussir à s’enfuir, quittant l’univers de la drogue pour celui de la musique. Il devient alors Tolia, qui observe la décomposition de ce monde, et finalement Booster, qui sort de l’ornière, cherchant à offrir le meilleur de lui-même.

Purextase

Andreï Guelassimov

Traduit du russe par Raphaëlle Pache

Les Syrtes

344 pages

23 euros

Paru le 6 janvier 2023

 

Chamil Idiatoulline décrit lui aussi l’état de la Russie contemporaine, à travers une petite ville inventée, Tchoupov, d’où se dégage une odeur pestilentielle. Là-bas encore, c’est la pollution et le délabrement qui dominent. La corruption est directement responsable de l’état de la Cité. Pour lutter contre cette situation, l’un des héros, Danill, tente de se présenter à la mairie. Il doit composer avec l’héroïne, Léna, qui veut imposer par la citoyenneté retrouvée une vie nouvelle. La complémentarité entre les deux destinées de ces personnages laisse entrevoir un avenir moins sombre… La littérature permettant d’espérer.

Ex-rue Lénine

Chamil Idiatoulline

Traduit du russe par Emma Lavigne

Noir sur Blanc

380 pages

24 euros

Paru le 2 février 2023

 

 

[Source : http://www.slate.fr]

A mediados de los años 70 del siglo XX, grupos de jóvenes vivieron experiencias de cariz transformador en todos los órdenes de la vida: las relaciones personales, el sexo, la música y el resto de las artes, sobre todo las plásticas, el cine, la manera de vestirse y peinarse, sus lecturas, la política y unos nuevos estados de conciencia mediados por las drogas para vivir más allá de lo percibido hasta entonces.

Escrito por EVARISTO AGUADO

Crítico de cine, director y guionista, y periodista con una importante trayectoria en Valencia, Juan Lagardera narra en esta novela (publicada por Contrabando) una serie de episodios que tienen lugar en la ciudad de Turiápolis, el topónimo imaginado por su autor para referirse a Valencia, donde presumiblemente ocurrieron o se inspiraron los argumentos de la obra Psicodélica. Un tiempo alucinante. La novela, por la que desfilan protagonistas muy conocidos de aquella Valencia y de la de nuestros días, mezcla personajes reales e imaginarios, sucesos verídicos e inventados, agitándolo todo como en un caleidoscopio hasta el punto de hacer imposible discernir categoría alguna de la realidad, incluida la escena de la cubierta, extraída de un collage pictórico del artista Gino Rubert al que se le han añadido nuevos personajes, de Carmen Alborch a Julie Christie pasando por Jacques Lacan, Rod Stewart, Sigmund Freud o Antonio Vega.

« Psicodélica«  describe un ambiente de época a modo de fábula, tan eufórica como atrabiliaria. Su autor, Juan Lagardera, ha publicado numerosos textos, pero esta es su primera novela tras varios borradores extraviados a lo largo de unos cuantos lustros y de centenares de artículos previos.

Tras su paso por la Barcelona agitada de los años 70, Juan Lagardera se inicia en la escritura como crítico de cine para, poco más tarde, desarrollar una amplia carrera periodística en la ciudad de Valencia. Experto en temas urbanísticos y culturales, fue director del Club Diario Levante donde llevó a cabo una ingente labor como productor y comisario de exposiciones artísticas. Ha sido responsable también del suplemento literario Posdata, así como director y guionista de varios cortometrajes y performances. Activo en tertulias y en docenas de proyectos editoriales y mesas redondas sobre los temas más dispares, que abarcan desde la arquitectura al fútbol o la gastronomía.

Entre otros análisis y relatos suyos editados, cabe mencionar “Del asfalto a la jungla” (Arte y biografía, Elástica variable, U. Politécnica, 1994), La ciudad moderna (IVAM, 1998), “Fragmentos de la derrota del urbanismo” (Pasajes, revista de pensamiento contemporáneo, 2000), “La fotografía de Julius Shulman” (en Los Ángeles Obscura, MUA, 2001), Álvaro Siza y la arquitectura universitaria (PUV, 2003), El ojo de la arquitectura (Travesía 4, Madrid, 2003), “Invitado accidental. El viaje relámpago en aerotaxi de Spike Lee colgado de Naomi C.” (en Ocurrió en Valencia, Ruzafa Show, 2012) o su recopilación de artículos periodísticos No hagan olas (Elca, 2021).

 

[Fuente: http://www.todoliteratura.es]

Foto de cabecera del blog de Claudio Ferrufino-Coqueugniot

 

Por Fadrique Iglesias Mendizábal 
 
La foto de un gallo ilustra la parte superior, con fondo oscuro. Un gallo formado por motosas hojas que pudieran ser pedazos de espadas u hoces, dispuestas a segar todo aquello que consideran maleza. El gallo, que podría ser de pelea, de raza malaya, está formado por trozos de latas de conservas viejas, por despojos. Tiene patas de alambres doblados, y clavos otrora oxidados, ahora barnizados. El animal, aun siendo frágil, apunta su alarido al cielo, en forma de queja, con la cola abierta, pavoneándose y pretendiendo amedrentar, pero, debajo del plumaje, es delicado.
 
Esa foto encabeza el blog de Claudio Ferrufino-Coqueugniot, Le Coq en Fer, el gallo de hierro en francés, bitácora literaria de uno de los más talentosos y polémicos narradores y poetas bolivianos de la actualidad. El último escritor pendenciero de las letras nacionales, esas grandes desconocidas más allá de los Andes, que retoma uno de los motivos más repetidos por el conocido pintor cochabambino Gíldaro Antezana.
 
Son más de mil doscientas notas las que abordan temas tan dispares como la revolución rusa, la pintura de Kazimir Malévich, feroces críticas al gobierno de Evo Morales y relatos de personajes marginales, amorales, a través de su daguerrotipo mental, aquel que va dejando efigies filtradas por su imaginación y una prosa rotunda y robusta, publicada a lo largo del último cuarto de siglo en muchos de los periódicos más importantes del país, bajo las columnas EclécticaMonóculo y Mirando de abajo.
 
Por otro lado, su Facebook está poblado de fotos clásicas de torsos femeninos semidesnudos –lo que ya le ha valido un par de suspensiones de la cuenta– y por cromos de boxeadores de principios de siglo como Tommy Burns, Jack Johnson, Harry Wills, Joe Jeannette y Sam McVey, esa casta de pugilistas previos a la testosterona sintética y a los anabólizantes, luchadores de nervio y orgullo, aficionados al deporte pero profesionales de la gresca dentro del ring, como Claudio en sus cuadernos. Y en algunas parrandas también.
 
 
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Sus letras, además de ser pendencieras, contienen flashes, sensaciones, ruidos e imágenes de parcelas específicas, que juntas tienen un significado coral de una vida entregada al oficio artístico, reflexivo, sensible. Precisamente con esas ideas describe su penúltima novela, Diario secreto (Alfaguara, 2011), que le valió ese mismo año el máximo galardón de las letras bolivianas, el Premio Nacional de Novela, y en la que describe el retrato de un psicópata, potencial asesino en serie que no tiene compasión por los insectos que descuartiza, ni por la madre a quien tiene toda una vida en vilo, ni mucho menos por una pareja a la que desprecia con una importante dosis de misoginia.
 
Llama la atención que esta novela precisamente haya sido escrita en su morada de Aurora, ciudad dormitorio de Denver, en Colorado, un año antes de la masacre del caballero oscuro.  
 
Aurora sonó en los noticieros de todo el mundo en 2012, cuando el desquiciado James Holmes abrió fuego contra el público que abarrotaba el estreno de una de las películas de la saga de Batman, El caballero oscuro, narración que podría ser perfectamente la segunda parte de Diario secreto, el corolario alternativo, un ensayo al estilo del libro juvenil Elige tu propia aventura: “si eliges al descarnado emboscando a su esposa, a la postre autora del crimen y de su propia condena, dando un tiro al protagonista, lee el final de la novela premiada el 11 de octubre de 2011, Diario secreto; si eliges al protagonista entrando a una película de superhéroes y desollando a tiros al público asistente, dirígete al New York Times del 26 de agosto de 2012”. 
 
Allí precisamente, en Denver, Claudio parece haber encontrado un gallinero tranquilo, donde puede trabajar en la parte administrativa del Denver Post durante el día y dedicarse a escribir al ritmo frenético al que tiene acostumbrados a sus lectores en los últimos años por la noche.
 
En Denver también, pero dos décadas atrás, a los pocos años de haber emigrado de Bolivia, en 1992, Claudio abrió un pequeño restaurante de delicatessen en el pueblo minero de Lakewood, morada de forajidos, truhanes y bandidos al más puro estilowestern, por donde pasó hasta Oscar Wilde desparramando relatos.
 
El poblacho aquel de las montañas de Colorado, que conserva una imagen decimonónica de cowboy de bota y flequillos en el chaleco, de saloon y escupideros de tabaco, con hombres de gruesos cinturones en los que cuelgan pistolas que salvaguardan los riñones como en las películas de John Wayne, es un espacio hostil, proclive al enfrentamiento. Así lo recuerda Ferrufino:
 
“Un mexicano, como nos califican a todos, en un ambiente así, huele a víctima. Pero me senté con ellos y, a partir de sus apellidos, hablamos de sus orígenes: alemán, irlandés, galés, etc., abriendo un espacio que podíamos compartir. La mayoría eran tipos rudos, ignorantes, no con un esquema ideológico sólido, llenos de lugares comunes, maleables. Terminaban abrazándote y secando vaso tras vaso de cerveza contigo. ¿Don de gentes que tengo? Tal vez, pero ha sido mi experiencia”.
 
Más adelante abrió un restaurante más efímero todavía en otro pueblo vecino: Leadville. El establecimiento, llamado The New West Café, tuvo un éxito moderado en un principio, pues aquellos cowboys no sabrían qué esperar de aquel plato de chupe de maní que servía, distinto de la peanut soup tan tradicional del colonial pueblo de Williamsburg, en su añorada y lejana Virginia. Con el tiempo amplió la oferta a una sopa de quinua, luego evolucionada en forma de chaque, hasta tomarle el pulso a lo que sería su mina de oro: sus fideos uchu, especialidad de la casa, que vendía en dosis importantes puesto que lo tenía listado como Latin American Stew o guiso latinoamericano.
 
La aventura emprendedora acabó con Claudio entre rejas, luego de tener diferencias –de haberlas ajustado– con el socio propietario.
 
Según Ferrufino, la marihuana desquició al accionista protagonista de su ira, dejándolo en un permanente estado, no ya de felicidad, ni de relajación, mucho menos de excitación, sino más bien de ansia constante:
 
“Mi socio chocó con la férrea voluntad y responsabilidad que con los años desarrollé en Estados Unidos. Discrepábamos en muchas cosas. Exploté porque a pesar de la mesura que uno adquiere sigo siendo un individuo belicoso. Estaba todo tendido para el escenario que vino después: la ruptura, la pérdida, la detención, dormir entre rejas, asegurar a la sociedad que te comportarías acorde con las reglas”.
 
“El estado policial y sus recursos”, llama Ferrufino a las normas impuestas, atribuyéndole virtud muy excepcional y no universal, dejando salir a flote su sentido anarquista, casi como inspirado en una obra dramática de Darío Fo.
 
Luego el The New West Café le daría una oportunidad más a su voluntad emprendedora y decidió asociarse esta vez con un bosnio emigrado de la guerra, de esos que dejaron a sus mujeres haciendo crêpes en los campos de refugiados, para intentarlo en aquella ocasión con sándwiches y sopas neoyorquinas. El negocio quedó atrás en la memoria, pero el acercamiento a la cultura eslava, bosnia y croata permaneció con Claudio.
 
El roce con los clientes, gringos y cowboys, ayudó a Claudio a conocer más la esencia del norteamericano, si es que ese individuo-tipo existe. Aún hoy se sorprende al ver los contrastes que emanan del arquetipo gringo. Aunque pueda mostrar su faceta más reaccionaria, conservadora, prejuiciosa y racista, al conversarle de igual a igual las figuras predispuestas se diluyen.
 
 
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Claudio es un tipo que admira la calle y desconfía de aquellos que todavía no han sido capaces de abandonar las faldas de madres y abuelas en busca de una o varias historias vitales. Se trata de una persona que encarna el sueño americano y también la pesadilla.
 
En aquel país lidió y aprendió de lo profundo del gueto, especialmente de un personaje al que recuerda con especial cariño: Big Mike, amigo que conoció mientras trabajaba de estibador, cargando quintales de fruta cual aparapita, con algunos grados bajo cero y que sazona las páginas de El exilio voluntario.
 
Luego trabajó como traductor, administrador de restaurante, frutero, escritor de cuentos infantiles, albañil, profesor, panadero, canillita y verdulero, entre otros oficios.
 
Cuando se le pregunta qué motivó su precipitada migración a Estados Unidos sin un proyecto claro de vida, explica:
 
“Es raro lo que pasó. Una decisión clara que a veces creo fue errada pero de la que no me arrepiento. Quise ir contra todo lo que era y podía ser. Tenía que probarme que incluso descendiendo al fondo sería capaz de salir sin ayuda de nadie, con mis manos. Creo que esa victoria se transmitió al carácter de mis hijas, y al sosiego que en el fondo me habita y me hace pensar que la modestia no es una mala opción. He vivido y puedo escribir. Escribía antes también, pero pienso que como ser humano aquello me sirvió de mucho. A ratos creí que debía alterar el rumbo y dedicarme a la docencia o algo similar, pero, igual que le sucedía a Isaak Babel, me gustaba –y me gusta– compartir con gente simple. Allí están las historias. Tarde para volverse atrás. Ahora hay que recordar, analizar, sopesar las experiencias y escribir”.
 
Estos lances motivaron al escritor a largarse a Miami, primera parada en el norte, hace 24 años, enfundado en un añoso terno gris de corte inglés que usó en la fiesta de promoción en la secundaria. El detonante del autoexilio fue una decepción amorosa poco relevante, asunto potenciado por una afición al viaje que ha ido perdiendo. La opción norteamericana llegó por azar, para buscar bálsamo y dinero, aquel que en Bolivia le era escaso y que ya se había gastado en chicherías y buenos libros, para apaciguar ánimos extravagantes y una ruinosa vida de vago, como él mismo la define.
 
Con un ticket de ida solamente, aterrizó con una vieja maleta, una mochila militar y cuatro billetes de cien dólares otorgados por sus padres y hermano, que dilapidó en putas y alcohol en menos de una semana.  
 
 
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Las novelas de Claudio, así como las crónicas que va publicando, suelen dar saltos temporales muy bien hilvanados, con menciones y referencias frecuentes a una época que parece haberle marcado profundamente: sus años alrededor de la capital de Estados Unidos, principalmente en el Estado de Virginia.
 
Claudio llegó al área metropolitana de Washington D.C. el otoño de 1988, con las hojas todavía en los árboles, doradas, rojizas, a punto de caer. En tan solo un par de años ya era un virginiano más.
 
Con los ojos muy abiertos, Ferrufino parece haber explorado profundamente el lenguaje subyacente de los barrios bajos que circundan Washington D. C., una ciudad muy distinta a la actual, donde la población hispana ha crecido de un 2 % a un 14% entre los años 80 y esta década. A Arlington, ciudad- condado por la que desfilan los personajes de su libro de relatos Virginianos (Los amigos del libro1992) y de la novela El exilio voluntario (El País2009), llegaron muchos pobladores del Valle Alto cochabambino que emigraron tras un peculiar auge de la construcción.
 
En sus textos poco rastro hay de los monumentos nacionales y de las happy hours de los burócratas de la capital. Mucho de las casas postindustriales de ladrillo, donde yacen hacinados aquellos ciudadanos oriundos de Arbieto, de Punata, de Esteban Arce, de Tiraque, que han cambiado el quechua por el inglés.
 
Más bien Claudio se remanga la raída camisa y se sumerge sin miedo a mancharse en el fango de las miserias de los inmigrantes que habitan a la sombra y a espaldas del Capitolio. Ese lugar paradójico que aguanta la coexistencia de prostíbulos –callejeros o albergados en bares– con lujosos hoteles para dignatarios de estado, polígonos industriales donde los domingos bailan caporales muy cercanos a barrios de embajadores que no pierden su condición una vez perdido el cargo, almacenes de bancos de alimentos para indigentes alternando al otro lado de la carretera con lujosos centros comerciales.
 
A fines de los años 80, Washington, D. C. era la ciudad más peligrosa del país. Por  la llamada “epidemia del crack” en 1990 era considerada la capital del crimen, aun siendo la sede del FBI y la CIA.
 
Incluso hoy día, casi tres de cada cien habitantes en D. C. está infectado con HIV, mayoritariamente entre la población afroamericana que, por lo general, vive poco integrada con la población blanca. Algo similar pasa con los hispanos y asiáticos, aunque no tan marcadamente.
 
A causa del sida precisamente algunos de los amigos de Ferrufino se dejaron la vida. Otros fueron tragados por sus propias adicciones –crack seguramente–, por sus propias miserias, cansados de pasar noches en vela mendigando trabajo en esos mercados donde fungían como estibadores, esperando un reducido jornal que al final del día, después de comer un plato de pasta o un burrito, de pagar diez dólares por el servicio de una prostituta y de pasar por un comedor social para completar la incompleta dieta, les permitiese comenzar un nuevo día al terminar la precedente jornada.
 
Uno de los lugares que precisamente frecuentaba Ferrufino era Morse Street para ganarse el plato de comida. Así lo recuerda:
 
“En el mercado de abasto de Washington era así. Willy, chofer negro, había asesinado a su madre siendo casi un niño, ofuscado en droga. Tyronne pasó trece años en prisión por robo con ‘asalto’. En las noches de la calle Morse se contaban historias; ron y licor malteado entre los dientes. Olor a mariscos; húmedas paredes y autos policías que cruzan lentos sin parar. Cada hombre hundido en su miseria. Olvidado ya el tiempo en que se preguntaba ¿qué hago aquí? Cuando las esperanzas brillan mal. Wayne y yo caminamos hacia la esquina de los mendigos. Allí hay droga fácil y prostitutas de a diez dólares. Un amigo cuyo nombre me es borroso se sentaba en un desvencijado sillón, en medio de la calle: el trono de la oscuridad. Wayne compra piedrecillas blancas, opacas: cocaína adulterada. Al lado de una reja de amontonada basura, fuma. Medianoche de verano, sin sueños ni futuro. No está la luna, se oculta en las callejas. Los pobres no tienen sombra, son pálida oscuridad”. 
 
 Cuando lo recuerda, se atreve a decir que está seguro de que pocos de los amigos negros que conoció en aquellas épocas estarán vivos ahora:
 
“Trabajé dos años y medio en los mercados. El primer día era para llorar, con los guantes mojados y el hielo punzando la cara. ¿Qué hago aquí? Quise retornar al café con leche de casa, a mi mullida y caliente cama, pero no lo hice, aguanté en medio de hombres toscos, negros, entonces nada simpáticos y con otra lengua. Pequeña épica de humanidad”.
 
En sus escritos y crónicas aparecen muy poco las placas de mármol de la calle K, del Banco Mundial y el FMI. Sobresalen más bien las penurias de los alrededores de Gallaudet, barrio afroamericano conocido por una universidad.
 
Ferrufino no le teme a los desprecios de gringos ignaros y limitados. Los asume gallos de pelaje no intimidante. No se amilana ante los pergaminos de la docta y jesuítica Georgetown, no se achica ante casas estudiantiles como la de Maryland, donde dictara cátedra Borges o la propia universidad de Virginia, donde fue un virginiano más –por un tiempo– Edgar Alan Poe. Claudio no se acompleja para hablar de ideas, no lo hizo en su juventud en Francia, donde retaba a sus condiscípulos a debatir sobre literatura gala dejando patente lo que llama racismo cultural. No se inhibe al ser identificado como parte de las márgenes, porque es su mundo también, tanto los extremos superiores como los inferiores.
 
Los días, o la noche que tenía libre –en el sentido más literal del término–, la de los sábados, eran destinados a probar un poquito del manjar que a la mayoría de sus compañeros se le tenía vedado: la visita a los pasillos gratuitos del museo más profundo y diverso del mundo, el Smithsonian, en Hispania Books –hoy sucedida por la librería Pórtico y Politics and Prose–, y horas perdidas en Common Grounds, probablemente lo que hoy se llama Krammer Café, de las primeras cafeterías literarias, lugar chic que tiñe sus paredes con multicolores lomos de libros y que sirve café y comida americana, en el barrio burgués de Dupont Circle.
 
Esas épocas virginianas de Claudio eran de triple vida. Por el día de gallo fino, por la noche de gallina ponedora que se aboca al trabajo, y al amanecer de gallo de peleas, todo para sobrevivir.
 
En esos años salió por algún tiempo con una mujer que entonces era presidenta de la asociación de antropólogos norteamericanos, PhD con tesis en Teresina, Brasil, ese primer engendro de laboratorio que luego se cristalizaría en Brasilia: la ciudad de la teoría. Así recuerda esas citas:
 
“Nada más dispar, pero que me permitía un amplio espectro de aprendizaje, sufrimiento y gozo. Era joven, fuerte, casi no dormía, y lleno de interrogantes acerca de un mundo nuevo, en extremo diverso”.
 
 
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La imaginación de este cochabambino y sus fuertes emociones evocan a una vibrante movida cultural en la ciudad. Si a fines de los 80 Ferrufino disfrutaba de conciertos de aquel surgente rock alternativo, mezclados con asistencias a ver Rubén Blades y Seis del Solar, hoy en día se puede disfrutar del apabullante influjo de la música electrónica, de las mezclas bastardas del grupo narcoelectro Mexican Institute of Sound o del ya famoso matrimonio entre los samples y bandoneón de Bajofondo.
 
Aquellas  exposiciones de arte que recuerda como impresionantes, algunas de Malévich, Matisse, Rembrandt, entre las que más le marcaron, se suceden año tras año, de la mano de millonarias fundaciones como la Colección Philips o la elitista Dumbarton Oaks.
 
Ferrufino nunca fue una persona de cultura de gueto apartado, sometido al cacique. No era un tipo de sindicarse a los “suyos”. Fue y quiso ser un alma libre que salía solo, llevando una vida de completa independencia. Aunque se juntaba con amigos bolivianos, no lo hacía con la frecuencia que ellos demandaban. Así lo recuerda:
 
“Entraba al mundo de los otros y me desenvolvía con soltura; mientras mis amigos jugaban fútbol los sábados, con las consabidas cervezas nuestras que vienen detrás, yo andaba en el National Mall, el centro de los museos de la ciudad, flirteando con hermosas muchachas anglosajonas y escribiendo mis Virginianos en papelitos, debajo de fotos de Lee Miller o de Man Ray. Culturalmente fue para mí un mundo insólito y exuberante. Lo recuerdo bien, dichoso. Por otro lado, en el mundo paralelo, visitaba las casas de mis amigos negros en el North East y South East, un mundo prohibido para blancos o gente como yo (nunca nos han considerado blancos, ni siquiera a los españoles). Fumaderos de crack, muchachas negras que se abrían de piernas con facilidad; deliciosas y viciosas. Sexo en autos, borrachera en las calles, recostados contra la pared, bebiendo Cisco, un licor de variadas frutas y colores que luego sacaron de circulación por ser letal. Detestábamos la cerveza normal; bebíamos licor malteado, con mayor grado de alcohol: Colt 45 y otros. Iba de ayudante de los choferes negros en los camiones de la empresa. Repartíamos productos a los hoteles y restaurantes de DC, Virginia y Maryland. Al terminar el día, antes de regresar al warehouse, alcohol y droga, sexo y droga. E historias inverosímiles que me contaban como a un hermano. He sido afortunado en oírlas y recordarlas. Y en sobrevivir también”.
 
Ferrufino vivió allí durante la década siguiente a los años de explosión psicotrópica. “Había mucha, excesiva, demasiada droga”, recuerda y apunta:
 
“Esta empresa de verduras en la que trabajaba era la mayor del mercado, dirigida por tres hermanos de origen irlandés. El mundo de ellos era la marihuana, que compartían en los gigantescos refrigeradores con algunos cargadores negros, que eran, a su vez, proveedores. Crack, hachís con profusión. La labor nocturna era febril, con camiones de 21 metros trayendo cosas desde California, México, cangrejos vivos desde Maine, frambuesas y moras desde Chile. Cualquier instante de descanso: droga. Dos, diez veces por noche. Cuando el día terminaba, ya casi a mediodía, los managers se encerraban en uno de los autos y… droga. Sin parar, seis días por semana. Yo no era afecto a ella, pero no evitaba compartirla de cuando en cuando. Me sorprendía que tipos muy ricos, duros trabajadores tengo que reconocer, no deseaban volver a sus mansiones, a sus hermosas mujeres que a veces visitaban el almacén y deslumbraban a los miserables estibadores. Preferían quedarse a hablar mierda, con las ventanas cerradas, en el mundillo de la droga. Los imagino llegando al hogar, tirándose en la cama, recuperando unas horas para volver a aquel frenesí. No tenían más de 30 años y confesaban que tenían sexo con sus mujeres una o dos veces al mes. ‘White boys’, decían los negros con desprecio”.
 
