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La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé propose deux expositions captivantes centrées sur l’architecture.

Écrit par Elizabeth Sutton 

Jusqu’au 23 novembre, la fondation met à l’honneur le célèbre architecte Renzo Piano, qui a d’ailleurs conçu et construit le superbe bâtiment de cet espace dédié au cinéma, situé à deux pas des Gobelins à Paris. Une autre exposition est également à découvrir au sous-sol du bâtiment. Baptisée Architectures Remarquables : Salles de Cinéma (jusqu’au 13 juillet).

Renzo Piano : Virtuose de l’Architecture

Le rez-de-chaussée et le premier étage de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé sont consacrés au travail réalisé par l’architecte et son équipe depuis 50 ans.

Dix ans après l’ouverture de son bâtiment, la Fondation rend hommage à « l’atelier de construction », le Renzo Piano Building Workshop (RPBW) fondé en 1981 par l’architecte génois, en s’interrogeant sur l’intégration de chacun des sept projets dans le tissu francilien.

Le visiteur pourra observer et s’imprégner des divers édifices construits au fil du temps, le Centre Pompidou bien sûr qui a transfiguré Paris, mais aussi le cinéma boulevard des Capucines qui ouvrira prochainement ses portes, des hôpitaux, des résidences, le tribunal de grande instance de Paris…

Maquettes, croquis, plans, films agrémentent le parcours de façon passionnante, le tout étant enserré dans le bâtiment conçu par ce grand architecte.

Métal, lignes pures, High-Tech, intégration de végétation dans les constructions caractérisent notamment l’architecture pensée par ce « starchitect » génial !

Architectures Remarquables : Salles de Cinéma

La seconde exposition, plus contenue, est une plongée dans les cinémas mythiques de France.

On y voit des photos et des vidéos du Grand Rex à ses débuts, du ciné-palace Tuschinski, Omnia, Louxor, Urania… Là encore l’iconographie est riche et permet au visiteur de se projeter dans les cinémas d’antan avec mélancolie.

[Source : http://www.idboox.com]

Le Petit Palais propose l’exposition « Le Paris de la modernité, 1905-1925 ». Dans un parcours chronologique et thématique, de la Belle Epoque aux Années folles, l’exposition montre l’attractivité de la capitale, notamment de certains quartiers – Champs-Élysées, Montmartre et Montparnasse – pour des artistes étrangers – peintres, sculpteurs, danseurs – et l’effervescence culturelle – ballets russes, cinématographe – et technique – automobile, aviation -, malgré la Première Guerre mondiale. 