Al calor idealizante, Ferrufino recuerda esos años suyos como un elixir creativo. Se recuerda como con una cámara en el hombro, como filmando para sus adentros lo que observaba, y aquello que miraba, lo veía como fotógrafo. Le hubiese gustado filmar una película de David Lynch o algo similar. ¿Una actriz? Alguna de las de Fassbinder, responde, a quien idolatraba entonces –y hoy– pero en un escenario ya lleno de muchos otros. Quizás actrices como Barbara Sukowa, Jeanne Moreau, Hanna Schygulla, Brigitte Mira quizás, Ferrufino no lo especifica. Sí abunda en el plató imaginado:
 
“Imaginaba exhibiciones de fotografías sobre el universo de las frutas y las verduras. Increíbles colores, escenas, depósitos llenos de naranjas de distintos tonos, el contraste entre las papas de Idaho y las verdes paltas, aguacates, californianos. Los tomates ni qué decir, que eran la élite de los productos, con una sección especial de empaque por tamaños y colores. En esa gran bodega de DC, de noche, negros borrachos y perdidos, algún turco, algún latino, manipulaban lo que se serviría en las reuniones de embajadores, del jet set, de la CIA en Langley, a donde llevábamos cargamentos sin que jamás nos pidiesen identificación. Eran otros tiempos”.
 
 
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A esos días virginianos vuelve una y otra vez. Su prosa fluida sugiere muchos adjetivos, el más suave, sorprendente. Se mueve muy bien entre el ensayo, la crítica de arte, la opinión política, la ficción y también la crónica periodística. Precisamente en su antología Crónicas de perro andante (La Hoguera, 2012), escrita a cuatro manos con Roberto Navia, premio de periodismo Ortega y Gasset, y en otras piezas publicadas en los años 80 y 90, aparecen intensos relatos en los que describe Mizque, Tiquipaya, Pairumani y Suticollo, lugares donde quizás tomó afición por la chicha, y en las que lamentó no haber atendido las enseñanzas de la lengua quechua de su padre.
 
Una parcial autoficción de aquellos años en Arlington le ha valido el Premio Casa de las Américas de Literatura en Cuba. El rito de entrega no es precisamente la ceremonia de los Oscar. No hay alfombra roja, pero sí una rica historia de más de medio siglo.
 
Ferrufino es uno de los escasísimos casos de escritores bolivianos reconocidos internacionalmente, que ha ganado en 2009 el premio, sucediendo en el palmarés a personajes como Jorge Ibargüengoitia, Eduardo Galeano, Marta Traba o Gioconda Belli, e incluso a escritores bolivianos como Renato Prada, Wolfango Montes y Pedro Shimose. El jurado de la edición 2009, conformado por gente como la mexicana Carmen Boullosa, el venezolano Carlos Noguera, el chileno Grínor Rojo, el argentino Héctor Tizón y la cubana Lourdes González Herrero, se decidió a separar la paja del trigo entre casi 700 trabajos provenientes de América Latina y España, justificando su decisión en la capacidad de observar el “sueño americano” de una forma vertiginosa, vital y dominando el oficio, desplegando en su narración diversos planos a lo largo de tres décadas, con humor y referencias literarias, culturales y políticas”.
 
Claudio ya había logrado una mención en este premio en 2002, por El señor don Rómulo (Nuevo Milenio, 2002). Durante su discurso en 2009, recordó, cómo no, a la gente del gueto. A aquellas personas que seguramente nunca escribirían y publicarían sus historias y que tampoco se enterarían de que su colega, broderpana y cuate, aquel latino de ojos achinados y de bigote poblado, lo haría. Aquella noche en La Habana, recordó su llegada a Washington, las dificultades iniciales con el idioma, la excusa que le diera a su hermana para financiarle algo de comida y no morir de hambre –alegando atraco– que luego interpretaría como robo de alma: la transición de la plácida vida en el valle cochabambino hacia el crudo invierno en el que las noches transitaban en el viejo sillón desvencijado que le alquilaba un conocido temporalmente. Ya no estaría el calor del hogar, recuerda Ferrufino, sólo le quedaría esa cuadrilla que le rodea con las manos encalladas, ahogada en adicciones. Del intelectual de clase media bien vestido, quedaría menos aún.
 
Aquella noche en Cuba mencionó también el lugar de donde salían los vectores radiales de los trenes que llevaban la carga hacia Nueva York, los alrededores de la vieja Union Station, epicentro de su exilio, que aunque voluntario y reconocido aquella noche por funcionarios cubanos, que comparten el régimen con un político al que desprecia, Fidel Castro, no fue por ello menos exilio.
 
Tras el paso del Che Guevara por Bolivia, con los coletazos que dejaron los tupamarosy luego de las desapariciones de posibles herederos como los hermanos Peredo o Monika Ertl, la izquierda de los 70 se encontraba en proceso de segmentación en la universidad pública boliviana, reducto de las ideas progresistas durante la dictadura banzerista. Había divisiones internas entre trotskistas, maoístas, leninistas, hasta los más independientes anarquistas.
 
A esta subespecie pertenecía Ferrufino. Seguidor riguroso de las enseñanzas de Bakunin, Durruti y Malatesta, defendía cáustica y violentamente sus ideas ácratas por los pasillos de la carrera de sociología, más con los puños y a la gresca que con las ideas, recuerda su amiga Estela Rivera, hoy jefa de la Unidad de Cultura de la Gobernación de Cochabamba.
 
Se recuerda de Claudio su muy particular resistencia al alcohol, lo que hacía que bebiera como cosaco, generalmente ingentes cantidades de chicha, aguante que permitía que se mantuviera en sus cabales más que el resto, asunto que lo cubría de cierta mística en aquellos círculos.
 
Luis René Baptista, editor de opinión del periódico Los Tiempos, recuerda cierta vez en la que Claudio estuvo a punto de clavarle un cuchillo de carnicero, a causa de discrepancias ideológicas y de pactos incumplidos en las andanzas universitarias, detenido in extremis, cuando ya se veía ensartado y resignado, por un grupo de compinches anarcos que bloquearon la inminente faena.
 
Aquella misma vez, recuerda Rivera, Ferrufino y sus amigos anarquistas amenazaron también al propio rector electo y, luego de dedicarle furiosos insultos, procedieron a incendiar contenedores y papeleras con basura dentro del edificio.
 
Aun así, la violencia no era exclusiva. Se alternaba con guitarras y huayños en las chicherías aledañas, música campesina del Norte de Potosí, boleros centroamericanos y largas tardes de borracheras, para luego recogerse por la noche rompiendo letreros de neón y cabinas públicas, como forma de resistencia al sistema, siguiendo al caudillo bravucón y amenazante anarquista de fama algo contradictoria a la vez que ambivalente, dada su otra faceta, la de amigo fiel y cariñoso.  
 
En esos ambientes se movía Ferrufino nada más salir bachiller del colegio Maryknoll de Cochabamba en 1977, ya acabada la dictadura de Bánzer, y lo recuerda:
 
“Mi hermano Armando y yo fuimos muy peleadores en  la escuela. ‘Nos vemos a la salida’ fue parte de nuestro crecimiento. Dimos palizas y nos las dieron. Muchísimas. Eso paró luego de los tres primeros años aquí. El Estado policial. Aquí no se podía hacer lo mismo y lo acepté. Aunque de boca todavía me peleo mucho cuando conduzco. Hay que provocar cuando se debe provocar, como es el caso ahora con el gobierno de Morales, como fue el caso con el gobierno de G. W. Bush. Un hombre tiene que decir lo que piensa, le duela a quien le duela. Y si es contra el poder, mejor”.
 
 
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Ramón Rocha Monroy, cronista de Cochabamba y también Premio Nacional de Novela, conoció a Claudio en una habitación del psiquiátrico de Sumumpaya, a ocho kilómetros de Cochabamba hacia La Paz, a las órdenes del doctor Argandoña. Estuvieron todo un día, pero ni cruzaron palabra. “Aquel era un Claudio enamoradizo, exitoso con las mujeres, amigo de la chicha y de la noche cochabambina y alguna vez bordeó el suicidio”, en palabras de Rocha.
 
El Ferrufino de aquellos años, los previos a su viaje, era lo más parecido a los poetas inventados por Bolaño en Los detectives salvajes, esos trepidantes real visceralistas.
 
Sí hablaron y hasta se hicieron amigos años después, en el contexto de los bares, cafés y la noche cochabambina. Dice Rocha:
 
“Teníamos el ánimo inestable y ahogábamos nuestras penas en trago. Ni adicciones a drogas ni problemas mentales, sino excesos… Las cosas que cuenta Claudio tienen la identidad de lo vivido… Él no mira, sospecha. Tiene astucia y sus reacciones a veces son desconcertantes. Es agua mansa, pero puede alborotarse y estás perdido. Es un valluno bravo pero de ningún modo malo”.
 
Claudio por su parte, recuerda este episodio con su propio lente:
 
“Siempre nos acordamos de eso con Ramón. Un día o dos, alcoholes y sentimentalismos. No jugábamos a la ‘maldición privilegiada’, no. Sucedió porque creo que ambos somos apasionados con lo nuestro. Yo tenía una hermosa chica inglesa entonces, que me visitó una tarde, y Ramón, al verla, puso lo mejor que tenía de su acento inglés para flirtear con ella. Divertidas memorias hoy, tristes entonces”.
 
Ferrufino hoy es considerado un escritor preclaro en Bolivia, y se lo ha ganado a pulso. Un país en el que la vida rosa a veces parece más importante que lo que escribe, y donde los licenciados son más valorados por sus títulos académicos y premios ganados. Después de varias décadas ejerciendo, recién es en este siglo, cuando se ha titulado en la universidad pasados los cuarenta años, luego de estudiar lenguas modernas en la Universidad de Denver en Colorado graduándose cum laude y tras dejar atrás lo que parecía en Bolivia una maldición: el abandono de las carreras de química, idiomas y sociología, lugares en los que acuñó algunos amigos y enemigos que le duran hasta hoy.
 
Trofeos tardíos también serán, ya pasados los cincuenta años, los mencionados premios Casa de las Américas y Nacional de Novela, algo así como una justicia poética con su tenacidad.
 
Tenacidad y empeño que lo han acompañado durante su proceso creativo, que emergen espontáneamente cuando pueden y donde pueden, pues es de esos narradores que son capaces de protegerse con una escafandra que lo aísla del mundo exterior en beneficio de su planeta inventado. Tampoco es supersticioso ni caprichoso en el ambiente, ya que guarda las manías para la estética no lineal de sus textos. Claudio no necesita andar de boina y barba crecida de dos días, ni flores amarillas como las que dice que requiere Gabo para acceder a las musas. “Me parecen pajas que les sirven a unos; no a mí”, subraya.
 
En contraste con el mito del psicodelismo creativo de las épocas de Hendrix, Morrison y Joplin, Ferrufino no considera el alcohol como aditivo urgente, ni siquiera necesario y siente que la maldición de algunos poetas está en su escritura y no en sus catalizadores:
 
“Maurice Utrillo, el pintor, importa por sus colores de París más que por sus tragedias de beodo. Hacer de algo así el punto de partida de una leyenda, tu leyenda, a no ser que suceda inevitable por las circunstancias, es un paso en falso”.
 
Sin llevar vida de cartujo, admite que ya casi no sale, aclarando que tampoco era tan amigo de los bares en sus etapas pasadas. En Colorado se ha vuelto un tipo casero de vida intensa puertas para adentro. Sí admite que era de beber en las calles, con sus amigos negros, pero que ninguno de ellos supo jamás dónde y con quién vivía. Lo mismo las mujeres que pueblan sus recuerdos: “de pronto, en algún momento, retornaba a la caverna y desaparecía sin rastro. Así, simple”.
 
La simpleza es un rasgo que magnetiza a este hombre, sencillez que busca tanto en amigos gringos como latinos y de otros varios orígenes, destacando el colectivo ruso, quizás por esa propensión a admirar a Tarkovski, Tolstoi o Chéjov. Suele invitarlos a casa a disfrutar de comilonas con bebida abundante, bailando cumbias, escuchando kaluyos antiguos o canciones revolucionarias del Ejército Republicano Irlandés. Inclusive clásicos rusos: Kalinka, Ojos negros, además de tangos y corridos norteños y rancheras. Una frase lo define: “En casa se come y se bebe bien. Eso casi diría que te impide salir”.
 
Es un tipo familiar que ya comparte lecturas con sus hijas, aunque ellas han tomado caminos propios. Su relación es estrecha. No es enemigo de su primera esposa, aunque tampoco tiene contacto. “Mi mujer actual, me parece atractiva, interesante, pausada”, resalta.
 
Y tanto en cuanto se nutre de experiencias de la calle por inclinación natural, complementa sus fantasías con poesía y sobre todo con novela, placer que le suele ocupar la mayor parte de su tiempo de lectura. No tiene referentes literarios, sino gustos, placeres. Vicios quizás. Algunas de las fuentes de las que ha bebido son Borges, César Vallejo, Carpentier, Güiraldes, Arlt, Rulfo y en su juventud de los peruanos Ciro Alegría, Manuel Scorza y José María Arguedas.
 
Y si su espectro literario es francamente amplio, no lo es tanto el del estado del arte, moda o novedad, ahora llamado trend, en perjuicio de clásicos, muchos de ellos polemistas de distinta índole, aunque considera que se los lee poco, en detrimento de aquellas historias que evocan un mundo de aventura, de rebelión, de bravura.
 
 
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Claudio Ferrufino-Coqueugniot responde pacientemente a las preguntas de este cronista desde su casa en Colorado. Tiene ya 54 años, y una vida llena de historias. Han pasado ya varios lustros desde que obtuvo su green card poco tiempo después de casarse con su primera mujer, aunque ese no fue el motivo para hacerlo.
 
Se considera un librepensador que bebió en fuentes anarquistas clásicas, pero detesta ser orgánico o gregario, y añade: “Soy demasiado individualista para pertenecer a ningún núcleo, social, político, literario… No podría asociarme con los republicanos, ni siquiera en simpatía. Con muchos peros, prefiero a los demócratas”. Pocos políticos le causan simpatía. Uno de ellos es un exalcalde de Cleveland, Dennis Kucinich, demócrata, minoritario, una voz perdida en el desierto –así lo califica Claudio–, conocido por ser partidario de la no intervención en Irak, en beneficio de la negociación.
 
Ya no pelea en las calles, aunque tampoco es un tipo mesurado. Acuña cada vez que puede rabiosas –y cáusticas– críticas a Evo Morales y Álvaro García Linera, según él escritas no desde una perspectiva racista o elitista sino a partir de lo que el autor es, de su sangre:
 
“Me entiendo y comprendo a mi gente y sé bien cómo de pelotudos y cobardes somos, y cómo de sufridos y valientes también. Y al poder, a los jerarcas de cualquier tendencia o color, no les hago el juego, nunca. No orino delgado por el poder ni las charreteras; seguro que no…
 
No comparto ese lugar común del pueblo enfermo. Que somos uno llorón y malacostumbrado, sí. Es más sencillo dejarse guiar que decidirse por un camino. Y a eso apuntan los populistas, a hacerte confortable en su medida la existencia, coartar tu capacidad de reacción, de crítica”.
 
 
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Claudio al salir de Bolivia le prometió a su padre que volvería al cabo de un año. Todavía no lo ha hecho, aunque asegura que sucederá aunque ello ni es ni fue motivo de sufrimiento, puesto que vive feliz donde está. Quizás con el tiempo le llegue la hora de pensar en la muerte más frecuentemente. De momento, la percibe como un hermoso destino, querido y cercano. “La tomo como es, presente. Me refiero a la delicia de saberse efímero, en contraposición a la pesadilla de sentirse eterno”.
 
Pasadas las 4 de la madrugada, hora de Denver, y tras una larga entrevista, Ferrufino responde a la última pregunta.  
 
“Le pregunté a Ligia, mi esposa, ¿crees que soy un tipo violento? Respondió con una carcajada. Habrá que analizarlo. Al meterme en un mundo que por nacimiento no me pertenecía, en Bolivia, en Argentina, en España, en Francia, en Estados Unidos, observé y compartí la peor violencia que existe, que es la de ser pobre. Una violencia que se dirige y esgrime desde arriba con saña contra los de abajo. Eso me irrita y me hace reaccionar con mayor violencia. Por eso soy vehemente y feroz cuando escribo de asuntos sociales o políticos. Sin aliento y sin concesiones”.
 
 
 
 
Fadrique Iglesias Mendizábal fue atleta olímpico y es especialista en gestión cultural y desarrollo local con estudios de licenciatura y maestría por la Universidad de Valladolid. Ha colaborado con columnas en varios medios de comunicación como Los Tiempos -desde su columna ‘El clavo en el zapato’- y Página Siete (Bolivia), así como con El País, Noticias Culturales Iberoamericanas (NCI) y FronteraD, donde ha publicado Afilando los cuchillos del Carnicero de Lyon en Bolivia y Del Gran Sueño a la somnolencia: la decadencia del deporte profesional. Ha publicado un libro junto a Peter McFarren, Klaus Barbie en Bolivia, que se publicará este año en español.
 
[Fuente: http://www.fronterad.com]

Escrito por LUIS MARTÍN-SANTOS LAFFÓN

Fue un día de septiembre hace ya unos años. En París estaba en curso una gran exposición sobre la generación Beat en el Centro de Arte Pompidou, más conocido como el “Beaubourg”.

Llevaba varios días inquieto en Madrid. Acaba de terminar el curso de meditación que regularmente imparto, siempre en la primera quincena del mes y después de eso, mientras en mi casa continuaban con mi pareja las discusiones sin fin y un cierto mal ambiente, me daba la sensación de que el verano se escapaba entre mis dedos, hecho que me animó a realizar una escapada a la capital francesa. Así que, sin dar aviso ni noticia a mis más allegados, organicé el viaje con ayuda de Internet en apenas unas horas.

« La exposición venía girando por el mundo desde Nueva York, vía San Francisco, hasta París. Simplemente no me la podía perder »

No hacía mucho que aquí en Madrid, en compañía de tres amigos, habíamos culminado, tras un par de años de labores varias, —contratación, traducción, intercalados con inesperados retrasos provocados por una crisis financiera global, crisis personales, inseguridades y miedos escénicos varios—, la publicación de una obra de Jack Kerouac en castellano, y yo me encontraba más empapado que nunca de la historia y la “energía” de lo beat.

La exposición, había leído, incluía todo tipo de objetos relacionados con los Beats: el rollo original de papel donde Kerouac había escrito En la carretera, la novela fundacional, intervenciones grabadas de Allen Ginsberg, fotografías, murales, pinturas y mucho material y parafernalia de la época. La exposición venía girando por el mundo desde Nueva York, vía San Francisco, hasta París. Simplemente no me la podía perder.

Sentado en mi escritorio frente a la pantalla, una vez tomada la decisión y conforme aumentaban mis deseos de perderme y desaparecer, crecía en mi la excitación. Tecleé lo primero buscando un billete de avión económico en una página de aerolínea de bajo costo, donde enseguida localicé una ida y vuelta inferior a 150€, tan poco, tan barato, Madrid-Barajas a París-Orly. A continuación voy a por el hotel… No había estado en París desde hacía algunos  años y es una ciudad que apenas conozco más allá de los alrededores de Notre-Dame.

¿Hoteles baratos?, ¿una noche? Encuentro múltiples ofertas, pero sin tener idea de dónde están localizados. Finalmente distingo en el mapa: Père-Lachaise, el cementerio… no demasiado alejado del Beaubourg. Hipohotel, zona Metro Gambetta République, en la rue des Pyrénées, 20t arrondisement, barato. ¿Podrían ser 35 euros…?, no, fueron 50. Voy a hacer la reserva. Miro fecha. Mañana mismo.

« Dejo mi casa con una sensación de irrealidad y una cierta inseguridad: si esta locura que estoy haciendo tiene sentido, si lo pasaré bien »

En silencio y sin avisar a nadie saco los billetes… y me voy a acostar. Antes escribo a un amigo fotógrafo que he conocido hace unos años en Mallorca. Es profesor de fotografía y literatura en la Sorbona y conoce bien a los Beats. Le escribo y sorprendentemente me advierte que estará en París. Vive en Aix-en-Provence, pero viaja a París cada semana para dar unas clases y después regresa a su domicilio. Es algo mayor que yo, una persona calmada y entrañable; un verdadero profesor. Una excusa perfecta para tomar un café y tener una charla amiga en esas 24 horas que voy a pasar yo solo en París. Se llama Jacques Terrasa.

A la mañana siguiente termino mi maleta de un día y salgo andando para tomar el autobús en la calle O’Donnell, que me lleva a la vieja terminal 1 de Barajas. La terminal está tranquila, es sábado y acaba de empezar el fin de semana. Dejo mi casa con una sensación de irrealidad y una cierta inseguridad: si esta locura que estoy haciendo tiene sentido, si lo pasaré bien. Y de mala conciencia: abandonando sin avisar y adrede a la familia. Una vez pasado el control de seguridad y ya sentado esperando en la puerta de embarque, la megafonía nos invita a preparar billetes e identificación, ir subiendo al avión y, después de haber colocado la maleta en la parte superior de la cabina, a acomodarnos en los asientos de forma ordenada.

El avión despega y yo con él: me elevo hacia los cielos. Estoy encantado. Durante el vuelo permanece, sin embargo, una sutil sensación de vértigo. El avión va lleno y voy encajonado en los últimos asientos, al fondo de la cabina de pasajeros. A los tres cuartos de hora estamos volando sobre los Pirineos. Al pasar se distinguen bien las cumbres, y entramos en territorio francés en medio de las nubes, accediendo a un país más verde que la piel de toro. Una hora más tarde comenzamos las maniobras de aproximación y antes de darme cuenta, casi precipitadamente, me encuentro que estamos aterrizando. Justo al tocar tierra algo se conecta dentro de mí, debajo de mi ombligo, y desaparece la sensación de vértigo, que viene a sustituirse por una certeza acompañada de la natural excitación al darme cuenta de que ya estoy en París. Now it’s real!

« El Hipohotel tiene una entrada única y parece sacado de la película de Bertolucci, El último tango en París, o, luego me daría cuenta, ¿había llegado ya, sin querer, a la versión actual del mismo Beat Hotel?« 

Bajo del avión, seguido de mi maleta de 24 horas demasiado cargada, y me subo al autobús que nos acercará a la terminal. De ahí rápidamente saltó en el OrlyVal que me acercará a la ciudad, a la estación Antony, desde donde tomo el metro que me lleva a plaza  Gambetta via Les Halles. Desde allí me dirijo rápidamente al hotel, que he reservado casi a ciegas en una zona no muy alejada de Beaubourg y junto al cementerio Père-Lachaise.

Camino desde la plaza, apenas unas manzanas por la Rue des Pyréneés. Son los últimos días de septiembre, sábado 24, y cuando llego a eso de las 21:00 ya ha anochecido. El Hipohotel tiene una entrada única y parece sacado de la película de Bertolucci, El último tango en París, o, luego me daría cuenta, ¿había llegado ya, sin querer, a la versión actual del mismo Beat Hotel?

En el portal, subiendo cuatro escalones a la derecha y debajo de las escaleras, hay un pequeño mostrador con una mujer de mediana edad, muy maquillada, que revisa la reserva, me da la llave, y me invita a subir a la habitación situada en el 2º piso, la primera puerta del pasillo, con techos bajos y color indefinido tirando a verde. Una vez dentro me encuentro con una cama de buenas dimensiones, alta. Mobiliario escueto, una silla, una mesa sujeta en la pared y en frente, junto a la ventana-balcón, un baño básico. Ducha con cortina, lavabo e inodoro. Mientras subo me cruzo con una pareja francófona joven de color que baja, con la que apenas intercambio una mirada cómplice. Paris is Jazz.

En todo el edificio hay una algarabía tremenda proveniente del bar restaurante que recorre la primera planta en la calle, a continuación del hotel, hasta la esquina y el próximo chaflán. Como no hay otra alternativa —ni me planteo quedarme con tanto escándalo—, dejo mi maleta 24 horas y, después de asearme un momento, me tiro a la calle buscando algo para cenar y para comprobar, con mis propios ojos, de donde proviene tanto ruido.

Salgo a la calle, doblo a la derecha y, efectivamente, el establecimiento de al lado tiene terraza y diferentes puertas y ventanales abiertas a la calle. Hace calor y hay muchísima animación. Está lleno de estudiantes, sentados y bebiendo en las mesas dispuestas en la acera, y dentro incluso un pequeño grupo de chicos y sobre todo chicas bailando con entusiasmo. Toda la escena me arranca una incontenible sonrisa.

« Para cuando he terminado de cenar, deben ser ya las once. En la acera de enfrente ha cesado la música, y al rato, los grupos se han ido y se hace un cierto silencio »

Como no conozco a nadie, opto por instalarme en un acogedor bistró que se encuentra en la acera de enfrente, desde donde se divisa toda la acción. Llego con la buena fortuna de encontrar que todavía tienen abierta la cocina, y me pido un sabroso osobuco acompañado de un puré de patatas y regado con una jarra de cerveza alemana. La clientela del bistró varía entre parejas francesas en noche de sábado y hombres con aspecto de árabes sentados en grupo, alguno de los cuales se pasa un buen rato observándome, creo que con una cierta curiosidad sospechosa. Va cayendo definitivamente la noche y, mientras ceno, disfruto de los sabores, doy un largo trago la jarra de cerveza que me han traído, miro curioso todo a mi alrededor, la terraza de enfrente, la carta, escucho francés o lo hablo con el camarero, la atmósfera va tranquilizándose. Para cuando he terminado de cenar, deben ser ya las once. En la acera de enfrente ha cesado la música, y al rato, los grupos se han ido y se hace un cierto silencio. La calle ahora solo está transitada por grupos más pequeños, alguna joven regresando con paso rápido en dirección al metro, algún borracho. La noche sigue siendo cálida y yo cruzo tranquilamente de regreso al Hipohotel —qué nombre tan “enrollado”— con intención de descansar después de un día de transportes, aviones y aeropuertos. Paso por la recepción del hotel, camino de mi habitación, y esta vez está más animada: la conserje en conversación con dos parroquianas de su misma edad y maquillaje, hablando francés con marcado acento italiano sentadas en las escaleras.

Paso por delante, saludando con un escueto bonne nuit y sigo directo para mi cubículo. Llego a mi habitación con una cierta expectación, pero con el impulso suficiente para desnudarme, ponerme el pijama y meterme en la cama, donde caigo rápidamente dormido.

Por la mañana me despierta la primera claridad que consigue entrar entre las cortinas semicorridas y los visillos. Domingo por la mañana, el ambiente es muy tranquilo. Remoloneo un rato en la cama pero hacia las 9:30 me levanto, me doy una ducha y me decido a salir a la calle y emprender mi día tirando de mi maleta. La calle presenta las huellas de la noche anterior, algunos restos inevitables del botellón. Avanzo por le rue des Pirénées de regreso a la plaza Gambetta y para mi alegría compruebo que la plaza esta sembrada de cafés, a esa hora poblados por los franceses más madrugadores que ya se han hecho con una copia de Le Fígaro o L’Equipe y están ya sentados leyendo la prensa. Inefable me siento en una terraza, me pido un café au lait y un croissant.

« Es un cementerio que, leo en el cartel, acoge todo tipo de personajes ilustres, desde Jim Morrison, cantante de los Doors, hasta Marcel Proust, una lista interminable de escritores, intelectuales, científicos y artistas »

En seguida me dan las 11 y echo a andar. En esa época el Google Maps todavía no está tan popularizado y la itinerancia en los teléfonos hay que pagarla, lo mismo que los datos, de modo que voy tirando del mapa y la chuleta que he tenido precaución de prepararme. Había visto que el Père-Lachaise estaba muy cerca y efectivamente hay una calle desde la plaza Gambetta que lleva a una de las entradas. Está a 500 metros que recorro con calma seguido de mi maleta. Siento una cierta emoción. Suena en mis oídos internos la melodía de Malcolm Maclaren & Catherine Deneuve, ParisParis… La entrada es una puerta abierta en el muro sin verja, y en frente hay una explanada amplia. El cementerio tiene grandes avenidas, árboles y unos carteles que enumeran la lista de personalidades que descansan en este camposanto.

Es una mañana de domingo nublada y amenaza a llover, aunque esto sucederá solo una hora más tarde. Hay algunos paseantes —ahora me siento dentro de una película de Antonioni—, la soledad, el silencio del cementerio, el verde de los árboles y mi maleta. Echo a andar, recorro el primer boulevard y doblo hacia la izquierda por delante de las primeras tumbas.

Es un cementerio que, leo en el cartel, acoge todo tipo de personajes ilustres, desde Jim Morrison, cantante de los Doors, hasta Marcel Proust, una lista interminable de escritores, intelectuales, científicos y artistas. Algunos muy conocidos, otros no tanto. Es imposible visitarlo en una única mañana. Las avenidas generales son espaciosas y tienen un determinado relieve. En frente de esta entrada se levanta una colina que no subiré.

Mientras paseas entre tumbas y mausoleos, es obligado ir deteniéndose para poder leer las inscripciones, y quién sabe si descubrir ese personaje famoso o aquel epitafio inmortal que sugiera al paseante un momento de contemplación, llegar a conmovernos o incluso volver a arrancarnos una sonrisa.

« Me sorprende un monumento levantado en homenaje a los caídos españoles en la guerra europea y de liberación de los alemanes contra los nazis, exiliados primero de la guerra española »

Después de varias paradas llego por fin ante un mausoleo de buen tamaño: un bloque de piedra de veinte toneladas que lleva esculpida una estilizada esfinge alada. Se trata de la tumba de Oscar Wilde, promovida por sus amigos, realizada por un escultor y pagada por suscripción popular. Aunque es bastante más alta, está cubierta por un cristal transparente de dos metros de altura para protegerla de la costumbre de plantarle un beso que miles de visitantes adoptaron como forma de homenaje al escritor. En origen, la esfinge parece que estaba provista de unos generosos genitales masculinos de los que fue desprovisto en sucesivas ocasiones, de ahí también el cristal.

Yo, sin conocer entonces la historia, quedo impactado por el monumento y la energía del lugar. Luego me enteraré de que es la más popular después de la de Jim Morrison. Llego sin preguntar e igualmente después de un rato, unos veinte minutos de parada y poderosa inspiración, decido continuar adelante.

Una de las bellezas del Père-Lachaise es que es un cementerio urbano y al estar —según puedo apreciar asentado en la falda de una gran colina— por encima de sus muros, se divisa el skyline parisino en ese día nublado y, a partir de ese momento de la visita en el que comenzó a caer una pequeña llovizna, lluvioso.

Después de Wilde seguí caminando hasta el final de la calle para continuar a lo largo del muro que bajaba en suave pendiente bordeando las lápidas hasta la entrada principal. A ratos tengo que abrir mi paraguas. Las tumbas van cambiando y en algunas se ve la antigüedad, más de 200 años, las diferentes construcciones, templetes y estilos. Me sorprende un monumento levantado en homenaje a los caídos españoles en la guerra europea y de liberación de los alemanes contra los nazis, exiliados primero de la guerra española. Reconocimiento que no se puede encontrar en su país, España. Entre estas y otras cosas fui llegando hasta la entrada principal, por donde salí.

Después de este interludio silencioso regreso al bullicio, no tan intenso en domingo, y pongo dirección a la siguiente etapa, encontrarme con Jacques y visitar a la Beat Generation en Beaubourg.

« París es un marco perfecto para recibir una muestra así, pues fue parada obligada de todos sus protagonistas »

Un par de paradas de metro y estoy ya en los alrededores del BB, cuando me doy cuenta de que no tengo entrada. Me pongo a hacer la larga cola y a tratar de sacarla a través de la web del museo con mi móvil, lo que por cierto consigo hacer después de un rato. Ahora ya no recuerdo, pero creo que antes de entrar me vi con Tarrasa. Quedamos en la puerta de la exposición. Él ya la había visto, pero me cuenta que no hacía mucho que había hecho un trabajo sobre Bernard Plossu, un fotógrafo que había recorrido con los Beats la ruta mexicana del peyote y el yagé al que por supuesto trató, por lo que estaba muy puesto en el tema.

Yo creo que le hice entrega en ese momento de una copia de Despierta, nuestro libro budista, de Jack Kerouac.

Después de hora y media bien aprovechada, me acompaña hasta la puerta del museo justo a tiempo para entrar en mi turno asignado, que comenzaba a las 17:30.

Esta vez tuve que esperar menos. Subimos en el ascensor de este edificio transparente y pronto me encuentro en la puerta de la 4ª planta, listo para sumergirme en la expo beat.

BEAT GENERATION: New York, San Francisco, París

París es un marco perfecto para recibir una muestra así, pues fue parada obligada de todos sus protagonistas.

Al entrar en la sala de la exposición, lo primero que me encuentro es una espina dorsal que la recorre. Es el rollo de escritura de On the road, extendido sobre una mesa baja iluminada de, calculo, 50 metros. Hay varias secciones de la exposición que inmediatamente llaman mi atención, que disfrutan de una atmósfera de performance. Hay una sección, por ejemplo, con varios teléfonos en la pared, todavía con rueda de números, titulada ‘Dial a poem’, en los que después de “descolgar” y marcar, puedes escuchar un poema-beat, cada vez diferente.

« Cuando viajar es todavía una grandísima aventura transformadora y no una industria. Y los héroes: Neal Cassidy, Ferlinghetti, Macluren, Snyder, Timothy Leary, the magic bus, Dylan… »

Lo que más me impacta son las habitaciones dedicadas al Beat hotel, donde se reproduce la Dream machine, la maquina de los sueños, que consiste en una habitación con una cama de hierro con dosel. La cama está hecha. La habitación, similar a la que he ocupado en el Hipohotel la pasada noche, está iluminada por una luz caleidoscópica que gira provocando un movimiento que barre ininterrumpidamente el espacio. Sincronizada, una música y sonidos de carácter repetitivo suenan de fondo. Su función es inducir un estado similar al producido por las drogas psicodélicas, LSD o psilocibina, a través de los cuales acceder a lo profundo de la psique y el arte.

Arte, fotografía, carteles, parafernalia, viejos automóviles. Mapas: San Francisco, Chicago, Denver, Nueva York. On the Road. La música del jazz: Dizzy Gillespie, Charlie Parker (Bird), Thelonius Monk, Art Blake, el Bebop…

Y luego México, las drogas, la bencedrina, los artistas, la búsqueda y la huida. Para Jack el retiro en la naturaleza, Desolation Mountain, la cabina de guardia forestal en el pico de la montaña, el misticismo en vena de los Dharma Bums…

Luego el viaje a Europa, Paris, Tánger, incluso brevemente España. Oriente para otros, India y Benarés para Alan y Orlowsky, y Extremo Oriente para Snyder, el zen, viajar en barco hasta el Japón. Cuando viajar es todavía una grandísima aventura transformadora y no una industria. Y los héroes: Neal Cassidy, Ferlinghetti, Macluren, Snyder, Timothy Leary, the magic bus, Dylan…

Antes de nada, al principio la película muda, Pluck my Daisy, son seis jovencitos estudiantes flipando en Nueva York en una mañana fría y aburrida.

Hubo un momento, se narra en la exposición, en el que Ginsberg, Kerouac, Burroghs y Corso se interesan en las teorías de Wilhelm Reich, los orgones y el orgasmo, como no podría ser de otra forma para este grupo de vividores/investigadores.

Se escucha la voz de Ginsberg, que lanza la perorata desde un televisor de tubo catódico en blanco y negro mientras en el exterior llueve y tras el cristal se distingue a lo lejos el Sacré-Coeur, coronando Montmartre, en un cielo en ese momento gris, gris, gris.

« Lo esencial, de todas maneras, no será la lealtad de Lamantia al credo surrealista, sino la práctica intempestiva del método surrealista; dicho de otra manera: la práctica constante por su parte del automatismo psíquico »

La historia de esta vinculación del surrealismo con lo beat no es solo una leyenda. El 8 de octubre de 1943, el joven poeta Philip Lamantia, con solo quince años, envía una carta a André Bretón, en aquel momento presente en los USA durante su exilio en Nueva York, quien está preparando un número especialmente rico de la revista View, retitulada para esta ocasión como VVV (triple V) en el que escribe: “proclamo mi adhesión formal al surrealismo, a sus posiciones concernientes a la literatura, el arte, la sociedad y la humanidad, que son de naturaleza puramente revolucionaria, y que forman parte de mi temperamento antes incluso que yo conociese las teorías del surrealismo”.

Lamantia participó diez años mas tarde en la primera lectura colectiva, el 7 de octubre de 1955, en la Six Gallery de San Francisco, en la que Ginsberg leyó su poema HowlAullido, en un evento organizado por Michael McClure y en la que participaron los poetas Gary Snyder y Philip Whalen, jaleados enérgicamente por un vociferante Jack Kerouac. De los cinco poetas, Lamantia es el único que ha participado ya en una lectura pública. La secuencia es considerada unánimemente como el acto público inaugural de la Beat Generation. Lo esencial, de todas maneras, no será la lealtad de Lamantia al credo surrealista, sino la práctica intempestiva del «método surrealista», dicho de otra manera, la práctica constante por su parte del automatismo psíquico. Lamantia no cesará de proclamar esta como su contribución al movimiento poético beat.

Son múltiples las pruebas y los testimonios de la cohabitación entre beats y surrealistas, mas será durante las prolongadas estancias de los primeros en París y las reuniones y encuentros entre ellos y los jóvenes americanos cuando esta se produzca.

Henry Miller, Anaïs Nin, Celine, y su Viaje al fin de la noche, Duchamps, Breton, Picabia, Apollinaire, incluso Genet. Corso, Lamantia, Burroghs, Snyder, Kerouac, Ginsberg… todos revolotean, como yo hoy, en ese París inspirando el mundo de las ideas, unos de otros, jóvenes y adultos y más mayores, casi ancianos, unos de vuelta y otros de ida, escribiéndose e inspirándose en un eterno corre, ve y dile, comunicativo y global.

El recorrido de la exposición, la última sala, está dedicada al vuelo del Enola Gay y el efecto aterrador de la bomba al caer, un 6 de agosto de 1945. El hongo atómico liberando más energía que mil volcanes, trayendo la destrucción, inaugurando una nueva era. La humanidad ya nunca será igual, se inicia la era atómica. Y como no puede ser de otra forma, simultáneamente surgen los Beats y el pacifismo, la revolución de la conciencia, la rebelión, la ecología y el hippismo.

Así fue mi viaje a París en 24 horas. Un aeropuerto, un hotel, un paseo por un cementerio en una mañana lluviosa, un café con un amigo y una conversación, una exposición… soledad dosificada, huida, retiro para el encuentro, impresiones en la memoria, alguna conclusión, descanso, la escapada… al encuentro de Kerouac y la caterva feliz e iluminada que para siempre será la Generación Beat.

[Fuente: http://www.zendalibros.com]

Los jóvenes contraculturales de la Cataluña de los 70 revitalizaron el movimiento libertario en los estertores del franquismo y trataron de ensamblar el ‘underground’ y la tradición anarquista. Una exposición recuerda su legado

Cartel promocional de la exposición Underground y contracultura en la Cataluña de los 70.

Escrito por César G. Calero

Una multitud desfiló por las calles de Barcelona a finales de noviembre de 1936 para despedir a Buenaventura Durruti, el carismático dirigente anarquista caído en Madrid. El corto verano del anarquismo daba paso a la triste realidad de una contienda que se antojaba larga. La posguerra enterraría el sueño de una nueva sociedad. Pero el surco libertario, aquel que habían comenzado a labrar un puñado de obreros y artesanos a finales del siglo XIX bajo el influjo de Bakunin y Fanelli, no desapareció. La utopía ácrata recobró vida en el tardofranquismo y prendió su mecha de nuevo en Cataluña al calor de los nuevos tiempos. Vientos de cambio que llegaban de California, de Londres, de Ámsterdam, del Mayo francés. Los jóvenes contestatarios devoraban el California Trip de María José Ragué y el Durruti de Julio C. Acerete mientras fumaban marihuana o emprendían un viaje lisérgico. La banda sonora también había cambiado. En los bares del Barrio Chino, Las Ramblas o el Born no sonaban los acordes de Hijos del Pueblo sino la distorsión del Purple Haze de Jimmy Hendrix o la psicodelia envolvente del Epitaph de King Crimson. La CNT y el underground, aunque con cierto recelo, se daban la mano. Federica Montseny regresaba a una Barcelona abarrotada de banderas rojinegras en Montjuic, la misma ciudad por donde Ocaña paseaba su inconformismo radical. Nacía el teatro independiente de Comediants, la música layetana de Pau Riba, Jaume Sisa y Gato Pérez, el cómic sacrílego de Nazario y Pepichek, el periodismo contracultural de Ajoblanco que se atrevía con todo: feminismo, ecologismo, antimilitarismo, homosexualidad, antipsiquiatría… Eran los años 70 y Barcelona se iluminaba de nuevo.

La exposición “Underground y contracultura en la Cataluña de los 70”, comisariada por Pepe Ribas, fundador de la revista Ajoblanco y autor de Los 70 a destajo, refleja de manera muy ilustrativa esa efervescencia cultural, social y política que experimentó Cataluña en la década del 70. La muestra, en la que Ribas ha contado con la colaboración de Canti Casanovas (creador de la web sense nom) y el arquitecto y diseñador Dani Freixes, puede verse en CentroCentro (Ayuntamiento de Madrid) hasta el 12 de febrero tras su presentación hace un año en el Palau Robert de Barcelona.

Fue un tiempo acelerado en el que miles de jóvenes desafiaron los últimos vestigios de la dictadura

Aquella revolución cultural que había comenzado tímidamente a finales de los años sesenta eclosionó a mediados de los setenta y se difuminó antes de que concluyera esa década. Fue un tiempo acelerado en el que miles de jóvenes desafiaron los últimos vestigios de la dictadura y se propusieron cambiar los modos de vida franquistas. El rock se coló por la rendija del aperturismo económico y el incipiente turismo. Y junto a la música anglosajona llegaron también las influencias del esoterismo oriental, el LSD y los libros de autores foráneos que publicaba la editorial Kairós (Aldous Huxley, Jack Kerouac, Erich Fromm, Paul Goodman, Murray Bookchin, Alan Watts…). Esa editorial, fundada por el filósofo Salvador Pániker, sacó a la luz California Trip, de María José Ragué, una obra capital en los inicios de la contracultura catalana. Durante su estancia en la cuna del movimiento hippy norteamericano, Ragué recogió testimonios como el del poeta Allen Ginsberg, figura señera de la generación beat: “Nuestra percepción, nuestros sentidos, están bloqueados. Estamos condicionados por un círculo de ‘dinero-máquina-coche-banco-tv-familia-oficina-avión’ que no nos deja ver el circuito de la existencia”.

Los jóvenes contraculturales transforman en esos años todas las disciplinas artísticas. El rock psicodélico y progresivo se mezcla con el folclore nacional. Pau Riba, el primer hippy catalán, publica Dioptría en 1970. Jaume Sisa, la Companyia Elèctrica Dharma y Gato Pérez experimentan con diferentes ritmos en el templo musical de la contracultura: la sala Zeleste. En bares como el London, el Ascensor y el Cafè de l’Òpera se citan estudiantes, macarras y libertarios. Toda transgresión es bienvenida. Aparece un poeta en cada esquina de Las Ramblas y del Barrio Chino (el Raval actual). Pau Maragall, más conocido como Pau Malvido, hace un recuento de su generación en Nosotros, los malditos. Nace la Asamblea de Actores y Directores que organiza el Festival Grec en el verano del 76 y, en noviembre de ese año, la Asociación de Trabajadores del Espectáculo (ADTE), de tendencia anarquista, lleva a escena el Don Juan Tenorio de El Born en el mercado abandonado del barrio. “Aparecían en escena quince Doña Inés y nueve Don Juan, actuando desde diferentes puntos y bajo la dirección de varias personas”, destacaba la crónica del diario El País. Las influencias del Living Theatre de Julian Beck se pasan por la batidora mediterránea de los pasacalles y la fiesta pagana. El cómic rompe todos los esquemas de lo políticamente correcto con publicaciones como El Rrollo Enmascarado. Las autoridades franquistas se llevan las manos a la cabeza con La Divina Piraña, de Nazario Luque, o Pauperrimus comix, de Pepichek (pseudónimo de Josep Farriol).

Toda esa explosión creativa tiene que lidiar con la España de los tricornios y las sotanas. La represión estatal no frena a una generación que apuesta decididamente por la libertad

La censura cae sobre estos autores que hacen bandera de la irreverencia. Toda esa explosión creativa tiene que lidiar con la España de los tricornios y las sotanas. Pero la represión estatal no frena a una generación que apuesta decididamente por la libertad. Músicos y dibujantes, letraheridos y pasotas, se juntan en comunas y pisos donde todo se comparte. Pau Riba (fallecido en marzo de 2022) ya había fundado en 1968 una comuna en el Tibidabo junto a su pareja, Mercè Pastor. Cuando fueron desalojados de allí se instalan en Formentera. Riba dirá entonces: “Huí del cementerio de un lugar burgués y cristiano para inventarme una nueva forma de vida”.

Las revistas alternativas son en esos años fuente de comunicación y debate de esa nueva forma de vida. Star, dirigido por Juanjo Fernández, o el Ajoblanco de Ribas, Toni Puig y Fernando Mir, se constituyen en una suerte de redes sociales de papel y tinta. Ambas publicaciones sufrirán la censura de una dictadura agonizante. El primer número de Ajoblanco sale a la calle en octubre de 1974. En el momento de su máximo esplendor la revista vende cien mil ejemplares. Con sus monográficos sobre feminismo, ecología o antipsiquiatría genera una gigantesca comunidad de lectores y se erige como puente de confluencia entre el viejo anarquismo y los nuevos movimientos sociales hasta su cierre en 1980. La revista se reeditaría entre 1987 y 1999 y tendría una fugaz resurrección en 2017.

Fuera del sistema

“La contracultura –explica Ribas– implica vivir fuera del sistema. En aquella época esto solo se podía hacer en Barcelona porque había barrios en los que la policía no entraba. Hubo una ruptura con la moral franquista pero también con la moral victoriana europea. Y con el marxismo. Los grupos marxistas-leninistas, trotskistas o maoístas trataban mal a los homosexuales porque decían que eran gente débil que podía cantar la Traviata ante la policía. Y a las mujeres las usaban de secretarias. Nosotros, los contraculturales, no éramos machistas. El trato era de tú a tú en las comunas. La identidad sexual no estaba clara, había mucha gente bisexual. Se trataba de vivir al margen del sistema”.

La militancia se llevaba mejor si, como recuerda Ribas, uno salía de casa después de haber escuchado algo de rock. O se dejaba caer por un concierto, como los que ofreció King Crimson en el Palacio de Deportes de Granollers en noviembre de 1973 (durante dos jornadas). Hubo sus más y sus menos con la policía. Pero lo importante era flipar un rato mientras sonaban In the Court of the Crimson King y otros himnos de la banda de Robert Fripp. La ceremonia de los conciertos de rock no había hecho más que empezar. Cataluña tendrá pronto su particular Woodstock con el primer Canet Rock celebrado en julio de 1975 (con Pau Riba, Sisa, María del Mar Bonet y la Orquesta Platería, entre otros artistas).

En los años 70 proliferan también en Cataluña las comunas, rurales o urbanas, en las que los sentimientos colectivos priman sobre los impulsos individuales. Canti Casanovas tenía poco más de 20 años cuando alquiló una casa cerca de Igualada a la que se fueron a vivir varios amigos durante cinco años: “Teníamos reuniones para saber cómo debíamos plantar las lechugas y qué tipo de huerto nos interesaba más”. Casanovas había visitado una de las comunas del sur de Francia que había creado el filósofo y poeta Lanza del Vasto, un discípulo de Gandhi de origen italiano: “Tanto en las comunas como en los pisos de talleres de dibujantes se compartía todo, había dinero en común, nos conformábamos con comer arroz integral y salsa de soja”. El fenómeno de los neorrurales que prende a partir de los años 80 y llega hasta nuestros días debe mucho a esas primeras experiencias de vida compartida en el campo.

La contracultura catalana de los 70 ha sido silenciada a lo largo de los años, pero aquellos jóvenes rompieron tabúes y dogmas y se atrevieron a reivindicar derechos civiles de los que hoy disfrutamos

La contracultura catalana de los 70 ha sido silenciada a lo largo de los años como si nunca hubiera existido, pero aquellos jóvenes rompieron tabúes y dogmas y se atrevieron a reivindicar derechos civiles de los que hoy disfrutamos: la libertad sexual, los derechos de los homosexuales, el feminismo, el ecologismo, el antimilitarismo… Algunos se dejaron la vida en ello. Otros acabaron marginados por el sistema o absorbidos por las instituciones. Esa juventud rupturista exploraba nuevas formas de acción y protesta, alejadas del dogmatismo de las organizaciones marxistas. La vieja acracia exiliada o reprimida en las cárceles se encontraba con los jóvenes melenudos atraídos tanto por la pulsión libertaria como por el rock psicodélico. Pese a las diferencias generacionales y a algunas reticencias, la CNT y los movimientos sociales emergentes estaban condenados a entenderse: eran parte de la misma lucha antipactista. El sindicato anarcosindicalista mostró su pujanza en el mitin del 2 de julio de 1977. Unas 250.000 personas se congregan ese día en Montjuic, mucha más gente que en cualquier otro acto de masas de la izquierda. El surco sigue abriéndose. A finales de ese mes de julio llega el momento dorado de aquel renacimiento libertario. Los anarquistas toman Barcelona durante las Jornadas Libertarias organizadas por el Sindicato del Espectáculo de la CNT con la colaboración de Ajoblanco y otros colectivos.

Barcelona rojinegra

Entre el 22 y el 25 de julio Barcelona es una fiesta revolucionaria en la que no faltan los debates y las reivindicaciones políticas y sociales. Hubo música y baile en el Parque Güell, marchas a la cárcel Modelo para reclamar la libertad de los presos políticos y sesudos debates en el Saló Diana. Allí, ante la mirada de los cenetistas más veteranos, un joven Jordi Alemany, de la revista ecologista Alfalfa (financiada por Ajoblanco), criticó los sectarismos que impedían la unidad de acción: “Nadie tiene la exclusividad de un tipo de lucha”, proclamó. La cultura de masas obligaba a una reinvención del movimiento libertario que fuera capaz de superar los esquemas y estrategias tradicionales del anarcosindicalismo basados en las relaciones laborales y la producción. Las actividades de las jornadas quedaban consignadas diariamente en Barcelona Libertaria, cuaderno de bitácora que distribuía 40.000 ejemplares. En el número dos podía leerse: “De lo que se trata es de abrir las puertas al Comunismo Libertario, proyecto de futuro que se forja en nuestras manos (…) El anarquismo es la afirmación de un individuo y de una sociedad solidaria, sin clases ni patronos ni poderes”. Y se informaba del motín de 400 presos en la cárcel Modelo. Unos 40 reclusos lograron ocupar la cúpula del edificio. Era el primer motín –señalaba el diario– en que por primera vez los llamados presos comunes y presos políticos luchaban unidos ante la injusticia y la represión. Las reivindicaciones políticas se mezclaban esos días con las ganas de diversión y de liberación sin límites. El artista-activista Pepe Ocaña y Nazario lo entendieron muy bien cuando se subieron un día al escenario en el que tocaba un grupo de rock. Acompañados de un amigo y con su atrevidísimo look travesti, improvisaron una performance que entusiasmó a la entregada parroquia. Ocaña entonó un pasodoble y luego exclamó: “No soy gitana pura, soy gitana libertaria, por eso pido la amnistía para todas las mariquitas”.