Publié par Véronique Chemla

« Après « Paris Romantique, 1815-1858 » et « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais consacre le dernier volet de sa trilogie au « (Le) Paris de la modernité, 1905-1925 ». De la Belle Époque jusqu’aux Années folles, Paris continue plus que jamais d’attirer les artistes du monde entier. La Ville-Monde est à la fois une capitale au cœur de l’innovation et le foyer d’un formidable rayonnement culturel. Paris maintiendra ce rôle en dépit de la recomposition de l’échiquier international après la Première Guerre mondiale, période pendant laquelle les femmes jouent un rôle majeur, trop souvent oublié. »
« Ambitieuse, inédite et trépidante, cette exposition souhaite montrer combien cette période est fascinante, en faisant ressortir les ruptures et les géniales avancées tant artistiques que technologiques. Le parcours présente près de 400 œuvres de Robert Delaunay, Sonia Delaunay, Marcel Duchamp, Marie Laurencin, Fernand Léger, Tamara de Lempicka, Jacqueline Marval, Amedeo Modigliani, Chana Orloff, Pablo Picasso, Marie Vassilieff et tant d’autres. L’exposition montre également des tenues de Paul Poiret, de Jeanne Lanvin, des bijoux de la maison Cartier, un avion du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget et même une voiture prêtée par le musée national de l’automobile à Mulhouse. À travers la mode, le cinéma, la photographie, la peinture, la sculpture, le dessin, mais aussi la danse, le design, l’architecture et l’industrie, l’exposition donne à vivre et à voir la folle créativité de ces années 1905-1925. »
« L’exposition, dont le parcours est à la fois chronologique et thématique, tire son originalité du périmètre géographique sur lequel elle se concentre largement, celui des Champs-Élysées, à mi-chemin des quartiers de Montmartre et de Montparnasse. S’étendant de la Place de la Concorde à l’Arc de Triomphe et à l’Esplanade des Invalides, il comprend le Petit et le Grand Palais, mais aussi le Théâtre des Champs-Élysées, ou encore la rue de la Boétie. Ce quartier est au cœur de la modernité à l’œuvre. Le Grand Palais accueille alors chaque année la toute dernière création aux Salons d’Automne et des Indépendants, y sont montrées les œuvres du Douanier Rousseau, d’Henri Matisse, de Kees van Dongen parmi tant d’autres. Durant la Première Guerre mondiale, le Petit Palais joue un rôle patriotique important, en exposant des œuvres d’art mutilées et des concours de cocardes de Mimi-Pinson. »
« En 1925, il est au centre de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes où se côtoient pavillons traditionnels, Art Déco et de l’avant-garde internationale. À quelques pas, dans l’actuelle avenue Franklin Roosevelt alors appelée avenue d’Antin, le grand couturier Paul Poiret s’installe dans un superbe hôtel particulier en 1909. Il marque les esprits en y organisant en 1911 la mémorable fête de « La Mille et Deuxième Nuit » pour laquelle le couturier crée des tenues accompagnées d’accessoires. Le lieu abrite aussi la galerie Barbazanges, où Les Demoiselles d’Avignon de Picasso est révélé pour la première fois en 1916. L’artiste vit rue de la Boétie avec sa femme Olga. L’exposition évoque leur intérieur et permet de se plonger dans leur intimité. »
« Après la guerre, la galerie Au Sans Pareil, avenue Kléber, s’ouvre à Dada et au Surréalisme. Avenue Montaigne, le Théâtre des Champs-Élysées, ouvert en 1913, accueille les Ballets russes puis les Ballets suédois jusqu’en 1924 avec des créations comme Relâche et La Création du Monde. En 1925, Joséphine Baker, fraîchement arrivée à Paris, y fait alors sensation avec la Revue Nègre. Elle fréquente Le Boeuf sur le Toit qui s’installe en 1922 rue Boissy d’Anglas où Jean Cocteau attire le Tout-Paris. »
« Cette histoire du « Paris de la modernité » n’est pas linéaire, elle est marquée par de nombreux « carambolages ». Les scandales qui rythment la vie artistique sont évoqués : la « cage aux fauves », le « Kubisme » de Braque et Picasso, le très érotique Nijinski en faune pour la création du Sacre du Printemps par les Ballets russes en 1913, le ballet Parade de Cocteau en pleine guerre dont l’exposition montre les costumes conçus par Picasso. La modernité absorbe ces scandales, qui finissent même par devenir des étapes incontournables de la consécration des artistes. La modernité passe également par les progrès de la technique et de l’industrie. »
« Tout s’accélère avec le développement des cycles, de l’automobile et de l’aviation auxquels des salons sont consacrés au Grand Palais. Le parcours, qui présente un aéroplane et une voiture Peugeot, montre comment la fréquentation de ces salons par des artistes comme Marcel Duchamp ou Robert Delaunay influence durablement leurs œuvres. La guerre voit les photographies déferler dans la presse. Le développement du cinéma, les machines et la vitesse transforment la société et Paris en un spectacle urbain, tel que celui offert depuis le Théâtre des Champs-Élysées par Fernand Léger dans Ballet mécanique, en 1924. »
« L’exposition entend également mettre en valeur le rôle des femmes durant cette période. De 1905 à 1925, les mutations sociales sont spectaculaires. Les femmes se libèrent du corset. Des artistes comme Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Jacqueline Marval, Marie Vassilieff ou encore Tamara de Lempicka participent pleinement aux avant-gardes. Symbole d’émancipation féminine, la silhouette de la garçonne est immortalisée par Victor Margueritte en 1922. »