“Creo que las Jornadas Libertarias, en las que participó medio millón de personas, fueron prematuras –asegura Ribas–. Se tenía que haber esperado más tiempo porque asustamos a los poderes; vieron que la acracia había resucitado y que no iba a pactar. Esto era muy peligroso en aquella situación, sobre todo para la socialdemocracia. Se creó un relato que no tiene nada que ver con lo que sucedió. Esta exposición, de alguna forma, pone de manifiesto lo que pasó, porque la gente se emocionaba y se reencontraba a sí misma (…) El encuentro de la cultura underground con el mundo de la CNT fue muy rápido, explosivo. El tiempo transcurrió demasiado deprisa. Los cuadros del sindicato estaban saliendo de la cárcel (aquellos que tenían 35 o 40 años) o habían estado en el exilio durante 40 años. Los exiliados eran mayores y se habían ido de España de una determinada manera y volvían a un país completamente distinto y que no comprendían. En muy poco tiempo –1977– la CNT alcanzó los ciento y pico mil militantes. Una locura. Por otro lado, la gente joven estaba inmersa en un proceso muy acelerado de cambio de costumbres, de huida de la casa y de la influencia del paterfamilias. Mi conclusión es que no hubo tiempo suficiente para que el movimiento libertario se articulara con la CNT tradicional”.

La decadencia

El fervor libertario del verano del 77 duraría poco. Seis meses después, en enero de 1978, el “caso Scala” reventaría las costuras de la renacida CNT. Se responsabilizó al sindicato por el incendio de la sala de fiestas y la muerte de cuatro trabajadores al término de una manifestación contra los Pactos de la Moncloa. Años después se sabría que todo fue orquestado por los aparatos policiales de un Estado que veía con extrema preocupación el auge del movimiento libertario. El acoso y derribo a la CNT coincidió con la aprobación de esos pactos entre los partidos políticos tradicionales. El régimen del 78 iba tomando forma y acabaría imponiendo su relato de la Transición.

En las barriadas más desfavorecidas de Barcelona irrumpía el punk, un movimiento nihilista pero no contestatario que atrapó a una juventud sin trabajo y sin futuro en un contexto de crisis económica. Ribas subraya que ese periodo coincide con la debacle del movimiento libertario: “Los partidos de extrema izquierda que no entraron en el Parlamento en el 77 se introdujeron en los movimientos sociales libertarios y comenzaron los enfrentamientos y las pugnas. Algunos de los que habían coordinado esos movimientos acabaron integrándose en las áreas de Juventud y Cultura de los nuevos ayuntamientos. Empezaba la cultura de la subvención”. En aquella época vertiginosa asoma también como actor destacado el nacionalismo. Casanovas siempre ha abogado por una mayor defensa del catalán, su lengua materna, pero rechaza la manera en que el pujolismo impuso el catalanismo como una cultura basada en símbolos nacionales: la sardana y los castells, Tàpies y Miró: “Yo quería dar una visión más amplia al crear la web sense nom (dedicada al periodo contracultural de los 70). El nacionalismo lo entiendo como opuesto a la contracultura, es la unidad en torno a elementos como la lengua o la bandera”.

Los jóvenes contraculturales no solo pretendían erradicar los modos de vida franquistas. Buscaban una transformación social de arriba abajo

El nuevo escenario sociopolítico y la crisis económica de finales de los 70 aceleran la decadencia de la contracultura catalana. El capitalismo inaugura una nueva fase especulativa, la carestía de la vida golpea a las familias más vulnerables y los barrios marginales se descomponen con el desembarco de la heroína, una droga de efectos devastadores que sustituye a ese “sacramento” de la espiritualidad que había sido el LSD. La era del nosotros y la solidaridad se apaga y surge la cultura del yo y la sublimación del dinero.

Los jóvenes contraculturales no solo pretendían erradicar los modos de vida franquistas. Su aliento iba más lejos. Buscaban una transformación social de arriba abajo. O, para ser exactos, de abajo arriba. “Queríamos una revolución cultural y nos quedamos a la mitad –reconoce Ribas–. Se impuso la cultura del mercado, el mundo de la estética, y se anuló el mundo de la ética y el pensamiento. Hoy hay poca libertad mental, estamos adocenados, muy instrumentalizados. Pero nos queda lo que hicimos. De todo aquello quedan las libertades civiles, el antimilitarismo, la laicidad, el feminismo… La huella está ahí y creo que en los márgenes de la sociedad todavía hay contracultura”.

 

[Fuente: http://www.ctxt.es]

 

Escrito por JAVIER MEMBA

Las adaptaciones de La venus de las pieles (1870) vienen de antiguo. Quinta de las historias incluidas por Leopold von Sacher-Masoch en el volumen dedicado al amor de El legado de Caín, es la pieza más conocida de esta saga inacabada. De entre todas sus versiones —un surtido que abarca desde canciones de The Velvet Underground hasta cómics de Guido Crepax— yo me quedo con El placer de Venus (Massimo Dallamano, 1969), la segunda de las películas de las que tengo noticia. Ahora bien, aunque El placer de Venus —protagonizada por Laura Antonelli en todo su esplendor— está basado en la novela —que no obra teatral, pese a sus celebradas adaptaciones a las tablas— que dio nombre al masoquismo, me atreveré a decir que si hay una imagen que simboliza ese placer es la de Charlotte Rampling —con las manos enguantadas cubriéndose el pecho y en la cabeza rapada una gorra de los nazis— en Portero de noche (Liliana Cavani, 1974).

El psiquiatra alemán Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), lector de Sacher-Masoch, describió un catálogo de “perversiones sexuales” para el común de los lectores de nuestro siglo XXI tan indignante como la teoría de su contemporáneo, el criminalista italiano Cesare Lombroso, sobre los cráneos de los asesinos. En aquel texto —Psychopathia sexualis (1886)—, el doctor concibió el término «masoquismo» para referirse al placer que algunos encuentran en la humillación y el sufrimiento perpetrados por alguien al que están unidos sentimentalmente. Viéndolo expresado meridianamente en La Venus de las pieles, decidió asociarlo en su descripción al apellido de Sacher-Masoch, antepasado de Marianne Faithfull, por cierto.

Por un procedimiento similar, los espectadores del circuito de la versión original de los años 70 —entonces de arte y ensayo— relacionaron la imagen de Charlotte Rampling con el masoquismo. Fue así como esta actriz de aspecto núbil —tenía veintiocho años y aparentaba la mitad— pasó a ser el icono más escabroso del destape.

« Creo no exagerar al apuntar que fuimos muchos los que supimos por primera vez del erotismo del dolor con aquel filme de Liliana Cavani. Yo el primero, desde luego« 

Digan lo que digan esos abanderados y abanderadas del nuevo puritanismo, que abogan encendidos y encendidas por la prohibición de la pornografía con el mismo encono que lo hacía Gabriel Arias Salgado —ministro de Información y Turismo, ergo responsable de la censura de prensa en los días del nacionalcatolicismo—, puesto a prohibir los anuncios de medias porque “fomentaban la masturbación”, el destape —el softcore en la cartelera internacional— fue la mejor ilustración de la revolución sexual. Diré más: había en aquel cine, tan característico de los años 70, un claro afán didáctico. Se trataba de ilustrar al ignorante en los placeres de la carne —junto al mundo y el demonio la enemiga del alma—, como mínimo hasta que las inglesas, a comienzos de los años 60, empezaron a bañarse en bikini en Benidorm. Una década después otra inglesa —Charlotte Rampling nació en Essex en 1946—, ya en topless, se convertía en un icono del masoquismo y, como se dice coloquialmente, lo petó.

No hará falta que me extienda en lo que supuso aquella imagen de Lucia —el personaje incorporado por tan singular actriz en Portero de noche— gozando del martirio al que la someten los torturadores del Reich, en esa cartelera en la que el sexo estaba empezando a dejar de estar prohibido por ser pecado. Creo no exagerar al apuntar que fuimos muchos los que supimos por primera vez del erotismo del dolor —“algolagnia”, tengo entendido que se llama en medicina— con aquel filme de Liliana Cavani. Yo el primero, desde luego. Aún no era cinéfilo, tan solo un buen espectador que apuntaba maneras. Tenía, en fin, diecisiete años cuando Portero de noche se estrenó en el invierno de 1976 en el desaparecido cine Urquijo, de la calle Marqués de Urquijo de mi amada ciudad. Recién había llegado a las lecturas de Sade en las traducciones de Editorial Fundamentos y me creía alguien. La cinta en la que descubrimos a Charlotte Rampling estuvo en aquella sala casi un año.

« Conscientes de que van a morir, Lucia se viste de niña candorosa y Max de terrible SS para dar su último paseo por una Viena en la que empieza a amanecer« 

Por supuesto, el Divino Marqués me interesaba más por librepensador y por maldito que por cruel. Y, también por supuesto, estas dos primeras condiciones eran el objeto de la promoción de Sade, en las solapas de aquellas ediciones de los 70, por autores tan variados como lo son entre sí André Breton y Octavio Paz. Sabía, pues, del sadismo —la algolagnia que halla en el dolor quien humilla y flagela a su pareja— pero de que, en efecto, hay quien goza sufriendo esa humillación y ese dolor supe con la Lucia de Charlotte Rampling. Yo, que me negaba a creer que lo leído en Sade pudiera ser verdad y una práctica relativamente frecuente entre la aristocracia del Antiguo Régimen, pensaba que con las chicas solo caben los besos —y ese instante que entrañaba la vida pese a ser el peligro de la carne, ese que sí te lo da la que lo ha inspirado es lo mejor del mundo—, me quedé noqueado ante la Lucia de Charlotte Rampling. Superviviente del Holocausto, al comenzar la cinta es la esposa de un afamado director de orquesta que acompaña a su marido a Viena. En el hotel donde se hospedan se reencuentra con Max (Dick Bogarde), su torturador y amante en el campo de exterminio, ahora portero de noche en el establecimiento. Tras un primer recelo vuelven a retomar su relación y esta vez deciden llevarla hasta sus últimas consecuencias: la autodestrucción, si bien es cierto que a la extraña pareja el tiro de gracia propiamente dicho se lo dan en off los otrora compañeros de armas de Max. Pertenecientes todos a una fraternidad clandestina de nazis, el que doce años después —la acción se sitúa en 1957— Max resulte estar perdidamente enamorado de una testigo que puede reconocerlos es un engorro con el que deciden acabar. Conscientes de que van a morir, Lucia se viste de niña candorosa y Max de terrible SS para dar su último paseo por una Viena en la que empieza a amanecer.

La controversia que provocó Portero de noche fue universal y mayúscula. Más que buena o mala a mí me pareció inquietante. A buen seguro que era eso lo que buscaba Cavani. Dejando la algolagnia a un lado, junto a El hijo de Saul (2015), del húngaro László Nemes, me parece el retrato más espeluznante de las atrocidades cometidas en los campos de exterminio por los nazis. A raíz de Portero de noche Michel Foucault publicó una demoledora crítica sobre la visión sexualizada del nazismo y la erótica del poder. La polifacética  usan Sontag no fue más comedida en un célebre artículo sobre la fascinación del fascismo aparecido en 1975. Con todo, nada pudo impedir que en aquel camino que llevó al softcore de la “S” a la “X” en la clasificación de sus producciones surgiera un subgénero del cine erótico, ya tirando a porno, en el que los y las nazis se daban con largueza a la algolagnia. Y en medio de todo aquello, en el ojo de aquel huracán, estaba Charlotte Rampling. Ese fue su estigma, pero lo supo salvar.

« Todas las musas del softcore fueron estigmatizadas por su generosidad al destapar sus encantos. Y todas ellas acabaron mal. Charlotte, que tangencialmente también fue una musa del destape, supo sortear las maldiciones« 

Hija de un oficial de la OTAN, un destino de su padre la llevó a vivir parte de su infancia en Gibraltar. Ya estaba en Londres y era una de las chicas más destacadas del Swinging London cuando se suicidó su hermana mayor, con veintitrés años. Aquella muerte absurda fue determinante para que Charlotte dejase de consumir sustancias estupefacientes. Aquel era el Londres en el que el LSD, aún legal, se ingería en pequeños trozos de papel secante que se pasaban de una lengua a otra en los besos, o bien en unas gotas mezcladas con la consumición. Twiggy —la modelo de las minifaldas de Mary Quant—, mi dilecta Jane Birkin y Charlotte Rampling, como el prototipo de aquellas jóvenes que eran, también empezaron a darse a conocer en las películas de aquel Londres. Charlotte debutó en ¡Qué noche la de aquel día! (1964), la primera de las cintas que Richard Lester rodó con The Beatles. Con Jane Birkin coincidió en El Knack… y cómo conseguirlo (1965), también de Lester.

Aunque está claro que Portero de noche fue la cinta que la convirtió en una celebridad mundial, amén de estigmatizarla como la imagen universal del masoquismo, anterior a la popularización de La Venus de las pieles —me da que Sacher-Masoch sigue sin ser popular—, en la filmografía de Charlotte Rampling hay títulos tan interesantes como Refugio macabro (1972), un filme de Roy Ward Baker para la Amicus.

La maravillosa Sylvia Kristel, Laura Antonelli, Maria Schneider… Todas las musas del softcore fueron estigmatizadas por su generosidad al destapar sus encantos. Y todas ellas acabaron mal. Charlotte, que tangencialmente también fue una musa del destape, supo sortear las maldiciones. Para John Boorman protagonizó Zardoz (1974), una de las más celebradas distopías de la ciencia ficción de los años 70. En el 75 se convirtió en toda una protagonista del neo-noir al incorporar a la Velma de Adiós, muñeca, notable adaptación de Raymond Chandler debida a Dick Richards. Con Woody Allen colaboró en Recuerdos (1980)…

Su filmografía es tan dilatada que en 1986 volvió a sus procacidades del 74 al interpretar a Margaret Jones, una mujer enamorada de un chimpancé, en Max, mi amor de Nagisa Ōshima, de modo que la actriz sumó la zoofilia a la lista de bizarrías inaugurada con el masoquismo de Portero de noche. Y hay más: recuérdese a Elle, la señora mayor, tan dulce y apacible como se ve a Charlotte ahora, que viaja a Haití para comprar sexo con un nativo en Hacia el sur (Laurent Cantet, 2005).

 

[Fuente: http://www.zendalibros.com]

Famosa és la proclama de Charles Baudelaire que ens convida a embriagar-nos: de vi, de virtut, de poesia, del que sigui, però cal que ens embriaguem. En el centenari del naixement del conegut escriptor nord-americà Jack Kerouac, aprofitem per parlar d’un dels escriptors més embriagats, d’altres insignes de la seva generació beat i d’alguns dels mestres de la literatura universal que han investigat la influència de les drogues a través d’uns escrits atrevits, provocadors, reveladors, durs i immisericordes.

Jack Kerouac

Enguany no només podem celebrar els centenaris de naixement de Joan Fuster, Gabriel Ferrater, Guillem Viladot, Pier Paolo Pasolini o William Gaddis. L’emblemàtic Jack Kerouac, o Jean-Louis Lebris de Kérouac tal com s’anomenava ell mateix, també va néixer el 1922, en el seu cas un dia 12 de març a Lowell, Massachussets, en una família de quebequesos emigrats. Va viure i va morir com un autèntic meteorit contracultural banyat en alcohol: als 47 anys va patir múltiples hemorràgies internes provocades per una baralla de setmanes anteriors mal curada i per complicacions derivades d’una cirrosi galopant.

A la universitat havia destacat com a corredor de futbol americà, fins i tot havia obtingut una beca, però una lesió i un bon grapat de discussions amb l’entrenador i altres autoritats varen tallar de soca-rel una carrera que va intentar trobar nous camins amb un ingrés, de poc temps, a la marina mercant, d’on també el varen acabar expulsant, en aquest cas perquè un diagnòstic mèdic declarava que Kerouac patia “personalitat esquizoide”. Aquella energia desbocada que el marcava el va menar a escriure obres literàries ja canòniques com la proverbial novel·la A la carretera, que compta amb diverses edicions en llengua catalana, a cura de Manuel de Seabra, a la MOLU; d’Anna Llisterri, que va traduir el rotlle original per a Edicions 62, o de Ferran Ràfols Gesa, que ens ha proporcionat la darreríssima versió a Kalandraka. A la carretera és fonamental per la seva fúria desbocada, pel seu to inqüestionablement melancòlic, però també perquè és la pedra de toc que va catapultar Kerouac i la generació beat, una obra que va ser adaptada en cinema per Walter Salles l’any 2012 i degudament comentada per Àlex Milian en un article publicat a EL TEMPS: “Literatura americana sobre rodes”.

En efecte, Jack Kerouac ser un viatger infatigable, un cercador d’experiències extremes, un catòlic fervent, un anticomunista convençut, un amant fervorós del jazz, un fornicador insaciable, un alcohòlic assedegat i un escriptor que va destacar amb dret propi per la seva prosa espontània, directa, rabiosa i tan corprenedora, sense concessions. Llegir-lo en l’adolescència és un incendi que sens dubte mena cap a més lectures o, fins i tot, cap a la necessitat d’escriure sota l’empremta del seu mestratge. Rellegir-lo durant l’edat adulta confirma el do que tenia a l’hora de saber transmetre emocions fortes amb paraules clares, sentències apoteòsiques i revelacions atordidores. Va flirtejar amb la bohèmia, es considerava un marginat, era un contestatari, però va canviar la manera d’encarar-se a la pàgina en blanc definitivament, amb coratge i estil i llibertat.

La veu reconeixible de Jack Kerouac comparteix entusiasme amb les de Jack London, Thomas Wolfe, Ernest Hemingway, William Faulkner, Raymond Carver, John Fante, Charles Bukowski o Hunter S. Thompson, i ha deixat una empremta tan fonda a la literatura nord-americana que el seu llegat continua viu i frement. Ho sap molt bé un dels seus seguidors més cèlebres a casa nostra, una de les persones que més coneix la generació beat, com Jordi Benavente, autor del llibre Tots els focs totes les pistoles, un evangeli salvatge publicat a la col·lecció “DeBiaix” de Lleonard Muntaner Editor. Aquests focs i aquestes pistoles han estat un èxit de públic i crítica, i han mostrat les sàvies combinacions de passions beatniks al costat del furor per Roberto Bolaño, Gary Snyder, Sam Shepard, Patti Smith i l’art de caminar per les muntanyes com un pelegrí orat ferit per la bellesa. Llegint Benavente es té la sensació que estem davant d’un fill bastard dels beatniks passat pel sedàs nostrat de Perejaume: “Va deixar escrit que no volia epitafis. // Va deixar escrit: Qui necessita temples tenint camins?”

Pòtols, místics i embriacs

En els darrers anys, Kalandraka ha anat configurant un magnífic catàleg, potser massa poc conegut encara, amb alguns dels llibres més apassionants de la literatura mundial, obres que encara no s’havien traduït al català o que si les teníem a la nostra llengua feia anys que estaven descatalogades. Aquest darrer és el cas d’una autèntica bíblia beatnik com Els pòtols místics de Jack Kerouac, amb traducció i pròleg de Manuel de Pedrolo i revisió de Tina Vallès.

Aquesta obra emocionant és un convit a l’aventura de viure més enllà dels límits permesos, és un tractat orientalista i orientalitzant que va posar de moda conceptes com el zen per al gran públic, és una autoficció exaltada que es constitueix a partir de l’èpica del viatge americà, és un manual de mística fervent construït seguint els patrons de novel·les aventureres i filosòfiques com les de Jack London i, finalment i entre moltes altres coses, és un retrat fascinat d’un personatge anomenat Japhy Ryder, alter ego de Gary Snyder, que ha vist com els seus Assaigs sobre vida i natura han estat publicats recentment en català gràcies a Quid Pro Quo amb traducció de José Luis Regojo. L’exaltació que proposa Kerouac troba un punt ascètic al costat del vessant naturalista, conscient i pausat del fascinador Snyder, “un dels grans herois nous de la cultura americana”, segons el narrador, Ray Smith, transsumpte del mateix Kerouac.

A l’aclaridora introducció que acompanya Els pòtols místics, Manuel de Pedrolo parla del “panteisme còsmic” i de la “presa de consciència” dels beatniks, que segons el prolífic autor nascut a l’Aranyó, responsable d’obres com Espais de fecunditat irregulars o Crucifeminació, són uns “existencialistes” contemporanis que varen reflexionar, a través dels seus escrits i els seus fets vitals, sobre la vida humana, i la varen fer tremolar, tot a partir d’una llibertat sexual sense fissures i l’acostament a tota mena de substàncies que alteressin la consciència i obrissin “les portes de la percepció”, en paraules del mestre William Blake. Pel que fa al consum de drogues per potenciar l’escriptura, els beatniks no varen ser els primers, però potser sí els que ho varen cridar més fort als quatre vents.

Beatniks: ments brillants i cossos devastats

Les persones que varen integrar la generació beat, i els moviments que se’n derivaren a continuació, varen representar un rebuig clar i rotund contra els valors estàndards de la societat, varen abraçar filosofies i mirades orientals, varen dur a terme una defensa absoluta de l’espontaneïtat i de la llibertat, i en el fons no varen deixar de ser, en cap moment, uns experimentadors que s’esforçaren a viure de primera mà experiències radicals, com la de l’abús de drogues, i a crear nous llenguatges i noves maneres de fer una literatura desfermada. Com ho va significar per al filòsof Antonio Escohotado, responsable de títols conegudíssims que han fet història com Historia general de las drogas, prendre segons quines substàncies pot ser un motor per a la creació i per a nous estats alterats de la ment, transformacions que no sempre tenen un bon final.

Com canta Allen Ginsberg al seu Udol, autoedició i traducció de Pepa Úbeda, ell mateix va veure les ments més brillants de la seva generació destruïdes, en part, per drogues comprades a barris de mala mort. Sobretot tabac, marihuana i alcohol, però també amfetamines, LSD, metadona, peiot o drogues encara més dures, com l’heroïna, tal com ho explica amb tot luxe de detalls surrealistes William S. Burroughs a obres polèmiques com The Naked Lunch, un llibre que és a la vegada una raríssima autobiografia lisèrgica, una curiosa fusió de malson de ciència-ficció i novel·la negra, així com una anada d’olla considerable a través d’un llenguatge fet trossos entès com a “virus” frenètic. David Cronenberg va compartir l’obra clau de Burroughs en un dels seus millors films de “carn nova” i metacossos mutants.

De fet, acaba d’arribar a les llibreries la biografia que Barry Miles ha dedicat al terrorista lingüístic i jonqui més desfermat de la generació beat, William S. Burroughs, autor d’un dels llibres clau per entendre què significa consumir heroïna com és Junkie: Confessions of an Unredeemed Drug Addict, després batejada Junk i finalment Junky, obra que primer es va publicar sota el pseudònim de William Lee. Kerouac va fer un homenatge a Burroughs a les pàgines d’A la carretera convertint-lo en el personatge d’Old Bull Lee, un professor que es va passar la vida aprenent, un nòmada i un consumidor de tota mena de substàncies.

Drets, de dreta a esquerra: Michael McClure, Gregory Corso, (S.I.), Kenneth Rexroth, Allen Ginsberg i Lawrence Ferlinghetti. A sota, Peter Orlovsky, Diane di Primia, Elise Cowen, (S.I.), Joyce Johnson, Gary Snyder i S.I. A la dreta, algunes de les traduccions més recents de Kerouac, Snyder i Ginsberg.

Elles també escrivien, follaven i es drogaven

És molt coneguda la frase que va amollar Gregory Corso en un homenatge a Allen Ginsberg: “Hi varen haver dones beatnik, oi tant que n’hi varen haver, jo les vaig conèixer, les seves famílies les varen tancar en institucions psiquiàtriques, varen haver de patir electroxocs. Durant els anys cinquanta, si eres un home podies ser un rebel, però si eres una dona les teves famílies t’havien d’engarjolar. Hi varen haver dones beatnik, jo les vaig conèixer; algú, algun dia, en parlarà.”

Fou el cas d’Elise Cowen, una poeta que tenia una amistat molt forta amb Allen Ginsberg. Tots dos deien de broma que eren germans bessons, perquè s’assemblaven molt físicament i espiritualment, però aquesta relació tan màgica i especial no va impedir que arrossegués un seguit de depressions molt profundes i que als 28 anys se suïcidés llençant-se d’una finestra de l’hospital on estava tractant-se d’una hepatitis i de la seva psicosi. Un dels seus poemes més recordats es titula “Heroïna” i l’acaba anomenant “llaminadura” en un final de profund impacte. Blai Bonet deia que els acabaments d’un poema han de ser com cops de boxa definitius. Doncs Elise Cowen sempre guanyava per KO.

Joan Vollmer Adams, una jove poeta, va morir a Mèxic per culpa del tret que el seu marit William S. Burroughs li va fotre al cap mentre jugaven amb una ampolla de vidre buida tot imitant Guillem Tell en un moment de delírium trèmens alcohòlic i jonqui. Aquesta sòrdida història de final tràgic és una de les moltes que amara el volum de poemes en prosa Guillem Tell que el poeta Jordi Valls, un dels darrers guanyadors del Premi Vicent Andrés Estellés de Poesia dels Premis Octubre, va publicar al segell AdiA Edicions i que, segons Bernat Dedéu, “conté el vers de l’any (2016)”.

William S. Burroughs

Als dinou anys, Diane di Prima (“Soc una dona de plaer”) va mantenir correspondència amb Ezra Pound, que la va considerar una gran nova veu, i Kenneth Patchen, un mestre per a les noves lleves i un dels noms més respectats per la generació beatnik per les seves bellíssimes traduccions de poetes d’Orient. Diane di Prima va ser una autora que es va implicar en classes d’escriptura creativa, en teatre, en poesia política de combat…, i imprescindibles són les seves Memoirs of a Beatnik per aprofundir en l’època.

Leonore Kandel va acabar convertida en Romana Swartz, “un monstre romanès de gran bellesa”, segons Jack Kerouac a Big Sur. Va ser molt més que això. Kandel va ser una poeta que amb The Love Book, i concretament el poema “To Fuck with Love”, va ser censurat i confiscat per la policia. El seu delicte? Obscenitat pública, un procés inquisitorial que ja havia patit Allen Ginsberg amb Howl. Poc després d’això va patir un accident de moto amb la seva parella, un Àngel de l’Infern, i per culpa de les seqüeles va haver de conviure amb grans dolors fins al final de la vida.

Però no totes les beatniks són mortes, n’hi ha que encara aguanten, i de quina manera, com Anne Waldman, autora que ha publicat més de quaranta títols i va ser molt amiga d’Allen Gisberg, amb qui va fundar la Jack Kerouac School of Disembodied Poetics a la University of Naropa de Boulder (Colorado), i de William S. Burroughs, a qui sempre va considerar un mestre i una de les seves majors influències pel que fa a la construcció d’artefactes lírics polifacètics. O com Marge Piercy (“Humit, humit, en la humitat fotut, / crec que ets cervesa, llet i semen”), poeta, novel·lista i responsable d’increïbles creacions ciberpunk. O com Diane Wakoski, responsable d’una prolífica obra cada cop més respectada, amb títols bestials com Coins & CoffinsInside the Blood FactoryThe Magellanic Clouds o Dancing on the Grave of a Son of a Bitch. En efecte, els seus títols són molt il·lustratius, però és que els seus poemes són com hòsties.

Finalment, Djuna Barnes no va ser beatnik, no, però sí una figura precursora que va beure quantitats industrials d’alcohol, es va drogar incansablement al llarg de la vida, va viure una orgia perpètua a través d’una seductora ambigüitat sexual i es va consagrar a una escriptura personalíssima i experimental que encara ara fascina per la seva aposta reeixida. Recentment, LaBreu Edicions ha publicat un dels seus títols més valorats, El bosc de la nit, amb una nova traducció de Laia Malo, pròleg de T. S. Eliot i epíleg de Jeanette Winterson.

Totes aquestes figures oblidades, negligides, silenciades varen trobar en Annalisa Marí Pegrum una aliada que les va agombolar i traduir en un recull que va tenir molta fortuna, Beat Attitude, una antologia de dones poetes de la generació beat a Bartleby Editors, absolutament clau per descobrir una faceta secreta d’aquella època tumultuosa i sensacional, entre el miracle i el desastre.

Altres evangelistes de les drogues

Tanmateix, la ficció, la poesia i l’experimentació de la tropa beatnik no són els únics camins per a l’exploració literària de les possibilitats de les drogues, una “drecera a la transcendència. Aquesta és alhora la seva gràcia i el seu problema”, com ho explica Joan Burdeus en un dels seus sempre enlluernadors articles. Recentment, Edicions Poncianes ha publicat a la col·lecció “Bèsties Noir” una altra joia bibliogràfica per al seu excepcional catàleg, una perla negra que continua una línia d’obres testimonials d’autors que han volgut deixar el seu testimoni a partir del contacte directe amb les drogues. Es tracta del dietari d’exploració Miserable miracle. La mescalina d’un autor sempre viatger com Henri Michaux, amb traducció de Guillem Usandizaga i pròleg de Joaquim Sala-Sanahuja. El conegut explorador belga, que va conrear totes les arts i les va construir a partir de recerques geogràfiques o imaginàries, va consumir mescalina en sessions monitorades per tal d’estudiar les possibilitats de l’al·lucinogen extret del peiot de Mèxic. Ho fa sense misticismes ni romanticismes, la cruesa de les seves paraules mata la capacitat de fascinació d’una substància que sembla més insuportable que plaent. El volum inclou els seus dibuixos escrits sota la mescalina: són gairebé terrorífics. Així el títol és orientatiu: és un miracle, en efecte, però ben miserable. No era el primer cop que Michaux obria finestres a través de digestions extremes: anys abans havia tastat l’èter i l’opi per escriure poesia. Ho explica molt bé al seu article “Michaux, Miserable miracle”, que publica a El Temps de les Arts el poeta i traductor Ricard Ripoll, darreríssim guanyador del Premi Vicent Andrés Estellés de Poesia dels Premis Octubre amb Fènix, publicat per Edicions 3i4.

Un dels orígens més importants d’aquest historial d’obres que formen part de la literatura universal per la seva voluntat de desvetllament de veritats fins aleshores esquenades és Les confessions d’un opiòman anglès de Thomas de Quincey, amb traducció d’Enric Sòria a Bromera. És una inquietant autobiografia construïda a partir del consum d’opi i de la fascinant força de la imaginació humana de part d’un dels autors més rars i prolífics de la literatura anglesa. Té escenes tan crues i implacables que les pàgines del conegut devorador, així com defensor de l’assassinat com una de les belles arts, varen influenciar escriptors com Edgar Allan Poe o Charles Baudelaire. El primer es va matar bevent, com Kerouac, el segon va proclamar que l’embriagament és un estat superior de l’home.

I com que considerava l’embriagament absolutament necessari en un món corromput i putrefacte, Charles Baudelaire va estudiar amb cura l’opi, l’haixix i el vi en Els paradisos artificials, que compta amb una traducció, introducció i notes increïbles per part del poeta Andreu Subirats a la bella editorial Días Contados, tot i que és cert que hi havia hagut versions anteriors a cura de Ferran Canyameres, Carles Castellanos, Vicent Alonso i Anna Montero. De fet, Subirats desmitifica l’obra i la presenta amb tots els ets i uts: “La veritable originalitat d’Els paradisos artificials la trobem tant en les descripcions dels diferents estats d’embriaguesa com en la poètica de la composició i l’heteronímia de la narració, que aporta una veu sincera, poètica i singular.”

Un altre dels pioners que es va embarcar en l’anàlisi de les drogues des d’una perspectiva gairebé científica, i amb el somriure burleta de Déu a la ploma, va ser Honoré de Balzac. L’escriptor Melcior Comes, que ha publicat fa poc Tots els mecanismes a Proa, va traduir fa anys Sarrasine i altres narracions de Balzac, amb epíleg de Victor Hugo, per a l’editorial Ensiola. Inclou el “Tractat dels excitants moderns”, un dels moltíssims assajos que va escriure l’incommensurable geni francès amb voluntat de fer un registre civil de totes i cadascuna de les veritats del món. Tot i que era un confessat addicte al cafè, ja que en consumia quantitats descomunals per escriure les seves obres mastodòntiques, arriba a conclusions una mica dràstiques després d’haver-lo analitzat al costat de l’alcohol, el sucre, el te i el tabac: “L’home només té una força vital, que està repartida de manera igual entre la circulació sanguínia, mucosa i nerviosa. Absorbir-ne una aprofitant-se de les altres és causar una tercera part de la mort.”

Òperes d’àcid, cavalls salvatges i dames de Formentera

L’editorial Males Herbes ha apostat amb insistència per un dels llibres més brutals de la història de la literatura recent: Òpera Àcid de Miquel Creus. S’hi explica l’infern de l’heroïna des d’una mirada tòrrida i tèrbola, duríssima i monstruosa, delirant i enrampada, gens ni mica amable. L’obra comença amb una nena que “té una xeringa clavada al braç: l’agulla enfonsada dins d’una vena inflada i morada.” La baixada als inferns que proposa és esborronadora. Tot i el seu alè devastador, ha generat una legió de fans, des de l’escriptor, editor i prologador de la reedició necessària del volum, Ramon Mas, fins a un altre dels autors de la casa com Ferran Garcia, que enguany ha aconseguit un gran ressò amb Guilleries, una novel·la que és una curiosa fusió entre els universos onírics d’una demencial Catalunya profunda com de Vayreda i les imatges trasbalsadores de Miquel Creus passant pels aforismes d’Andreu Vidal. De fet, Ferran Garcia va aconseguir el Premi Recull de Retrat Literari amb una escriptura dedicada a Miquel Creus i està preparant, amb Ramon Mas i Ricard Garcia, un llibre i un documental dedicat a l’autor responsable d’Òpera Àcid, que va morir poc després de donar el consentiment per a la reedició de la seva obra de culte, la darrera que va escriure abans de marxar a Berlín per deixar-ho tot enrere i enfora.

Tanmateix, l’autor que a casa nostra més ha estat consagrat per un apoteòsic díptic de drogues, sexe, somnis i rock-and-roll és Jordi Cussà, no pas un jonqui que va escriure sinó un escriptor que durant un temps havia estat jonqui i, anys després de l’experiència, la va immortalitzar en una de les obres que més ha captivat noves mirades durant aquests darrers vint anys de naixement, renaixement i proliferació: Cavalls salvatges. Va veure la llum a Columna per primer cop l’any 2000, com si l’autor hagués volgut sacsejar els fonaments de la literatura catalana tot just acabat de començar el nou mil·lenni. Actualment, aquest volum cada cop més llegit i rellegit es pot trobar a L’Albí amb pròleg de Matthew Tree, i fa poquíssim s’ha convertit en una novel·la gràfica gràcies al dibuixant Kap a la col·lecció “Doble Tinta” de Pagès Editors; ha aparegut en traducció al castellà, del mateix autor, a Sajalín, i en traducció a l’anglès a Fum d’Estampa Press a cura de Tiago Miller.

L’obra que tanca la trajectòria de Jordi Cussà és Les muses, capítol final d’una trilogia històrica atípica iniciada amb La serp i continuada amb El Ciclop. Presenta una altra metodologia a l’hora de fer una novel·la que miri enrere en el temps i converteix la inspiració en una mena d’estat en èxtasi creatiu, com el proporcionat per substàncies addictives. Tanmateix, Cussà és expert a eliminar mitificacions i romanticismes, i descriu les drogues com a seductores màquines de matar. És des d’aquest prisma on destaca Formentera Lady, un dels best-sellers i long-sellers de LaBreu Edicions, l’altra cara del díptic i el retorn de Cussà als seus orígens, aposta que li va costar molt, ja que es va esforçar durant un bon temps per constatar la seva habilitat més enllà de la seva obra de culte. Com que no es volia repetir, volia aportar alguna cosa nova que encara no havia dit, i és així com Formentera Lady aconsegueix anar més enllà de Cavalls salvatges a partir d’un interessantíssim joc narratològic de nines russes que dialoga molt bé amb clàssics com Boccaccio o Chaucer, però també amb noms catalans com Miquel de Palol. No s’equivoca, però, Matthew Tree quan assegura que Cavalls salvatges de Jordi Cussà és el nostre Trainspotting i que és un “d’aquells llibres en què no sobra ni hi falta res: ens ofereix tot un món, rodó i complet. El món, en aquest cas, és el dels jonquis i traficants catalans dels anys vuitanta, però el llibre no és d’interès exclusivament per a venedors o consumidors d’estupefaents, ni de bon tros: al contrari, l’autor ha aconseguit que aquest món i els personatges que hi viuen, tingui una universalitat —per fer servir una paraula potser massa altisonant— que fa que tots ens hi puguem emmirallar…”.

Les drogues han proporcionat miralls, forats o finestres que ens han permès contemplar la realitat des d’altres perspectives en una estranya barreja de plaer i dolor que encara ara continua fascinant pel misteri obscur que proposa i pel joc constant amb la mort a partir d’una vida viscuda amb intensitat prohibida. La literatura ha funcionat, un cop més, com a espai segur per no haver de viure en pròpia pell alguns paradisos artificials i alguns inferns particulars, fosc testimoni de vides truncades o d’experiències sobrehumanes. Qui continuarà els evangelis jonquis del futur? El temps i la gosadia ho acabaran confirmant.

 

[Font: http://www.eltemps.cat]

Comment le premier restaurant végétarien de Los Angeles est devenu, dans les années 1960, l’antre d’un gourou attiré par le sexe, la philosophie New Age et le rock psychédélique? Et surtout, qui est vraiment Father Yod, auteur d’une soixantaine d’albums?

Pour les membres de la Source Family, le gourou Father Yod était un sage. Parfois, même, une incarnation divine. | Capture d'écran Electracloud via YouTube

Pour les membres de la Source Family, le gourou Father Yod était un sage. Parfois, même, une incarnation divine. | Capture d’écran Electracloud via YouTube

Écrit par Maxime Delcourt — édité par Léa Polverini 

Il faudra un jour se pencher sur les kilos de drogues qui ont circulé en Californie au cours des années 1960. Cela expliquerait peut-être pourquoi tant de gens ont fini par vriller, rompant avec le monde social, les normes et, parfois, la raison. Cela permettrait aussi de plonger dans le cerveau agité de ceux qui ont grandement contribué, pour de bonnes ou mauvaises raisons, à faire des sixties une décennie hautement fantasmée.

James Edward Baker est en cela un cas d’école. Son enfance se déroule pourtant loin des plages de la côte Ouest. Né en juillet 1922 dans l’Ohio, le jeune homme traverse les vingt premières années de sa vie avec frénésie, multipliant les expériences dont il finira par se vanter, quand bien même la plupart d’entre elles sont difficilement vérifiables.

On dit de lui qu’il aurait abattu neuf avions de chasse japonais lors de la Seconde Guerre mondiale, bien que son nom ne figure pas sur la liste officielle des récipiendaires de la Silver Star. On dit aussi qu’il serait expert en ju-jitsu, qu’il aurait tué deux hommes et braqué quelques banques. Surtout, on dit qu’il a débarqué à Los Angeles dans l’idée de faire carrière en tant que cascadeur, persuadé de pouvoir intégrer le casting du prochain Tarzan.

Problème: Hollywood est un milieu de requins et James n’est visiblement pas armé pour faire face à la concurrence. Faute de mieux, il ouvre en avril 1969 ce qui est considéré comme le premier restaurant végétarien de Los Angeles: The Source Restaurant, un lieu situé sur Sunset Strip, qui peut s’enorgueillir d’avoir accueilli des clients de prestige, tels que John LennonJulie ChristieMarlon Brando ou Warren Beatty.

«Un vieil homme dégueulasse en plein trip de luxure»

Biberonné à la philosophie ésotérique, formé à la kabbale, proche des Nature Boys, un groupe de beatniks prônant un style de vie en phase avec la nature, James Edward Baker est malgré tout animé par des pensées capitalistes. En quête de célébrité, il profite de la popularité de son restaurant pour promouvoir sa philosophie de vie et recruter ses disciples, qu’il convie à ses séances de méditation dominicales. Celles-ci rencontrent un tel succès qu’elles lui permettent en à peine un an de louer le manoir Chandler, comptant vingt-quatre chambres.

«Father Yod était avant tout une figure paternelle pour tous ces gens qui avaient clairement besoin d’un exemple dans leur vie.» Djin Aquarian, un ancien membre de la communauté

Ambitieux, l’Américain a désormais les moyens d’inviter ses fidèles à suivre son régime «spiritual bootcamp», composé de douches froides, de yoga, d’exercices de bien-être et de consommation de marijuana, qu’il perçoit comme une manière de toucher au divin, de se libérer de ses pulsions négatives. Son surnom au sein de la communauté, «l’herbe sacrée», en dit d’ailleurs long sur le rapport presque spirituel entretenu avec le cannabis.

Personne ne s’en doute alors, mais ce n’est là que la première étape d’un plan méticuleusement pensé par celui qu’il convient désormais de renommer «Father Yod». Un sage, disent certains. Un gourou, disent d’autres. Voire un «vieil homme dégueulasse en plein trip de luxure», selon sa femme, Robin Ropper. Toujours est-il qu’au cours des années 1970, le quinquagénaire se retrouve à la tête de la Source Family: une communauté vivant ensemble dans un manoir luxueux, niché au cœur des collines hollywoodiennes.

Le gourou Father Yod et la Source Family. | Capture d’écran Electracloud  via YouTube

Au plus fort de la secte, il y aurait eu plus de 150 personnes au sein de la Family, toutes obnubilées par cette recherche du sacré promise par Father Yod. Ce dernier opère pourtant d’une façon similaire à des dizaines d’autres gourous. Comme souvent, il s’agit d’abandonner sa véritable identité, de se débarrasser de ses biens matériels, de tourner le dos à ses proches, qui acceptent de rester dans l’ignorance, et de n’écouter que leur «père», le seul à même de les guider vers la lumière.

«Father Yod était avant tout une figure paternelle pour tous ces gens qui avaient clairement besoin d’un exemple dans leur vie», disait Djin Aquarian, un membre de la communauté, dans une interview à News.com.

Comme souvent, il est également question de sexe, surtout quand celui-ci est en faveur de Father Yod, mais aussi de musique. À commencer par le rock, cette débauche de guitares à travers laquelle le gourou voit la possibilité de diffuser plus largement ses préceptes, inspirés par la philosophie New Age.

Parmi tous les groupes présents au sein de la communauté, Ya Ho Wha 13 est certainement le plus actif. On le voit se produire dans les facultés et les lycées, on observe ses membres dans leurs longues robes amples et colorées, on les entend répandre leur bonne parole sur neuf albums, tous publiés en édition limitée sur leur propre label, Higher Key.

Au sein de Ya Ho Wha 13, il y a notamment Sky Saxon, le leader de The Seeds, une formation proto-garage qu’il abandonne au début des années 1970 pour rejoindre les rangs de Father Yod, convaincu d’avoir affaire à Dieu. Ou du moins, à un génie d’une autre trempe. En témoigne cette entrevue donnée en 2007 à L.A. Records:

«Father Yod, à mon avis, était le plus grand chanteur au monde –meilleur qu’Al Jolson, meilleur que les Beatles, meilleur qu’Elvis, meilleur que moi-même, les Doors ou n’importe qui d’autre. C’était comme un grand magicien qui jouait de la musique avec ses enfants.» Encore une fois, il s’agit là d’un rapport père-fils, d’une relation où l’un s’abreuve du savoir de l’autre, en quête de repères, d’une marche à suivre.

Dévoué, Sky Saxon a même été le premier à faire connaître la musique de Ya Ho Wa 13 au grand public, avec la sortie en 1998 du coffret God and Hair: Yahowha Collection sur un label japonais qui l’avait initialement sollicité dans l’idée de publier ses projets en solo.

Une discographie féconde

Dans les faits, Father Yod n’a pourtant rien d’une figure protectrice. Ses relations avec de jeunes filles, bien que passées sous silence, questionnent son entourage, tandis que l’interdiction d’avoir recours à la médecine traditionnelle au sein de la communauté se révèle problématique dans certaines situations: maladie grave, accouchement, etc.

L’Amérique, encore sous le choc de l’assassinat de Sharon Tate par la Manson Family, prend peur. Les parents des plus jeunes membres de la communauté craignent Father Yod et portent plainte pour détournement de mineures, tandis que les agents de la protection de l’enfance, préoccupés par les rapports d’infections fréquentes aux staphylocoques, alertent les autorités. Conséquence: Father Yod, ses quatorze épouses (toutes mariées dans l’idée de les inciter à rester à ses côtés) et ses fidèles déménagent à Hawaii, où Father Yod décède le 25 août 1975 après un accident de parapente sur la côte est d’Oahu.

La légende voudrait qu’il ait admis auprès de ses fidèles, quelques minutes avant son décès, qu’il n’était en réalité qu’un être humain lambda, en aucun cas le digne représentant d’une parole divine.

À 53 ans, l’Américain laisse derrière lui une secte, des souvenirs étranges et des dizaines de fidèles complètement déboussolés après cinq ou six années passées à vivre en communauté. Pour certains, il faut apprendre à réintégrer une société traditionnelle. Pour d’autres, accepter les réflexions culpabilisantes des proches, du genre: «Je te l’avais dit».

Pour d’autres encore, peu soucieux de ce qui se tramait dans l’arrière-boutique, il reste surtout de cette époque une riche discographie, faite de rock psychédélique, de paroles spirituelles et d’improvisations interminables, souvent effectuées après de longues séances de méditation, entre 3h et 6h du matin.

Au-delà des neuf disques officiellement parus, édités entre 500 et 1.000 exemplaires, il semblerait que Ya Ho Wha 13 ait enregistré une soixantaine d’albums. Preuve que l’œuvre de Father Yod suscite l’intérêt des diggers, certains de ses disques ont même été réédités ces dix dernières années par le label Drag City (Pavement, Stereolab).

Ce qu’on y entend? Des musiques imprégnées de funk, de jazz, de krautrock hérités des pères fondateurs (CAN, notamment), mais aussi des bourdonnements d’insectes, des sifflets et des paroles vouées à favoriser la transe –pas pour rien, finalement, que Father Yod avait installé des haut-parleurs dans la salle de réunion de la communauté afin qu’ils puissent écouter la musique en train d’être créée.

 

[Source : http://www.slate.fr]

 

Mel Lyman, c’est ce joueur de banjo et d’harmonica qui ambitionnait de révolutionner la new age. C’est aussi cet homme qui a expérimenté le LSD avec Timothy Leary et fondé en 1966 la Lyman Family, une communauté aux bases vermoulues.

Mel Lyman, gourou de la Lyman Family. | Capture d’écran Hiram Corso via YouTube

Écrit par Maxime Delcourt — édité par Léa Polverini 

Pour Jack Kerouac, le voyage était une manière de trouver la paix intérieure, de se débarrasser de toute fausseté, de revenir à l’élémentaire et d’être capable d’échapper aux règles de la société. Il faut toutefois croire que certaines personnes prennent la route pour d’autres raisons.

Pour Mel Lyman, il y a d’abord la passion de la musique, notamment de l’harmonica et du banjo, deux instruments qui l’incitent à s’éloigner régulièrement de sa Californie natale. Puis, au début des années 1960, c’est l’amour qui l’amène à Boston.

Le jeune Américain, 25 ans, est épris de Judy Silver et voit dans cette nouvelle vie qui s’annonce la possibilité de s’affirmer pleinement en tant qu’artiste. Sur place, il côtoie ainsi Timothy Leary, le pape du LSD, sympathise avec Jonas Mekas et passe de temps à autre aux studios d’Andy Warhol et du réalisateur Bruce Conner.

À l’époque, Mel Lyman traîne surtout avec un tas d’étudiants attirés par les expériences inédites promises par la drogue. On dit du jeune homme, mince et chétif, qu’il porte toujours une veste militaire avec plein de poches, qu’il a l’habitude de parler en tirant sur sa petite barbichette noire et qu’il emmène son banjo absolument partout. Surtout, on dit qu’il s’épanouit complètement à Boston, épicentre du mouvement folk américain à l’aube des sixties.

C’est là que Joan Baez fait ses débuts, à l’instar de Jim Kweskin, que Mel Lyman finit par accompagner sur scène, contraint de trouver un travail afin d’échapper à la prison après s’être fait arrêter totalement défoncé à Tallahassee, en Floride.

Hasard du destin: c’est aux côtés du Jug Band de Jim Kweskin qu’il se présente en 1965 sur la scène du Newport Folk Festival, succédant à un Bob Dylan qui vient juste d’acter son entrée dans le rock avec son fameux concert effectué à la guitare électrique. Désappointé, le public quitte alors le festival, laissant Mel Lyman et ses comparses face à une foule peu épaisse, mais libres de tout mouvement: le Jug Band se lance ainsi dans une version de dix minutes de «Rock Of Ages», le temps d’une performance qui correspond finalement assez bien aux velléités d’un groupe habitué aux happenings.

Family business

Peu de temps après, tout s’accélère pour Mel Lyman. L’Américain écrit son premier livre, la sibylline Autobiography of a World Savior («Autobiographie d’un sauveur du monde»), pensée pour plaire à ses amis scientologues. Il se sert de ces quatre-vingt pages hallucinées pour réunir des gens autour de lui et fonde la Fort Hill Community.

Au début, ils ne sont pas plus d’une trentaine à vivre ensemble dans un immeuble dépourvu de chauffage, de lumière et de plomberie. À peine pense-t-on que tout ce beau monde s’est trouvé un lieu où se défoncer tranquillement. Pourtant, à bien y regarder, le mal semble déjà s’être immiscé au sein de la maison. À titre d’exemples, une photo de Charles Manson, avec qui Mel Lyman entretient une correspondance, est affichée dans la salle de jeux des enfants, tandis que le patriarche de cette drôle de famille encourage la création d’un magazine, Avatar, censé lui permettre de diffuser ses préceptes à distance.