« Avec sa coupe courte et ses fines hanches, Joséphine Baker en est aussi l’incarnation. Métisse, elle qui arrive de Saint-Louis aux États-Unis où elle a vécu, enfant, de terribles émeutes raciales, s’émerveille d’être servie dans un café, sur les Champs-Élysées, comme tout le monde. Paris devient sa ville et la France, son pays. Joséphine Baker s’inscrit dans un mouvement de métissage croissant au sein de la société française. L’Antillaise Aïcha Goblet, célèbre modèle d’artiste, est immortalisée par Vallotton. Le bal de la rue Blomet se déchaîne au rythme des Biguines. Des bas-fonds interlopes aux cercles mondains les plus huppés, des personnalités telles que Max Jacob ou Gertrude Stein jettent des ponts. Les plus pauvres croisent les plus riches à Montparnasse, et les plus chanceux retiennent l’attention de généreux mécènes, comme Chaïm Soutine, avec le milliardaire américain Albert Barnes. Venant du monde entier : Europe de l’Est, Brésil, États-Unis, Russie, les artistes comme les touristes font plus que jamais de Paris la « capitale du monde ».
La scénographie réalisée par Philippe Pumain nous plonge dans cette période foisonnante et passionnante, rythmée par de nombreux films de René Clair, Fernand Léger ou encore Charlie Chaplin.
Le commissariat est assuré par Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, commissaire générale, et Juliette Singer, conservatrice en chef du patrimoine, commissaire scientifique.
Pourquoi avoir introduit l’écriture inclusive dans le dossier de presse ?
« En écho à l’exposition, le musée Zadkine présente, sur la même période, « Chana Orloff, sculpter l’époque » (15 novembre 2023 – 31 mars 2024), première exposition parisienne monographique dédiée à Chana Orloff depuis 1971. Rassemblant près de 100 œuvres, elle invite à redécouvrir une artiste remarquablement célébrée de son vivant mais injustement méconnue aujourd’hui. »
« Née dans l’actuelle Ukraine en 1888, dans une famille juive, la jeune Chana Orloff arrive à Paris en 1910 pour étudier la couture. Elle découvre Montparnasse et l’art des avant-gardes et devient dans les années 1920 l’une des sculptrices les plus appréciées de l’École de Paris. L’exposition du musée Zadkine dévoile une figure féminine forte et libre. Elle met en avant les grands thèmes chers à Chana Orloff : le portrait grâce auquel l’artiste s’est fait connaître, mais aussi la représentation du corps féminin et de la maternité – thèmes classiques de la sculpture occidentale dont Orloff propose une vision particulièrement sensible et actuelle. L’exposition offre également un aperçu du bestiaire sculpté par Orloff, nourri par la symbolique et la culture juive. Elle se termine, dans l’atelier du jardin, par une évocation de l’oeuvre d’après-guerre, marquée par l’horreur de la Seconde Guerre mondiale et la réalisation de grandes commandes monumentales pour l’État d’Israël. L’exposition est conçue en partenariat avec les Ateliers-musée Chana Orloff à Paris et bénéficie du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. »
Le Commissariat est assuré par Cécilie Champy-Vinas, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du musée Zadkine, Pauline Créteur, chargée de recherches à la Bibliothèque nationale de France, et les commissaires associés sont Ariane Tamir et Eric Justman, directeurs des Ateliers-musée Chana Orloff.
Parcours de l’exposition
Section 1 – Montmartre et Montparnasse, viviers de la création
« Au début du XXe siècle, les ateliers d’artistes se concentrent d’abord à Montmartre puis à Montparnasse. Situés à la marge, ces quartiers offrent à la bohème artistique un cadre animé, au sein duquel l’espace public revêt une grande importance, avec ses cafés et ses réseaux d’entraide. Montmartre attire, dès la fin du XIXe siècle, les « rapins », ces artistes en devenir. Venus de Paris ou de Province, puis d’Espagne et d’Italie, ils s’installent dans des ateliers bon marché : ceux du Bateau-Lavoir accueillent, à partir de 1904, la « bande à Picasso ».
« Laboratoire de la modernité, cet atelier collectif est le lieu de discussions esthétiques et artistiques passionnées. Tous se retrouvent au cabaret du Lapin-Agile, où les artistes se mêlent aux poètes et écrivains, ainsi qu’à la pire des « canailles crapuleuse ». Les chantiers incessants, l’insécurité, l’arrivée du tourisme, l’augmentation des loyers poussent les artistes à quitter Montmartre pour Montparnasse, sur la rive gauche de la Seine. »
Section 2 – Les salons parisiens au cœur de l’échiquier artistique
« Célèbres expositions artistiques héritières d’une tradition académique, les salons parisiens demeurent les rendez-vous incontournables du début du XXe siècle. Organisés par des sociétés d’artistes, ces salons ont toujours été ouverts aux femmes. Lieux de vente et de présentation au public et aux amateurs, ils revêtent une grande importance pour les artistes. »
« Fondé en 1884, le Salon des artistes indépendants s’oppose au Salon des artistes français qui héberge les tendances officielles. »
« Créé en 1903, le Salon d’automne se tient au Petit Palais, avant de s’établir en face de celui-ci, au Grand Palais, dès l’année suivante. Son objectif est d’offrir des débouchés aux jeunes artistes, et de faire découvrir les nouveaux courants à un grand public. Marqué dès 1905 par le scandale des œuvres fauves, et exposant notamment les néo-impressionnistes ainsi que les cubistes, il accompagne la naissance de l’art moderne. »
Section 3 – Le « Boum » des salons du cycle, de l’automobile et de l’aviation
« Les nouveaux modes de transport qui émergent – le vélocipède, l’automobile et l’aviation – ont bientôt leurs propres salons à Paris. Le Grand Palais accueille, en 1901, le Salon international de l’automobile, du cycle et des sports qui se tiendra ensuite chaque année, excepté en 1909 et 1911. Les visiteurs s’y pressent par centaines de milliers pour découvrir les automobiles Serpollet, la première voiture Renault et bien d’autres véhicules. »