Dans le premier numéro, le gourou tient une rubrique, «To All Who Would Know» («À tous ceux qui sauraient»). Contrairement aux autres, celle-ci occupe une pleine page, et son contenu ne laisse que peu de doutes quant à l’ego surdimensionné de Lyman:

«Pour ceux d’entre vous qui ne me connaissent pas, laissez-moi me présenter en disant que je ne suis pas un homme, pas une personnalité, pas un individu tourmenté qui se bat. Je suis tout cela, mais bien plus encore. Je suis la vérité et je dis la vérité. En toute humilité, je vous dis que je suis le plus grand homme du monde et cela ne me dérange pas plus que ça.»

Un exemplaire de la revue Avatar, avec le portrait de Mel Lyman en couverture. | Capture d’écran AllThisPaperwork via YouTube

Au fil des numéros, remplis à ras bord d’essais politiques et culturels écrits par les membres de la «famille», Mel Lyman est de plus en plus présent. D’autres rubriques apparaissent, ses photos habillent les pages, les comparaisons élogieuses (avec Jésus-Christ, des extraterrestres…) se multiplient, tandis que tout l’argent généré (par la vente, les abonnements et la publicité) lui revient sans aucun partage. «Nous étions les capitalistes souffrants. Il était le communiste prospère», confie sous couvert d’anonymat un ancien employé au magazine Rolling Stone.

«En toute humilité, je vous dis que je suis le plus grand homme du monde et cela ne me dérange pas plus que ça.»

                                                  Mel Lyman

Lors de son enquête menée en 1971, soit deux ans après le meurtre de Sharon Tate par la Manson Family, le magazine américain décrit la For Hill Community comme un environnement autoritaire et dysfonctionnel, où des chambres d’isolement ont été aménagées pour les membres indisciplinés, où les enfants sont enfermés dans un placard lorsqu’ils sont punis, où les filles sont choisies dès 13 ou 14 ans pour se marier avec les adultes de la «famille»…

Un chef charismatique

C’est bien là toute la perversité de Mel Lyman: Avatar (renommé ensuite American Avatar) n’est finalement que l’une des nombreuses tentatives mises en place par ce dernier pour contrôler les gens. Certains en parlent comme d’un chef «charismatique et complexe», qui interdit à ses proches de côtoyer des personnes d’origine étrangère, considérées comme «dangereuses» et «sans âme». D’autres évoquent plus volontiers ses sessions à l’acide où, après avoir drogué ses fidèles, il prenait plaisir à les filmer, à leur diffuser des bruits étranges et à leur anesthésier l’esprit avant de les confronter à un concert de la Lyman Family, dont les paroles débordent en apparence d’amour et d’unité.

Peu de gens s’en rendent compte alors, mais Mel Lyman incarne l’ange maléfique de la philosophie hippie: là-bas, les expériences sous drogue et la vie en communauté sont détournées pour prôner un mode de vie conservateur et abusif. Le sexe est interdit, seuls les cheveux courts sont autorisés pour les hommes, les femmes doivent porter des robes et sont condamnées aux tâches domestiques. Tous les membres, sous couvert d’adhérer à une religion farfelue, doivent également remettre leur argent à Lyman, lui permettant ainsi d’acquérir différents biens (huit vieilles maisons à Fort Hill, un loft à New York, un duplex à San Francisco, du matériel d’enregistrement et de cinéma…).

«Les seules règles étaient celles que Mel inventait au fur et à mesure, et il les changeait de jour en jour», confiait un membre de la «famille», toujours à Rolling Stone. Avant d’ajouter: «Un psy s’en donnerait à cœur joie avec 90% des gens de cette communauté.»

Les rares contestations sont rapidement punies. Un exemple? En voici même deux. Le premier remonte à l’été 1971: alors que des rapports inquiétants commencent à circuler sur les tentatives de la Lyman Family d’infiltrer les médias underground, le jeune Paul Mills appuie cette idée via un article publié dans un numéro du magazine Fusion. Conséquence: une vitre de sa voiture est brisée, sa mère reçoit des appels douteux lui demandant l’adresse de son fils, et Robert Somma, le rédacteur en chef de Fusion, est kidnappé.

Le deuxième se situe à la même période et concerne la maison de Fort Hill, alors récemment revendue par le propriétaire à une famille afro-américaine. Foncièrement raciste et en conflit ouvert avec le ghetto voisin, la Lyman Family finit par raser le bâtiment.

Gourou puissant, artiste raté

Quand il ne joue pas au sauveur tout-puissant, et lorsqu’il ne verse pas dans la violence aux côtés du Karma Squad –une milice terrorisant quiconque serait hostile à la Family–, Mel Lyman poursuit ses expérimentations musicales. La vie qu’il s’est créée n’aurait d’ailleurs d’autre but que de mettre en place un environnement rigide, propice selon lui au geste créatif. «Avez-vous vu ses films? Ses films sont déplorables –terribles, amateurs. Ce n’est pas une personne créative», proteste un de ses proches auprès de Rolling Stone. «S’il l’était, il n’aurait pas besoin de trente personnes autour de lui pour lui lécher le cul tout le temps.»

L’album de Jim Kweskin America, avec la participation de la Lyman Family. | Capture d’écran Jim Kweskin via via YouTube

Toujours est-il que les membres de la Lyman Family enregistrent quelques projets, qu’ils définissent eux-mêmes comme de la «musique contemporaine», voire du «new age». Cela s’entend sur American Avatar (1969), sur Kweskin’s America (1971), en équilibre stable entre le rock psychédélique et des mélodies composées à l’harmonica par Mel Lyman, mais aussi sur Richard D. Herbruck Presents Jim Kweskin’s America Co-starring Mel Lyman And The Lyman Family (1971), où Jim Kweskin se montre une fois de plus élogieux au sujet du père de cette grande «famille»: «Je chante l’Amérique pour vous, et c’est Mel Lyman. Il est la nouvelle âme du monde.»

Malgré les accusations ou les suspicions, Mel Lyman est en tout cas suffisamment intelligent pour ne pas prendre position lui-même sur des sujets délicats. Jusqu’à sa mort, survenue en 1978 à Los Angeles des suites d’une overdose, le patriarche est en effet resté très discret, laissant à ses sbires le front de scène. Il a beau revendiquer être le Christ et être «sur le point de mettre ce monde stupide sens dessus dessous», c’est bien le fidèle Jim Kweskin qui, dans une interview, s’amuse des comparaisons avec la Manson Family:

«La Manson Family prêche la paix et l’amour tout en allant tuer des gens. Nous ne prêchons pas la paix et l’amour. Et nous n’avons tué personne… pour l’instant.»

Il n’en fallait pas plus pour que l’opinion publique, toujours affectée par les actes de Charles Manson, prenne ses distances avec la «famille» Lyman, dont certains membres sont impliqués dans une attaque de banque à main armée en 1973.

Peu à peu, le mode de vie de la Lyman Family paraît moins séduisant, les actes et les croyances nettement plus absurdes. L’actrice et scénariste Guinevere Turner, qui a passé ses onze premières années au sein de la «famille», déclarait ainsi que les membres de la communauté s’attendaient à ce que la vie sur Terre s’éteigne le 5 janvier 1974. Ils se préparaient d’ailleurs à être emmenés sur Vénus par des vaisseaux spatiaux.

Aujourd’hui, force est de constater que rien ne s’est passé comme prévu et que Mel Lyman opérait avant tout dans son propre intérêt. Celui d’un homme qui, malgré une centaine de disciples au croisement des décennies 1960 et 1970, n’avait rien d’un messie: à peine s’agissait-il d’un énième escroc guidé par sa folie.

 

[Source : http://www.slate.fr]

Une histoire digne d’un scénario hollywoodien.

Portrait de Dora Maar, lors de l’exposition «Picasso: Love&War 1935-1945», en Australie en 2006.

Repéré par Héloïse Le Fourner 

Repéré sur CNN

Les officiers chargés d’une perquisition pour trafic de drogue dans la province de Diyala, au centre-est de l’Irak, ont fait une découverte inattendue ce 13 août: celle d’une œuvre probablement due à Pablo Picasso, estimée à plusieurs millions de dollars, relate CNN.

Selon l’organisme de lutte contre l’utilisation de narcotiques et de psychotropes, qui dépend du ministère de l’Intérieur irakien, trois hommes ont été interpellés en raison de leur implication dans le trafic et le transport de narcotiques. Mais personne ne s’attendait à dénicher un Picasso chez eux.

Sur le principe, la découverte n’est en fait pas si étonnante, si l’on en croit le colonel Bilal Sobhi, directeur du bureau anti-narcotiques: «Le trafic de drogue est lié à de nombreux crimes, notamment les meurtres, les vols, les enlèvements, les viols, la création de gangs, la corruption, jusqu’à atteindre le trafic d’art et de biens culturels.»

Aucun détail n’a été fourni sur la nature du tableau en question, sa provenance ou encore la façon dont il va être authentifié.

Des vols par centaines

Pablo Picasso a produit pas moins de 13.500 peintures et plus de 100.000 gravures. Il est également l’auteur de nombreuses sculptures et céramiques, ainsi que de 34.000 illustrations. La plupart de ces objets d’art ont trouvé leur place dans des musées, mais certains ont été volés par la suite et n’ont parfois jamais été retrouvés.

L’Organisation internationale de police criminelle, Interpol, a mis en place une base de données pour répertorier les œuvres volées: près de 52.000 objets y sont recensés. Picasso y est cité à plus d’une reprise, son travail, qui continue à s’échanger à prix d’or, étant toujours très convoité malgré tout.

En 1976, 119 peintures du père du cubisme furent par exemple dérobées au Palais des papes à Avignon, avant d’être retrouvées intactes. En 2019, un détective néerlandais spécialisé dans l’art mettait la main sur le célèbre Portrait de Dora Maar, estimé à 28 millions de dollars, vingt ans après son vol sur le yacht d’un cheikh saoudien sur la Côte d’Azur. Et plus récemment encore, une Tête de femme datant de 1939 figurait parmi les trois œuvres d’art retrouvées par la police grecque chez un maçon, presque une décennie après leur vol.

À signaler qu’en France, le ministère de la Culture a développé un logiciel nommé «Collection sur mesure», similaire à celui d’Interpol, pour retrouver les biens culturels ayant fait l’objet d’un vol –notamment les 2.100 pillés par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

[Photo :  William West / AFP – source : http://www.slate.fr]

De la drogue récréative illicite au traitement prometteur pour la santé mentale, le statut de ces champignons magiques semble amené à évoluer.

Des centres dédiés à la consommation de ces produits devraient ouvrir début 2023 aux États-Unis.

Repéré par Héloïse Le Fourner

On s’éloigne de plus en plus de Las Vegas Parano: avec le temps, les substances hallucinogènes ont prouvé qu’elles avaient une utilité plus médicale que distrayante.

En 2020, l’Oregon a voté une loi pour dépénaliser la consommation de champignons hallucinogènes. Selon de nombreuses études, la psilocybine, molécule issue de ce genre de champignons, aurait des résultats bénéfiques dans le traitement de la dépression, de l’alcoolisme et du tabagisme, ainsi qu’au niveau de la réduction du stress des malades du cancer en phase avancée.

D’autres essais sont actuellement menés à propos d’un potentiel bienfait thérapeutique sur certaines pathologies psychiques, le stress post-traumatique et l’anorexie nerveuse, comme l’explique Scientific American. Ces examens pourraient permettre à la substance d’être approuvée par l’U.S. Food and Drug Administration. Mais le combat est loin d’être gagné, selon les scientifiques.

Un cadre légal plus leste

À la suite de la Convention des Nations unies sur les substances psychotropes en 1971, la psilocybine a été classée comme «psychédélique» et «interdite pour un usage médical», indique la Drug Enforcement Administration. D’autres produits tels que le LSD et l’ecstasy, qui font partie de cette même catégorie, sont également considérés comme illégaux aux États-Unis.

Malgré les obstacles légaux rencontrés ces vingt dernières années, les recherches sur les fongus (nom botanique des champignons) et leurs avantages médicaux se sont énormément développées et ont donné de premiers résultats prometteurs. À tel point que certaines municipalités américaines ont voté des mesures pour dépénaliser la consommation de champignons de ce type. C’est notamment le cas de Denver, Oakland et Santa Cruz. L’Oregon est le premier État à avoir décriminalisé ces substances sur tout son territoire.

Un cadre pour réguler l’utilisation thérapeutique et légale va rapidement être mis en place grâce au conseil scientifique créé pour l’occasion. La consommation se fera dans des centres, lesquels disposeront obligatoirement d’une licence. Leur ouverture est prévue en janvier 2023. L’objectif n’est –pour le moment– pas de traiter la dépression, mais d’améliorer le bien-être en général.

«Toutes nos décisions sont prises pour la sécurité du consommateur», fait valoir Jessie Uehling, mycologue à l’Université d’État de l’Oregon, qui siège au conseil scientifique. «Nous évitons tous les risques potentiels et créons l’environnement le plus sûr possible pour les individus.»

Certains scientifiques souhaiteraient une décriminalisation des champignons à plus grande échelle. C’est le cas de David Nutt, neuropsychopharmacologue à l’Imperial College de Londres, qui s’insurge: «Il est inconcevable que l’Organisation mondiale de la santé puisse continuer à dire que la psilocybine n’a pas de vertu médicale. Elle est utile là où d’autres médicaments ne le sont pas.»

Rappelons qu’en France, depuis 1966, «les champignons hallucinogènes sont une drogue classée parmi les stupéfiants» et que leur «usage est interdit», selon Drogues info service.

 

[Photo : Mathew Schwartz via Unsplash – source : http://www.slate.fr]

Novo estudo mostra: orçamento do Estado para centros de “tratamento” psiquiátrico ligados às igrejas mais que dobrou, entre 2018 e 2021. Dependência em drogas é vista como “falha moral”, e pouco como questão de saúde pública

Por Gil Luiz Mendes, na Ponte Jornalismo

Para o poder público brasileiro a maneira mais eficaz para tratar o uso abusivo de álcool e outras drogas são os tratamentos empregados dentro das comunidades terapêuticas (CTs). Segundo dados do governo federal, apenas na gestão do presidente Jair Bolsonaro (PL), a União passou de 2.900 vagas financiadas em 2018 para 10.657 em dezembro de 2021. A meta é chegar a 24.320 vagas até o final de 2022.

No início da atual gestão do executivo nacional, o valor repassado para essas entidades era, em média, de R$ 40 milhões por ano. Nos últimos dois anos o valor transferido pelo atual governo para as CTs foi de R$ 193,2 milhões.

Buscando entender como esse dinheiro é aplicado e quais são os requisitos necessários para que essas entidades possam receber verba vinda do Estado, o Centro de Estudos de Segurança e Cidadania (CESeC) produziu o estudo “Imposição da Fé como Política Pública: As Comunidades Terapêuticas no Rio de Janeiro”.

“Essas entidades estão ganhando cada vez mais força e relevância dentro do debate sobre o tratamento de pessoas que fazem uso abusivo de substâncias, ao mesmo tempo em que estão ganhando força política e financeira com essas parcerias com o poder público e receber verbas via editais”, explicado Paula Napolião, coordenadora executiva do CESeC.

A pesquisa qualitativa, focada no estado do Rio de Janeiro, conseguiu mapear, através da internet, a existência de 109 comunidades terapêuticas em 16 municípios do estado, sendo 38 delas na capital. Também para a formulação do estudo, foram entrevistados gestores de CTs e funcionários de órgãos reguladores desses espaços, como a Vigilância Sanitária do Município do Rio de Janeiro, Subsecretaria de Prevenção à Dependência Química do Estado do Rio e Coordenadoria de Cuidado e Prevenção às Drogas do Município do Rio.

Trabalho, disciplina e espiritualidade

Passando ao largo de qualquer tratamento que vise a redução de danos ou de consumo controlado de substâncias, as comunidades terapêuticas trabalham quase que exclusivamente com o método de abstinência e confinamento para o trabalho junto às pessoas que são tratadas nestes lugares. Para Paula Napolíão, a falta de opções que possa trabalhar as necessidades específicas de cada indivíduo já mostra um das deficiências das CTs.

“Eles até enxergam como uma questão de saúde o uso abusivo de substâncias, mas tratam como uma falha moral ou uma ausência de Deus. Pouco se busca saber sobre a vida pela qual aquelas pessoas passaram antes do tratamento. Foca-se em questões espirituais, na abstinência total daquilo que eles julgam incorreto e utilizam de discursos religiosos como ferramenta de cura”, analisa a coordenadora do CESec.

A pesquisadora também enfatiza que outra forma que a CTs trabalham junto às pessoas em tratamento é a disciplina por meio de uma rotina rígida, onde se é obrigado a cumprir uma série de tarefas e obrigações como parte do processo de desintoxicação.

“Eles costumam chamar de espiritualidade, mas na verdade as pessoas têm que cumprir uma infinidade de serviços que lhe são impostos, como horários definidos para acordar, fazer refeições e tarefas laborais, além de reuniões e cultos. A ideia é que através da disciplina as pessoas continuem a fazer essas séries de tarefas regradas quando terminarem o tratamento dentro das CTs”.

Fiscalização complacente

Para poderem receber verbas públicas através de editais, as comunidades terapêuticas precisam seguir uma lista de normas de órgãos reguladores e de fiscalização para estarem aptos a fazer uso dos recursos. As principais determinações vêm da RDC (Resolução da Diretoria Colegiada) 29 da Agência Nacional de Vigilância Sanitária (Anvisa) de 20 de junho de 2011.

O documento deixa claro que as instituições que prestem serviços de atenção a pessoas com transtornos decorrentes do uso, abuso ou dependência de substâncias psicoativas em regime de residência devem possuir profissional que responda pelas questões operacionais durante o seu período de funcionamento, podendo ser o próprio responsável técnico ou pessoa designada para tal fim.

Porém, Paula Napolião informa que as CTs encontram brechas no texto da resolução para não cumprir à risca o que determinado pelo órgão regulador. “Na verdade, deveriam existir profissionais como psicólogos e assistentes sociais [operando] diariamente nestes espaços, acompanhando os internos. Mas o que a gente viu é que há lugares onde esses profissionais aparecem uma vez a cada 15 dias para assinar laudos e permitir que a instituição permaneça de portas abertas”, alerta.

Segundo a coordenadora, existe uma leniência por parte de quem deveria fiscalizar o funcionamento das entidades que cuidam de pessoas que estão em tratamento para uso abusivo.

Leia o estudo na íntegra

[Fonte: http://www.outraspalavras.net]

Escrito por DOMÉNICO CHIAPPE

Mark non tiña a intención de seguir os pasos do seu pai, Kurt Vonnegut, autor de aclamadas obras como Matadoiro cinco ou A cruzada dos inocentes. Pero o paterno influxo pacifista e contracultural con dose de sátira hiperbólica quedou gravado no seu estilo cando, anos despois de perder a cabeza polos alucinógenos e fundar unha comuna hippy nun silvestre lugar do Canadá, decidiu escribir un libro, o único, sobre aquelas experiencias, un testemuño honesto e apaixonante.

Expreso ao paraíso. Memoria dunha tolemia —que foi publicado en 1975 e agora rescátao en castelán o selo Libros do Kultrum— comeza como unha aventura hippy dun mozo podente e cun pai famoso, con influxos do Thoreau de Walden —«era unha vida fenomenal. Non me importaban as incomodidades», escribe—, pero aborda, en realidade, a confrontación do autor coa esquizofrenia que padecía e para a que tiña certa predisposición xenética. «Unha das partes máis difíciles de lidar coa esquizofrenia é pensar que poida existir semellante horror», escribe xa ao final Mark Vonnegut (Chicago, 1947), quen chegará a superar a súa condición mental e converterse en doutor.

Pero antes da sabedoría está a tolemia. Con apenas 21 anos, rebelado contra todo, a familia, a educación, a sociedade, a posibilidade do recrutamento para a guerra de Vietnam, decidiu fuxir, axudado polas drogas e ata caer no alleamento. «O mundo habíase posto moi raro. As cousas zumbaban e viraban á miña ao redor a gran velocidade e en completo desconcerto. Logo, de súpeto, todo se detiña […]. Todo se afogaba no frenético bater das ás ao redor da miña cabeza». Con 22 anos, Mark rematou no Hollywood Hospital, especializado en adictos ao LSD.

Aí estaba Kurt, ao seu lado, pope da contracultura, tratando talvez de salvar a súa obra máis importante. Para unha reedición deste libro, hai dous decenios, o pai lembrou aquela época, e atribuíu a recuperación de Mark á «sorte».

Trátase dun interesante relato que segue un ronsel de obras emblemáticas, como Ponche de ácido lisérgico, de Tom Wolfe; Alguén voou sobre o niño do cuco, de Ken Kesey; ou Yonqui, de William Burroughs. Aínda que con final feliz. Mark regresou á universidade e cursou estudos de Medicina en Harvard. Leva máis de vinte anos exercendo como pediatra, con consulta propia en Boston.

[Fonte: http://www.lavozdegalicia.es]

Una de las colaboraciones más notables y singulares de los últimos años de William S. Burroughs tiene que ser sin lugar a dudas la que desarrolló con la banda de metal industrial Ministry. Burroughs no solo participó en el vídeo de “Just One Fix”, uno de los sencillos de su magistral Psalm 69, disco de cuyo lanzamiento se cumplen hoy, 14 de julio, ni más ni menos que treinta años; también grabó un monólogo de spoken word que fue utilizado para una remezcla de dicho single titulada “Quick Fix” y cedió uno de sus collages como ilustración de portada para su edición en CD. En esta “cara B”, que podéis ver/oír sobre estas líneas, Burroughs adopta el punto de vista de un alienígena recién llegado a nuestro planeta como parte de una fuerza colonizadora y se pregunta cuál es la mejor manera de tratar con los terrícolas, si hacer con ellos lo mismo que los anglosajones hicieron con los indios en Estados Unidos («the Indian reservation is extinction») o intentar llegar a un acuerdo que evite una posible guerra nuclear. El tema concluye con una proclama típicamente burroughsiana: «Smash the control images, smash the control machine». Al Jourgensen, el fundador de la banda, recordaba en esta entrevista de 2012 el modo en que se desarrolló la colaboración con el veterano escritor. Traduzco:

Grabamos un vídeo con él en Lawrence, Kansas. Fuimos caminando hasta su casa. Me asusta volar el día 23 de cualquier mes. Nunca viajo ese día. Pero, en esta ocasión, convencí a un colega para que alquilase un coche y condujimos hasta Lawrence. Conseguimos su dirección y nos presentamos en su casa, tal cual. Abrió la puerta y lo primero que dijo fue: «¿Traéis mandanga?». Mi colega también era yonqui y entre los dos llevábamos lo justo para apañarnos un par de días, así que le dijimos que no. Y nos cerró la puerta en las narices.

De modo que dimos media vuelta y condujimos hasta Kansas City para pillar algo de jaco y que Bill Burroughs nos dejara entrar en su casa. La siguiente vez que abrió la puerta, dijo: «¿Traéis mandanga?». Y nosotros: «Sí, traemos unas papelas». Y él: «Está bien. Podéis entrar». Y así fue como conseguimos que nos dejase pasar.

Al Jourgensen con William Burroughs en 1992.

Nos sentamos en su salón y de repente sacó una especie de viejo cinturón para herramientas de los años cincuenta como salido de Pulp Fiction, lleno de jeringas. Unas jeringas enormes, de las antiguas. Se preparó una meticulosamente y se encontró una vena. No sé cómo es posible encontrarle una vena a un septuagenario, pero sabía lo que se hacía. De modo que nos metimos un pico juntos y nos quedamos tirados en su sofá. Entonces me percaté de que en la mesa, delante de mí, había una carta con el sello de la Casa Blanca. Estaba sin abrir, así que le pregunté: «Oye, Bill, ¿no vas a abrir esta carta?». Y me dice: «¡Nahhh! Probablemente solo sea publicidad». Pero era de la Casa Blanca y en aquel momento llevábamos un buen cuelgue, así que le dije: «¿Te importa si la abro yo?». Y él: «Me da igual, tío». De modo que la abrí y era una carta del presidente Bill Clinton invitándole a asistir a la Casa Blanca para leer unos fragmentos de El almuerzo desnudo o algo así. «Tío», le dijo a Bill, «esto es muy gordo». Y lo único que comentó al respecto fue: «¿Quién es presidente ahora?». No lo sabía. No tenía ni idea de que Bill Clinton era el presidente. Estaba tan metido en su propio mundo que no sabía quién era el presidente de los Estados Unidos y ni se le había ocurrido abrir el sobre.

Entonces se puso a hablarnos sobre su jardín de petunias. Era lo único que le preocupaba. No le preocupaba quién pudiera ser el presidente. Le preocupaba su jardín de petunias y que los mapaches se las estuvieran comiendo. Intentó cargárselos a tiros, pero los mapaches eran demasiado veloces. Evidentemente, nada que ver con la historia de Guillermo Tell en México.

Yo sabía que estaba apuntado a un programa de metadona, así que le dije: «¿Por qué no impregnas unas cuantas obleas con un poco de metadona? Seguro que eso los frena un poco». Y me dijo: «Eres un joven astuto». A partir de ahí hicimos buenas migas de inmediato. Accedió a venir al día siguiente al rodaje del vídeo, más contento que unas castañuelas. Llegó temprano, lo que para Bill Burroughs era más bien raro. Temprano y encantado de la vida, en plan: «Por fin he acabado con uno de esos malnacidos, gracias a tu consejo». Al parecer, los mapaches se habían comido las obleas y se habían adormilado lo suficiente para que Bill se liara a tiros. Estaba contentísimo y nos hicimos amigos durante los años que le quedaban de vida. Adoro a ese tío, colega.

 

[Fuente: http://www.culturaimpopular.com]

 

Análise do neopentecostalismo no país, para além dos clichês. Ele não é grupo coeso. Oferece ações sociais nas periferias. Mobiliza pessoas de baixa renda e negras, que aderem ao conservadorismo por motivos mais pragmáticos que ideológicos

Juliano Spyer, em entrevista a Patricia Fachin
Não é incomum ouvir análises que classificam os evangélicos não apenas como apoiadores do presidente Bolsonaro, mas como adeptos de ideias da extrema-direita. Entretanto, segundo o antropólogo Juliano Spyer, autor do livro “O Povo de Deus” (São Paulo: Geração, 2020), no qual expõe sua pesquisa com comunidades da periferia de Salvador, “esse termo faz referência a visões xenofóbicas e racistas que eu, pelo menos, não conheci durante os 18 meses em que fiz pesquisa de campo”, disse na entrevista a seguir, concedida por e-mail ao Instituto Humanitas Unisinos – IHU.
A adesão de evangélicos a “valores conservadores”, como a proibição do aborto e da legalização da maconha e a defesa da família tradicional, explica, estão diretamente relacionadas com o que é vivido no cotidiano. A contrariedade à legalização da maconha, esclarece, “é especialmente forte entre mulheres evangélicas que vivem nas periferias e sentem que seus filhos estão mais expostos a se envolverem com o consumo e o comércio de drogas”.

A pauta feminista entre os evangélicos, em particular o empoderamento das mulheres, comenta, “é um tema difícil de entender para pessoas das camadas médias e altas da sociedade. Porque, no ambiente financeiramente mais protegido das camadas médias e altas, a recomendação para a mulher que sofre abuso do companheiro é romper o relacionamento, e as igrejas evangélicas estimulam que a mulher não se separe, o que é lido como a promoção da subordinação. Mas a separação traz consequências mais drásticas para a mulher pobre, que fica mais vulnerável nos bairros em que vive, e se/quando sua conversão eventualmente leva o companheiro para a igreja, essa mulher amplia seu poder na família na medida em que o homem sai do bar e transfere seu círculo de relacionamentos para a igreja. Tudo isso é mais complexo do que pode ser explicado em poucas linhas, mas é importante que a pessoa que pensa sobre esse tema possa enxergá-lo a partir da lógica e das realidades do mundo popular e não a partir das lógicas do mundo em que ela está inserida”.

Juliano Spyer também relata como a participação nas igrejas evangélicas melhora a vida dos mais pobres nas comunidades periféricas em vários sentidos. “Primeiro, porque os recursos da família deixam de ser gastos com o consumo de bebidas alcoólicas e com relacionamentos extraconjugais. O dinheiro passa a ser investido em bens, na reforma da casa, em planos de saúde, em educação superior para os jovens. Quando o homem para de beber, a mulher e os filhos também ficam menos expostos à violência doméstica decorrente do consumo do álcool”, exemplifica.

Confira a entrevista

Juliano Spyer é mestre em Antropologia Digital e doutor em Antropologia pela University College London. É pesquisador do Cecons/UFRJ e criador do Observatório Evangélico.

Geralmente, as pesquisas sobre evangélicos destacam alguns perfis: eles são, em sua maioria, mulheres, negros e pobres. A partir das suas pesquisas, quem são e qual é o perfil dos evangélicos brasileiros?

Há um problema em usar o termo “evangélicos”. Talvez porque o Brasil seja uma nação – ainda – católica, nós estejamos acostumados a usar o catolicismo como referência. Mas a Igreja Católica é uma igreja, uma organização vertical com poder central e hierarquias de comando. Essa referência não serve para o campo evangélico, cuja configuração é por essência fragmentada. É complicado falar sobre “evangélicos” como um grupo unificado porque existem milhares de igrejas e elas têm diferenças maiores ou menores umas em relação às outras. Existe, por exemplo, a Congregação Cristã do Brasil, que tem em torno de três milhões de fiéis, que é uma organização discreta, que não tem participação na política e que trata o dízimo como uma questão de consciência individual; e existe a Igreja Universal, uma igreja com mais ou menos o mesmo número de fiéis, que é debatida nacionalmente, é uma liderança na chamada bancada evangélica, tem uma rede de comunicação que inclui uma TV, tem um partido político, o Republicanos, e tem um posicionamento agressivo em relação à cobrança do dízimo.

Os dados sobre religião do Censo de 2010 indicam que, à época, aproximadamente 15 milhões de brasileiros pertenciam a igrejas de denominações pequenas. Estas são organizações que existem em bairros, com apenas uma ou poucas igrejas. Mas geralmente, quando pensamos em evangélicos, pensamos nos representantes, geralmente a liderança, de algumas igrejas muito grandes e conhecidas, ou associamos todos os fiéis a atos como os ataques a terreiros de candomblé. Isso é um problema porque estimula uma guerra cultural que, hoje, por exemplo, é usada politicamente por algumas igrejas, principalmente para promover o apoio ao presidente Bolsonaro.

Algumas pesquisas também ressaltam a relação dos negros com as religiões de matriz africana, que seriam suas religiões de origem. As suas pesquisas, por outro lado, chamam a atenção para a inserção dos negros entre os evangélicos. Pode falar-nos um pouco sobre a participação e adesão dos negros ao pentecostalismo?

É importante esclarecer: eu não pesquiso nem pesquisei cristianismo evangélico. O Povo de Deus” é um livro de divulgação: ele apresenta o resultado de trabalhos de sociólogos e antropólogos da religião. A pessoa que levantou esse tema sobre a relação entre raça e religião a partir de um dado demográfico foi o pastor batista Marcos Davi de Oliveira, que é historiador e autor do livro “A Religião Mais Negra do Brasil”. Ele apontou para a informação, disponível nos Censos, de que costumamos pensar nas religiões de matriz africana como sendo a religião dos afrodescendentes, mas o número de negros e pardos fiéis de igrejas evangélicas é muito maior.

O sociólogo Renan Willian dos Santos comenta, sobre esse tema, que a questão não tem a ver com raça, mas com classe social. O cristianismo evangélico mobiliza principalmente pessoas de baixa renda e a maior parte das pessoas de baixa renda são negros e pardos. Não haveria nada na religiosidade evangélica, segundo o Renan, que dialoga com a ancestralidade e com a religiosidade afro.

É notável, no entanto, como o cristianismo pentecostal popularizou-se a partir de um pastor afrodescendente nos EUA, influenciado pela religiosidade das igrejas da população negra do sul dos EUA. A presença do canto, da incorporação espiritual, o falar em línguas, uma liturgia vibrante, estão presentes no pentecostalismo que chegou ao Brasil. Esse vínculo dá margem para se entender que existem conexões dos povos afrodescendentes com esse ramo que é hoje um dos mais importantes do cristianismo, e revigorou o cristianismo, mesmo o catolicismo, oferecendo temas e práticas de maneiras novas para o cristianismo.

Os evangélicos também são apresentados por alguns pesquisadores como conservadores ou adeptos de ideais da extrema-direita, mas, em contrapartida, suas pesquisas destacam a atuação de evangélicos pobres em pautas de “justiça social, empoderamento feminino e combate ao racismo”. Pode dar-nos exemplos de como essas pautas têm sido defendidas na prática? De que modo esses grupos se mobilizam politicamente? 

Reitero aqui que não sou pesquisador desse campo. Eu me envolvi com o assunto porque fiz pesquisa em um bairro pobre em que havia uma Igrejinha Católica, nove terreiros de candomblé e mais de 80 igrejas evangélicas. Não há como estudar o mundo popular sem estar de alguma forma dialogando com este aspecto: o das igrejas e dos evangélicos. Também não descreveria evangélicos – de qualquer denominação – como adeptos de ideais de extrema-direita. Esse termo, para mim, faz referência a visões xenofóbicas e racistas que eu, pelo menos, não conheci durante os 18 meses em que fiz pesquisa de campo (meu tema do doutorado foi o uso da internet pelo brasileiro pobre e as consequências disso; meu livro “Mídias sociais no Brasil emergente”, resultado dessa pesquisa, publicado pela UCL Press/Educ, pode ser baixado gratuitamente em PDF).

Percebo que a maioria dos evangélicos abraça, com maior ou menor intensidade, valores conservadores. São, em geral, contra o aborto ou pelo menos contra a ampliação do que já está contemplado em lei sobre esse assunto, e defendem a família “tradicional” ou heteronormativa. Também são contra a legalização da maconha e isso é especialmente forte entre mulheres evangélicas que vivem nas periferias e sentem que seus filhos estão mais expostos a envolverem-se com o consumo e o comércio de drogas.

Sobre a ação social de grupos evangélicos, ela acontece principalmente na oferta de serviços de recuperação de dependentes de substâncias e nas prisões. O documentário “If I Give My Soul”, do sociólogo americano Andrew Johnson, registra este aspecto. Até onde eu sei, quem vai para a prisão precisa da proteção de uma organização criminosa para sobreviver. E é só pela conversão evangélica que essas organizações permitem que uma pessoa se desligue sem ser morta.

Sobre o empoderamento feminino, é um tema difícil de entender para pessoas das camadas médias e altas da sociedade. Porque, no ambiente financeiramente mais protegido das camadas médias e altas, a recomendação para a mulher que sofre abuso do companheiro é romper o relacionamento, e as igrejas evangélicas estimulam que a mulher não se separe, o que é lido como a promoção da subordinação. Mas a separação traz consequências mais drásticas para a mulher pobre, que fica mais vulnerável nos bairros em que vive, e se/quando sua conversão eventualmente leva o companheiro para a igreja, essa mulher amplia seu poder na família na medida em que o homem sai do bar e transfere seu círculo de relacionamentos para a igreja. Tudo isso é mais complexo do que pode ser explicado em poucas linhas, mas é importante que a pessoa que pensa sobre esse tema possa enxergá-lo a partir da lógica e das realidades do mundo popular e não a partir das lógicas do mundo em que ela está inserida.

Há uma diferença nas pautas e na atuação política dos evangélicos pobres e evangélicos de classe média e alta? Em que sentido?

Evangélicos pobres são majoritariamente pentecostais e posicionam-se mais claramente contra o PT. Evangélicos das camadas médias e altas hoje, me parece, estão divididos entre o apoio a Bolsonaro e o combate a Bolsonaro.

O cristianismo evangélico melhora a vida do pobre brasileiro? Sim, não, por que e em que sentido? Pode dar-nos alguns exemplos de como pôde observar isso em suas pesquisas de campo na periferia de Salvador?

Melhora por vários motivos. Primeiro, porque os recursos da família deixam de ser gastos com o consumo de bebidas alcoólicas e com relacionamentos extraconjugais. O dinheiro passa a ser investido em bens, na reforma da casa, em planos de saúde, em educação superior para os jovens. Quando o homem para de beber, a mulher e os filhos também ficam menos expostos à violência doméstica decorrente do consumo do álcool.

O protestantismo evangélico também tornou, involuntariamente, igrejas em escolas. O brasileiro pobre em geral não é estimulado a ler e a escrever em seu cotidiano. Seu trabalho independe disso. Na igreja, o convertido sente-se envergonhado ao ver muitos de seus vizinhos acompanhando os comandos dos pastores em relação a abrir a Bíblia na página tal e ler com ele o trecho tal. Essas ocasiões de alfabetização involuntária acontecem o tempo todo, especialmente nos cultos pentecostais. A disciplina da vida nas igrejas também favorece a evolução profissional do pobre e, de certo modo, a ética religiosa torna o evangélico um funcionário mais respeitoso e esforçado. A presença na igreja e a adoção de rotinas novas também tornam o evangélico mais protegido em suas comunidades, menos exposto à violência urbana, porque ele é visto mais claramente, inclusive por seu modo de vestir-se, como um trabalhador e uma pessoa comportada.

O cristianismo evangélico também é, no meu entendimento, o que existe hoje de mais eficiente para o tratamento de pessoas pobres que se tornaram dependentes de substâncias ou estão presas. Isso realmente não é o ideal; seria bom que o Estado cumprisse essa função, mas considerando a quase total ausência do Estado nos bairros pobres – em todos os sentidos, da oferta de saúde à de educação e segurança – é ótimo que a igreja esteja lá dedicando-se a esses temas. Finalmente, a igreja serve como espaço de formação de redes de ajuda mútua para encontrar emprego para desempregados, assistência jurídica, consultas com médicos especialistas, e serve também como espaço para pais deixarem seus filhos durante o contraturno escolar, um período em que crianças e adolescentes ficam nas ruas nas periferias porque não existem outras alternativas de serviços como cursos de idiomas, escolinhas de esporte etc.

Qual é o peso político dos evangélicos hoje no país?

Estatisticamente, eles representam em torno de 1/3 dos eleitores do país, considerando dados de 2019 do Datafolha sobre o crescimento do número de evangélicos no país. E, diferente de todos os outros grupos, eles têm espaços de encontro recorrente nas igrejas. E as igrejas são como centros comunitários organizados, muitas vezes interligadas a outras igrejas. É algo muito poderoso em um país desigual como o Brasil, em que apenas 12% da população, segundo o Indicador de Alfabetismo Funcional – Inaf, tem treinamento para ler livros. A igreja é um espaço que confere segurança e proteção para pessoas que vivem expostas a muita vulnerabilidade, e isso a torna um lugar importante para a realização de debates políticos e sociais. Atualmente, porque a esquerda tem mais dificuldades para dialogar com evangélicos, por achar que igrejas servem apenas para manipular pessoas, e por ter percepções sobre valores morais muito diferentes – em relação a aborto, legalização da maconha, sexualidade etc. -, evangélicos tendem a aproximar-se de políticos do espectro oposto.

[Fonte: http://www.outraspalavras.net]

Ce changement serait dû au Brexit et à la crise du Covid-19. Pas de quoi réjouir les autorités sanitaires pour autant: la MDMA est remplacée par de la cathinone, dont les effets secondaires n’ont rien d’anodin.

Certains consommateurs ont déclaré avoir eu des effets secondaires comme une crise de panique, une perte de contact avec la réalité ou encore des insomnies prolongées. | Mishal Ibrahim via Unsplash

Certains consommateurs ont déclaré avoir eu des effets secondaires comme une crise de panique, une perte de contact avec la réalité ou encore des insomnies prolongées. | Mishal Ibrahim via Unsplash

Repéré par Nina Bailly 

Selon plusieurs spécialistes des université de Cardiff et Liverpool ayant mené une étude à ce sujet, «un tournant sans précédent» aurait lieu sur le marché de la drogue au Royaume-Uni. Celui-ci résulterait à la fois des conséquences de la pandémie, mais aussi de celles du Brexit et des opérations policières contre la vente. Le Guardian s’est intéressé à ce phénomène qui pourrait s’avérer dangereux.

En 2021, des criminologues et des chimistes ont découvert que presque la moitié des substances vendues comme étant des comprimés d’ecstasy dans les festivals anglais ne présentaient en réalité aucune trace de MDMA. En revanche, les experts ont constaté que de nombreuses pilules contenaient des ingrédients tels que de la cathinone (une substance psychoactive) ou de la caféine.

Crise de panique, perte de contact avec la réalité ou encore insomnies prolongées… Tels sont les symptômes décrits par certains consommateurs comme effets secondaires. Selon les scientifiques, les impacts du Brexit se faisant toujours ressentir, les faux comprimés d’ecstasy devraient continuer d’inonder les festivals et autres événements alors qu’ils comportent des risques.

Un marché désorganisé

Michael Pascoe, chercheur associé à l’Université de Cardiff, a codirigé l’étude. Il explique: «C’est le premier article validé par des pairs qui confirme qu’il y a eu un changement sans précédent dans la qualité de l’ecstasy anglaise après le Brexit et les confinements.»

Les principales données proviennent du travail de terrain effectué par l’association The Loop, qui a testé des centaines de pilules à l’été 2021 dans trois festivals de musique différents. 45% des pilules vendues comme telles ne contenaient pas de MDMA, alors que cette proportion était seulement de 7% lors de la même recherche en 2019.

L’étude suggère que les confinements successifs ont poussé certains fournisseurs à arrêter ou ralentir leur production. Mais lorsque les lieux festifs ont rouvert, la demande a de nouveau explosé et les producteurs (principalement néerlandais) ont mis du temps à augmenter l’offre.

Le démantèlement de certaines plateformes du dark web pourrait aussi avoir perturbé le trafic. Et le Brexit, avec ses complications (pénurie de chauffeurs de camions, fluctuations de la monnaie), a fini de désorganiser ce marché.

[Photo : Mishal Ibrahim via Unsplash – source : http://www.slate.fr]

C’est au cœur de la région mexicaine du Sinaloa, rendue célèbre par les séries télévisées consacrées aux narcotrafiquants, que l’anthropologue Adèle Blazquez a mené un travail de terrain de deux années. En étudiant le quotidien des bourgs et hameaux ruraux où vivent les paysans producteurs de pavots, elle montre comment la pratique de l’exclusion constitue une modalité radicale d’insertion dans le capitalisme. Cette enquête dans une des zones les plus dangereuses du monde, la petite agglomération de Badiraguato, entremêle le récit de la jeune chercheuse au sein d’une communauté, la reconstitution des histoires de vies de ses habitants et l’observation des multiples interactions entre ses membres, les narcos et l’armée.

L’aube s’est levée sur un mort : Adèle Blazquez et les vies du Sinaloa

Écrit par Philippe Artières

Adèle Blazquez, L’aube s’est levée sur un mort. Violence armée et culture du pavot au Mexique. CNRS, 336 p., 24 €


« Un monde est […] une configuration particulière, momentanée, plus ou moins durable […] de l’espace du “faisable” pour une action donnée (ou pour une série d’actions relativement analogues). […] Le monde qu’impliquent les actions (ce que je dois savoir pour les décrire) est aussi celui qu’elles répètent au jour le jour : c’est l’ordinaire de la vie sociale tel qu’elles contribuent, par leur accomplissement, à le reconduire. » Adoptant cette approche de Jean Bazin, qui, avec Alban Bensa et Daniel Fabre, contribua dans les années 1990 à renouveler l’anthropologie, Adèle Blazquez se lance sur son terrain, marqué par des assassinats hebdomadaires – le titre de l’ouvrage, qui reprend une formule des villageois, fait directement référence à cet ordinaire sanguinaire. Dans ce bourg encaissé, à une cinquantaine de kilomètres du golfe de Californie, elle est d’abord hébergée chez l’habitant, avant de s’installer dans une chambre individuelle, lieu de vie des « réprouvés ». Si les premiers mois sont consacrés à l’observation de la vie quotidienne des femmes et des hommes du village, l’anthropologue se fait ensuite engager à un poste administratif au sein des services municipaux, qui lui offre un point de vue différent sur cette communauté qui cultive le pavot mais en vit très pauvrement – la totalité ou presque de cette production allant aux intermédiaires, aux trafiquants.

L’intérêt de cette recherche est qu’à chaque étape, évitant toute généralisation, l’anthropologue se saisit d’une pratique concrète pour dessiner un monde social et esquisser les ressorts de son fonctionnement. Après avoir posé un cadre théorique sur le rapport du chercheur à son objet d’étude et en particulier à la question de la violence — qui rappelle la position d’Alice Goffman dans son enquête sur les jeunes hommes afro-américains à Philadelphie –, Adèle Blazquez, grâce à des extraits de journal de terrain, fait monter le lecteur dans le pick-up où elle-même a pris place aux côtés d’un des villageois ; elle l’intègre à une discussion qu’elle a dans le modeste café-restaurant avec Yolanda, victime de la violence des hommes ; elle lui présente son « héros », Teofilo, qui fut un des trafiquants importants du lieu : arrêté et emprisonné durant treize ans aux États-Unis, il est revenu au village sans un sou et vit dans la plus grande précarité. Comme nombre des personnages qui apparaissent au fil des pages, cet informateur qui adopte l’anthropologue, lui expliquant bien des éléments du quotidien, lui ouvrant des portes mais sans cesse la protégeant de la violence qui la menace – certains la soupçonnent d’appartenir à la Drug Enforcement Administration états-unienne –, contribue à faire de ce livre un ouvrage à la fois savant et formidablement humain. D’aucuns trouveront cette remarque surprenante ou même incongrue ; si nous insistons sur cette dimension, c’est que l’anthropologie contemporaine a souvent tendance à regarder de haut ses objets et aussi ses lecteurs. Adèle Blazquez trouve le ton juste : si elle se met en scène sur son terrain, ce n’est jamais pour promouvoir une anthropologie « héroïque » – lorsqu’elle mentionne qu’elle s’est sentie menacée lors d’une sortie avec un homme d’un hameau, qu’elle avait, au cas où, emporté un couteau pour se défendre, elle le fait pudiquement, sans jamais se comparer à la condition d’Adriana, la femme enlevée et violée lors de son séjour.

Car le quotidien qu’Adèle Blazquez observe est structurellement intranquille et cette intranquillité a pour cause une incertitude permanente chez chacun des membres de la communauté, mais aussi chez les narcos et ceux qui luttent contre eux. Plusieurs scènes témoignent de cet état ; la première d’entre elles concerne la possibilité de circuler autour de Badiraguato. Afin d’atténuer l’intensité de cette incertitude, de multiples dispositifs sont mobilisés par les acteurs. Blazquez a ainsi des pages passionnantes sur l’usage de la radio qu’utilisent à la fois les villageois, les paysans producteurs, les narcos mais aussi la police, chacun sur des canaux différents. Et les vies décrites sont, à l’image de ces messages radiophoniques, lapidaires et lacunaires. Si l’incertitude est au centre des existences, c’est parce que c’est sur elle que les rapports de domination s’organisent. La pratique du vol/viol des femmes est la plus emblématique de ce rapport de prédation. Elle est à la fois « l’indifférence au consentement dans la fréquentation, l’appropriation violente d’une femme seule, son objectivation et sa mise en enjeu dans des rapports de compétition violente entre hommes, l’exploitation domestique de femmes par des hommes et la violence domestique ». Loin des représentations sensationnalistes, L’aube s’est levée sur un mort révèle un monde où chaque hectare de terre, chaque route, chaque piste, chaque carrefour, chaque café est un lieu « à risques » où soudain l’incertain peut devenir définitif, en fonction de son genre, de son âge, de son appartenance familiale, de sa fonction…

L’objet de cette étude n’est pas, comme on aurait pu s’y attendre, la production et le trafic de stupéfiants, mais la réalité produite par l’économie capitaliste qui s’incarne dans la vente et l’achat d’une matière première : l’opium. De cette culture, il est en réalité peu question, car le regard de l’anthropologue s’intéresse à la manière dont le système que génère ce commerce influe sur les vies des plus anonymes ; en cela, c’est une étude sur les subalternes qu’a écrite Blazquez, des subalternes dont l’existence est hantée par la violence qui ne s’annonce que par cette formule métaphorique « Amaneció un muerto » : il y a ceux qui sont tués, il y a celles qui sont volées (violées), il y a ceux qui doivent partir, il y a enfin celles et ceux qui survivent dans une inquiétante « tranquillité ». Ce contexte fait l’objet de peu de paroles ; les échanges sont discrets, indirects, décousus et toujours menés avec l’air de ne pas s’y intéresser ; en cas d’homicide, on s’exprime par « anticatastases », ces expressions de situations diamétralement opposées à la réalité.

L’aube s’est levée sur un mort : Adèle Blazquez et les vies du Sinaloa

Vue de Badiraguato (2015) © CC3.0/Lynx Burgos

La réussite de l’enquête est de parvenir, par une occupation de terrains multiples, à « décrire » ce silence. Si les acteurs se livrent peu, à l’exception du vieux Teofilo qui apparaît comme intouchable autant par sa gloire passée que par sa misère présente, l’anthropologue contourne cet obstacle en changeant de position et surtout en se plaçant elle-même artificiellement comme en miroir de celles et ceux qui composent cette communauté. Elle « partage » des expériences : circuler sur des routes dangereuses, habiter avec les plus déclassé.e.s, être une femme seule au milieu d’hommes, rendre visibles des proximités avec tel ou telle, prendre un emploi à la mairie. Sur cet ultime terrain, Blazquez montre que, sur le plan de la gouvernementalité locale, la seule possibilité est de développer des programmes sur « des problèmes solubles ». Cette politique est conditionnée par le « contexte » (le début de l’enquête correspond à l’élection d’un nouveau maire, ce qui permet de le suivre depuis son discours d’investiture et l’énonciation de son programme), et les « victoires » du maire se résument à l’organisation de fêtes, l’érection de panneaux et l’édification de belvédères. L’anthropologue entre dans les arcanes du pouvoir local et décrypte sa fragilité en observant l’instauration d’une « routine », cette « régularité hermétique » et protectrice masquant les événements. « Le contexte de violence est donc doublement et méticuleusement évité par la production d’une temporalité municipale, faite de cérémonies, de fêtes et d’événements réguliers, et par une logique routinière de travail, enchaînant les “programmes”. »

Le livre se clôt sur un très utile « retour amont », formule empruntée à René Char, non pour conclure, mais pour préciser les analyses : l’auteure y revient sur cette notion d’incertitude pour l’inscrire dans un temps plus long que celui de son enquête, et pour montrer que cette « difficulté à prévoir en situation » s’inscrit dans un contexte « où la prévisibilité du jeu social est plus écrasante que défaillante ». Elle est un élément clé de la reproduction des rapports de domination et de dépendance. On aura compris que l’anthropologie est ici moins un outil d’analyse d’un « petit » monde qu’un instrument de production d’un savoir critique transposable, levier pour dénoncer des logiques globales de domination.

 

[Source : http://www.en-attendant-nadeau.fr]

Publié par Sarah Zingraff

RÉSUMÉ

Le terme « psychédélique » est un savant mélange entre deux mots d’origine grecque (psyche – delos) qui signifierait littéralement « la conscience claire », au sens d’un esprit purifié. Cet esprit « purifié » nous permettrait alors de voir le monde différemment, c’est-à-dire dans toute sa splendeur et toute sa dimension métaphysique — haute réalité qui nous est d’ordinaire occultée. Cependant, vers le milieu des années soixante, le vocable « psychédélique » s’extirpe du champ pharmaceutique pour s’introduire là où personne ne l’attendait : dans le domaine musical. Dans le cadre d’une publication scientifique estimée au premier semestre 2023, nous recherchons un texte portant sur le psychédélique d’un point de vue musical.

ANNONCE

Appel à contribution pour un ouvrage collectif sur le psychédélisme.

Présentation

Le terme « psychédélique » est un savant mélange entre deux mots d’origine grecque (psyche – delos) qui signifierait littéralement « la conscience claire », au sens d’un esprit purifié. Cet esprit « purifié » nous permettrait alors de voir le monde différemment, c’est-à-dire dans toute sa splendeur et toute sa dimension métaphysique — Haute Réalité qui nous est d’ordinaire occultée. Il nous ouvrirait les « portes de la perception » vers un périple aux confins de l’extase au cours duquel les choses apparaîtraient à l’homme telles qu’elles sont, infinies.

Néologisme inventé par le psychiatre Humphry Osmond en 1957 suite à une expérimentation au LSD25, cet adjectif n’avait pour destinée que le milieu médical. Le fameux acide lysergique synthétisé par le chimiste Albert Hofmann était à l’époque commercialisé sous forme de Delysid, un médicament délivré par les laboratoires Sandoz pour pallier entre autres, à certaines addictions, hémorragies et prévenir des migraines grâce à ses bienfaits vasodilatateurs. Utilisé en psychiatrie, on parlait d’ailleurs de thérapies psychédéliques au LSD pour soigner certains traumatismes et maladies psychiques graves.

Cependant, vers le milieu des années soixante, le vocable « psychédélique » s’extirpe du champ pharmaceutique pour s’introduire là où personne ne l’attendait : dans le domaine musical. Dorénavant, le psychédélisme ne désigne plus seulement une substance chimique vouée à guérir le corps et l’âme, mais il s’identifie à un genre de musique qui prendra forme sous un nouveau style : le rock psychédélique (parfois appelé « acid rock »).

De nombreux groupes voient le jour dont on ne saurait citer la liste tant ils sont pléthoriques et surtout éclectiques. Certaines formations déjà connues de la scène artistique délaissent progressivement leurs sonorités folk pour se tourner davantage vers une électrification instillée par les effets sismiques du LSD, effets qui ne seront pas sans répercussions sur leur mode de production, laquelle se verra complètement bouleversé, ainsi remanié à coups d’expérimentations en tout genre, les plus audacieuses les unes des autres.

The 13th Floor Elevators, groupe de garage rock texan, sera le premier à faire référence au psychédélisme en termes de « sonorités » et de musicalité, avec le titre sans équivoque de leur album The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators sorti en 1966. En 1967, Country Joe and The Fish sort également un album au titre implicitement dédié aux vertus enivrantes et « curatives » du LSD : Electric Music for the Mind and Body.

Si dans le jargon scientifique : est psychédélique, toute substance qui permettrait de rendre l’esprit purifié (on parle même de « conscience élargie », ou d’état de conscience modifié), alors, au vu de ces dernières considérations : en quoi, et comment un terme propre à l’industrie pharmaceutique a-t-il pu devenir un adjectif désignant un style musical ? Si l’on prend l’appellation mot à mot, le rock psychédélique serait donc le « rock de la conscience claire ». Permet-il d’ouvrir notre psyché pour que l’on atteigne l’extase, auquel cas, le rock remanié à l’acid, deviendrait un substitut de LSD ? Ou Bien, est-il le résultat d’une ouverture de la conscience expérimentée au préalable par la plupart des musiciens des années soixante, leur ayant permis de concevoir leur création musicale sous une autre approche ?

À travers cette étude sur le rock psychédélique ou la musique psychédélique à plus vaste mesure, il pourrait être intéressant de soulever plusieurs axes relatifs à l’identité et à l’essence du « son » psychédélique.

Plusieurs hypothèses seraient à approfondir à travers des analyses musicologiques prenant en compte ces postulats :

– Serait psychédélique, tout style de musique rock dont les paroles des chansons évoquent de manière plus ou moins explicite l’expérience du LSD ou autres substances hallucinogènes.

– Serait psychédélique, tout morceau qui tente de « transposer » c’est-à-dire de recréer dans ses sonorités et sa structure les effets du LSD (ex : surexcitations sensorielles et vibratoires sollicitées par la saturation et les volumes sonores exacerbés, variations de rythmes suggérant le dislocation temporelle de l’expérience psychédélique, absence de linéarité structurelle du morceau imitant l’abrogation de toute logique temporelle du trip, embardée emphatique illustrant la montée puis la phase d’extase, collages sonores, boucles, disruption et césure abrupte… le tout, formant un morceau que l’on pourrait qualifier d’ « hallucinatoire » car aux antipodes des repères habituels pour l’auditeur).

  • Serait psychédélique, tout album, tout morceau de rock, créé sous LSD.
  • Serait psychédélique, tout album, tout morceau de rock créé après avoir pris du LSD – dont l’inspiration majeure provient de l’expérience psychédélique éprouvée par les musiciens (sous influence créatrice générée a posteriori par le LSD).
  • Serait psychédélique, tout morceau de rock qui imite les effets du LSD ET qui fait obligatoirement référence dans les paroles de chansons aux substances psychédéliques et hallucinogènes (ici fond et forme sont en accord).
  • Serait psychédélique, tout morceau procurant l’effet d’un trip de LSD sur la personne qui l’écoute, sans prendre de LSD, c’est-à-dire, un morceau nous faisant partir en trip, nous induisant un état de transe, puis nous faisant atteindre la béatitude. Il s’agirait purement et simplement d’un morceau qui modifierait notre perception (notre état de conscience ordinaire) pour nous faire pénétrer les Paradis Métaphysiques.

On interrogera aussi le revival qu’a connu le rock psychédélique au début des années quatre-vingt, et, plus récemment, depuis les années 2010.

Depuis plusieurs années, nous assistons à une résurgence sans précédent. En matière de musique, le rock et le Stoner renouent avec les sonorités bien « oldschool » qui ont sustenté toute la bande originale d’une époque révolue : fuzz, distos, feedback, overdrive… tous les ingrédients sont de nouveau réunis pour nous replonger tout droit au cœur des Psychedelic Sixties. Les festivals psychédéliques sont de plus en plus nombreux et se voient programmés un peu partout dans le monde. L’un des plus connu reste le Psych Fest à Austin au Texas qui existe depuis 2008 et a été fondé par le groupe The Black Angels.

Toutefois, nous pouvons toujours questionner ce « mimétisme » sonore et sa légitimité en matière d’innovation. Hommage ou réappropriation ? Simple copier-coller ? Succédané sans saveur ou bien réelle révolution musicale en marche ? Est-ce peut-être tout simplement cette envie cyclique de défricher l’héritage de l’âge d’or du rock et le propulser de nouveau dans notre société actuelle ; société dans laquelle nous n’écoutons plus la musique à la manière dont nous respirons l’air et dont nous vibrons de tous nos sens exaltés, mais société dans laquelle on entend, tel un bruit de fond au quotidien, un « produit » calibré dont on ne peut contester l’efficacité commerciale et divertissante (anesthésiante ?). Il s’agirait de mettre en exergue cet engouement notable et d’en comprendre sa nature (davantage socioculturelle que musicale ?) et envisager son éventuelle plus-value en matière de son et de technique. Qu’est-ce qui différencierait le psychédélisme des années soixante ce néopsychédélisme de l’ère ultracontemporaine ?

Sous un autre aspect, le versant antagoniste du mouvement mériterait que l’on y prête attention et que l’on y consacre ainsi une étude malgré les amalgames, l’antiscène psychédélique n’a jamais été aussi bien illustrée que par le Velvet Underground et son Exploding Plastic Inevitable, sorte de light-show monté par Andy Warhol avec les Superstars de la Factory. Spectacle total, corrosif et « sur-amphétaminé » – ode antihippy, EPI et l’univers du Velvet ouvrent une brèche dans laquelle va s’immiscer la scène Glam et Punk new-yorkaise de la décennie suivante. Nous pourrions mettre en évidence l’articulation des divergences intrinsèques de la scène rock de l’Est et de l’Ouest des États-Unis, dont les facteurs géographiques et l’héritage culturel demeurent non dénués de sens quant à l’identité, l’esthétique et la prestation scénique de ces styles sous-jacents au rock.

En matière d’ouverture à d’autres styles, on dit que le rock psychédélique et (surtout l’acid rock) a frayé la voie au Hard Rock (dont le groupe Blue Cheers fait incontestablement figure de proue). Il semble néanmoins tout aussi notable d’interroger le lien avec le rock progressif, le Space Rock et surtout la musique électronique venue tout droit d’Allemagne au début des années soixante-dix que l’on connaît sous le nom de Krautrock : ce rock planant et cosmique mené par des groupes ou artistes emblématiques comme Tangerine Dream, Klaus Schulze, Kraftwerk, Can, Amon Düül, Ash Ra Tempel (dont l’album Seven Up a d’ailleurs été réalisé avec la collaboration de Timothy Leary, l’apôtre du LSD et grand défenseur de la cause hippie).

Dans ce franchissement des frontières américaines, vers d’autres contrées, il serait également concevable d’aborder des groupes psychédéliques plus « exotiques », sans doute moins connus, moins médiatisés, car provenant d’autres territoires plus discrets. Il est vrai qu’outre le pays de l’oncle Sam, l’Angleterre et la France, le rock psychédélique implanté dans d’autres nations semble beaucoup moins mis à l’honneur et il ne serait pas négligeable de ce fait, de le mettre en lumière à travers l’analyse et la présentation de certains groupes aux origines les plus variées.

Thèmes et axes de réflexions

– Les différents revivals de la musique psychédélique depuis la fin du mouvement hippy.

– Le « cas Velvet Underground », ou l’antithèse du psychédélisme hippy.

– Le rock psychédélique au-delà des frontières américaines et britanniques.

– L’héritage du jazz et de John Coltrane dans le rock psychédélique des années soixante.

– L’influence du compositeur Karlheinz Stockhausen chez les musiciens de rock psychédélique des années soixante.

– La scène Glam et Punk new-yorkaise des seventies comme réponse au rock des hippies.

– « East Coast VS West Coast » : enjeux esthétiques et socioculturels de deux scènes rock bien distinctes.

– Rock psychédélique anglais et rock psychédélique américain : analyse et comparaison des marqueurs identitaires respectifs.

– Analyse et approche du San Francisco Sound : quelles spécificités ? Quelle identité ?

– Rock psychédélique et acid rock : similitudes, nuances et distinctions.

– La France et le rock psychédélique.

– Les premiers usages du terme psychédélique en musique et appropriation du LSD dans la composition : expérimentations sonores, significations et impacts.

– Les racines du Garage Rock dans le rock psychédélique des années soixante.

– Caractéristiques du « psychedelic sound » du groupe The 13th Floor Elevators.

– Le « psychédélisme électronique » : l’ère du Krautrock allemand des années soixante-dix.

– Space rock, rock cosmique, rock planant et rock progressif : enfants du rock psyché ?

– Comment « définir » le rock psychédélique ? À partir de quel moment et selon quels critères peut-on affirmer qu’un morceau est psychédélique ?

– Le « Freak Out » comme manifeste représentatif de la musique psychédélique.

– L’usage des drogues dans la création et la conception musicale : nouvelle appréhension de la composition.

Modalités de soumission

Toute proposition de texte portant sur le psychédélique d’un point de vue musical est à envoyer à eleonorewillot@hotmail.fravant le 15 avril 2022 dernier délai (en vue d’une réponse fin avril 2022).

La.le candidat.e prendra soin de joindre à sa proposition de texte une brève biographie précisant son statut et son parcours dans la recherche scientifique.

Les propositions seront évaluées en double aveugle.

Le texte définitif sera corrigé et mis en page par les soins de l’auteur selon le cahier des charges prévu à cet effet. Il devra comprendre 40 000 signes maximum et devra être délivré au plus tard en novembre 2022.

La publication scientifique est estimée au premier semestre 2023.

Responsable

Eléonore Willot, docteure en Arts et Esthétique, LIR3S Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin » UMR7366 CNRS-Ub

Contact : mail : eleonorewillot@hotmail.fr

Comité scientifique

  • Eléonore WILLOT, docteure en Arts et Esthétique, chercheure associée au CNRS, LIR3S Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin » – UMR 7366 CNRS – Université de Bourgogne
  • Philippe Gonin, maître de conférences, responsable du master Musicologie, directeur adjoint des Éditions Universitaires de Dijon, directeur de la collection « musiques » des EUD. Compositeur – arrangeur, Université de Bourgogne, LIR3S (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin) UMR
  • Solveig Serre, chargée de recherche HDR au CNRS, professeure chargée de cours à l’École Polytechnique, coresponsable, avec Luc Robène, du projet de recherche PIND Punk is not dead, une histoire de la scène punk en France (1976-2016)
  • Luc Robène, historien / professeur des Universités / Université de Bordeaux, UMR 7172 THALIM chargé de cours / Sciences-Po Bordeaux / École Polytechnique / École nationale des Chartes

DATES

  • vendredi 15 avril 2022

MOTS-CLÉS

  • psychédélisme, psychédélique, acid rock, rock, rock’n’roll, musique, LSD, sixties, contre-culture, mouvement hippy, création musicale, drogue

CONTACTS

  • Eléonore WILLOT
    courriel : eleonorewillot [at] hotmail [dot] fr

SOURCE DE L’INFORMATION

  • Eléonore WILLOT
    courriel : eleonorewillot [at] hotmail [dot] fr

POUR CITER CETTE ANNONCE

« Musique et rock psychédélique : lorsque le LSD s’invite dans la création musicale », Appel à contributionCalenda, Publié le jeudi 24 mars 2022, https://calenda.org/980695

« Tous ceux qui ont été mêlés à la mort de ce pauvre type sont morts. Sauf moi », explique la chanteuse qui accuse, 43 ans plus tard, son petit ami de l’époque d’avoir fourni la drogue mortelle.

Écrit par Claire Fleury

Les journalistes ont raison de poser toujours les mêmes questions. C’est en tout cas ce que montre l’interview que Marianne Faithfull vient d’accorder au magazine britannique « Mojo ».

Pour la première fois, la chanteuse et compositrice britannique revient sur les circonstances exactes de la mort de Jim Morrison, chanteur et leader des Doors, retrouvé sans vie dans la baignoire de son appartement parisien le 17 juillet 1971. Poursuivi par la justice américaine pour avoir montré son sexe lors d’un concert, Morrison s’était installé en France depuis quelques mois avec sa compagne Pamela Courson. Aucune autopsie ne fut pratiquée sur le corps de la star de 27 ans, mais le rapport de police conclut à un décès par crise cardiaque.

La vérité selon Faithfull est plus sordide : Jim Morrison serait mort d’une overdose de drogue fournie par Jean de Breteuil, petit ami d’alors de la chanteuse et dealer dans le milieu du rock de l’époque.

« Et il est allé voir Jim Morrison et l’a tué »

Le couple voyage en France et vient à peine de s’installer à l’Hôtel, un quatre-étoiles de la rue des Beaux-Arts, que Breteuil surnommé « the junkie aristo » lui annonce qu’il doit voir Morrison. « Instinctivement j’ai senti que quelque chose n’allait pas », confie la chanteuse, « je me suis dit alors, je vais prendre quelques Tuinal [des barbiturique, NDLR] pour ne pas le suivre. Et il est allé voir Jim Morrison et l’a tué. Je suis sûre que c’est un accident. Pauvre salopard. La dose était trop forte ? Oui. Et il est mort. Et je n’en savais rien. En fait, tous ceux qui ont été mêlés à la mort de ce pauvre type sont morts. Sauf moi ».

Depuis le départ, plusieurs témoignages qui attestent que le chanteur se rendit dans des clubs parisiens durant la nuit du drame ont mis à mal la thèse officielle du décès. En réalité, il serait mort dans les toilettes de l’un d’entre eux, le Rock and Roll circus, un bar du boulevard Saint-Germain qui n’existe plus aujourd’hui, après avoir consommé de l’héroïne fournie par Breteuil et un complice lié à la « French connection ». Quand les dealers l’auraient trouvé mort, ils auraient transporté son corps à son domicile de la rue Beautreillis dans le quartier du Marais, l’aurait déposé dans la baignoire et dicté à Pam Courson la conduite à tenir : appeler la police et dire qu’elle l’a trouvé ainsi à son réveil.

Un départ précipité au Maroc

Ce qui est en revanche avéré est le départ précipité de Jean de Breteuil et de Marianne Faithfull dès le lendemain matin pour le Maroc où résidait la mère du dealer mondain. Quelques mois plus tard, Breteuil meurt à son tour d’une overdose. Quant à Pam, elle trouvera la mort dans les mêmes circonstances en 1974 en Californie. Marianne Faithfull connaîtra des périodes difficiles et replongera à plusieurs reprises dans la drogue.

Mais la compositrice de « Sister morphine » a survécu et vient de sortir un nouvel album. Les questions récurrentes des journalistes sur son éventuelle implication dans la mort de Jim Morrison mais aussi le décès brutal d’Amy Whinehouse, en juillet 2011, l’ont fait sortir du flou qu’elle entretenait depuis 43 ans. « You stupid little ass ! Wake up ! » [T’es vraiment une petite conne ! réveille-toi ! NDLR] cria-t-elle un jour à la jeune chanteuse et compositrice pour tenter de la dissuader de se détruire, confie-t-elle à « MOJO » magazine. Mais, Amy Whinehouse est morte d’overdose. Au même âge que Jim Morrison.

 

[Photo : AFP – source : http://www.nouvelobs.com]

Autor de la monumental «Historia general de las drogas», defendió la legalización de su consumo desde la máxima información

Escrito por MIGUEL LORENCI

«La prohibición de las drogas irá muriendo poquito a poquito». Esto era una convicción para Antonio Escohotado (Madrid, 1941) el pensador, catedrático, ensayista, y apóstol del pensamiento libre y libertino fallecido este domingo a los 80 años, en Ibiza, isla y refugio al que quiso regresar cuando supo que el final estaba próximo. Por su osadía filosófica y vital creía Escohotado ser el primer repudiado por políticamente incorrecto cuando aún no existía lo políticamente incorrecto.

La monumental Historia general de las drogas es, sin duda, la obra más conocida de Escohotado, pensador de múltiples intereses, abogado, economista, y astrofísico, padre de ocho hijos, desencantado de la izquierda y librepensador por encima de todo. Es una auténtica enciclopedia, un clásico publicado por primera vez en 1989 en tres volúmenes con numerosas ediciones y traducciones, que amplió en sucesivas ediciones con la intención de «romper la estructura de la ignorancia sin hacer juicios de valor».

Una de las grandes pasiones de este profesor de Filosofía del Derecho, Metafísica y Sociología era adquirir conocimiento para difundirlo con el fin de que «la sociedad no nos manipule». Reconocido heraldo del consumo legal de las drogas, -«unas sustancias inherentes a la Tierra»- estaba convencido de que la prohibición morirá, como sucedió con la del alcohol tras la ley seca en Estados Unidos. Decía que en su exhaustivo trabajo sobre estas sustancias «no hay ni una sola afirmación que no se fundamente a pie de página».

Hippie de primera hornada en Ibiza, desde su retorno a la isla se refugió en una modesta cabaña para afrontar con estoicismo e ironía su final. «Si la vida se despide, yo me despido antes», escribió, «¿Tú pataleas ante lo inevitable? Yo no», aseguraba en una de las conversaciones mantenidas durante meses para el libro Los penúltimos días de Escohotado.

Procuraba siempre «aprovechar los beneficios» de las sustancias que alteran la conciencia. «No las hay mejores ni peores, sino maneras juiciosas y maneras insensatas de consumirlas», decía. Por eso remarcaba que «queremos drogas sin efectos secundarios», afirmación que le llevaba a recordar que la raza caucásica «tiene unas enzimas capaces de asimilarlas mucho mejor que los africanos o los asiáticos».

Libertad responsable

Sosteniendo una cultura de «libertad responsable», defensor del aborto y el sexo libre, se enfrentó Escohotado con tirios y troyanos. «No hay que prohibir la droga o el aborto, lo que hay que hacer es educar a las personas con el máximo de conocimientos para que puedan ejercer su plena libertad», repetía este fumador empedernido, fundador de la discoteca Amnesia en Ibiza y defensor a ultranza de la libertad como la vía para desarrollar una vida en plenitud.

Con más de 1.500 páginas, 300 imágenes e información exhaustiva sobre todas las drogas descubiertas, tanto legales como ilegales, Escohotado escribió su Historia general de las drogas en la década de los 80, cuando estuvo durante un año preso en el penal de Cuenca condenado por tráfico de estupefacientes. Recoge una impresionante cantidad de documentación, con capítulos tan curiosos como el de las «descripciones literarias» de autores clásicos bajo los efectos de narcóticos y un sinfín de anécdotas históricas.

Cuando publicó en Anagrama su célebre Libro de los venenos -del que apenas vendió 500 ejemplares- dejó clara su postura. «Algunas drogas sirven para enfrentar a los hijos con los padres, y a los padres contra los hijos, yo ofrezco información para el autogobierno de las personas adultas». Según el editor Jorge Herralde, que le invitó a cambiar el título para llamarlo Aprendiendo de las drogas y vender 100.000 copias, la obra de Escohotado «evita caer en el tópico diálogo de sordos entre partidarios y detractores del consumo legal de drogas», y busca «ofrecer al lector un conjunto de materiales para que se forme su propio juicio».

Sabía Escohotado que «estamos rodeados de constantes guiños que nos incitan a consumir, a competir, a acumular, a crearnos servidumbres y falsas necesidades», cuando, según él, lo que habría que hacer es justamente lo contrario. «No se trata de pensar para averiguar qué es lo que nos falta, sino que hay que pensar para averiguar qué es lo que nos sobra».

Militante en su día de la extrema izquierda, fue comunista,«hasta que se fue filtrando lo que pasaba en la Unión Soviética» y se «decepcionó» con Cuba. «Comprendí que aquello no funcionaba, que en realidad no funcionó nunca», según confesó. En 1991 recibió el Premio Anagrama de Ensayo por El espíritu de la comedia, una particular visión del poder donde se identifica a los políticos con los bufones. Traductor de Hobbes, Newton, Marcuse, Hegel y Jefferson, fue también autor de Realidad y sustancia (1986), Filosofía y metodología de las ciencias (1987), El espíritu de la comedia (1991), Rameras y esposas (1993), Retrato del libertino (1998), Sesenta semanas en el trópico (2003), Frente al miedo (2015), Mi Ibiza privada (2019) o Hitos del sentido (2020).

Otro título fundamental en su bibliografía es la trilogía es Los enemigos del comercio (2008-2017), donde ahonda en las raíces del capitalismo a través del germen del comercio y describe sus altibajos desde los griegos y los romanos hasta la actualidad.

Siempre polémico en sus intervenciones, en su última entrevista en La Voz, en mayo del año 2020, habló de una de sus últimas obras, Los enemigos del comercio, pero también de cómo estaba afectando el confinamiento y la pandemia a la sociedad española. «Es increíble el caldo de cultivo para el autoritarismo que ha generado esta cuarentena. Por ejemplo, el Gobierno español quiere prolongar la inercia del pánico. Pero quieren alargarla porque son tan incompetentes, tan explosivamente ambiciosos en lo personal, no entienden otra cosa que no sea reforzar sus derechos adquiridos. Si algo ha conseguido el comunismo es una capacidad para agarrarse que solo tienen las garrapatas. Han generado tal sistema de penetración en el parasitado…».

Entre los primeros políticos que han mostrado su pesar por la muerte de Escohotado está el portavoz nacional de Ciudadanos, Edmundo Val. «Recibo con inmensa tristeza la noticia del fallecimiento de Antonio Escohotado, referente español en mayúsculas de las ideas liberales, del civismo, del progreso. Mis condolencias a sus familiares. Honremos nosotros su memoria no dejando de leerle. DEP», escribía en su cuenta de Twitter.

El economista Daniel Lacalle también dedicó unas cariñosas palabras en recuerdo a Escohotado. «Más que un amigo, un hermano. Brillante, divertido y generoso. Un ejemplo para todos de intelecto, compromiso y defensa de la libertad. Te echaré mucho de menos», publicaba.

«Nos ha dejado mi querido y admirado Antonio Escohotado, uno de los mejores filósofos que hemos tenido en las últimas décadas. Además de un referente liberal, era sobre todo un hombre sabio y libre. Descanse en paz, maestro. Viva la libertad», escribía Albert Rivera.

 

[Foto: MARCOS MÍGUEZ – fuente: http://www.lavozdegalicia.es]

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