« En 1908, une petite partie du salon est réservée aux aéroplanes et aux ballons. Les visiteurs peuvent y admirer l’avion de Clément Ader, l’Antoinette de Levavasseur ou la Demoiselle de Santos-Dumont. Le succès est tel qu’un nouveau salon spécialement dédié à l’aviation s’impose. La première Exposition internationale de la locomotion aérienne est inaugurée en 1909 par le président de la République Armand Fallières. »

Section 4 – « Poiret le Magnifique »
« Fils de drapier, Paul Poiret fonde très jeune sa maison de couture, en 1903. L’histoire retient qu’il a « libéré » la femme du corset en 1906. Il a surtout insufflé de la souplesse à ses modèles, tout en s’inspirant des artistes fauves et de l’esthétique orientale. Génie du « marketing », il invente le concept de produit dérivé, lançant dès 1911 le premier parfum de couturier. Il fonde, la même année, la Maison Martine, qui produit des arts décoratifs inspirés de la libre création de jeunes apprenties, sur le modèle des Ateliers viennois, les Wiener Werkstätte. Renforçant sa réputation grâce aux « stars » de l’époque, telles que les actrices Réjane et Mistinguett, il comprend très vite l’intérêt d’utiliser les nouveaux médiums que sont le film, la presse et la photographie pour diffuser ses modèles. Il est aussi parmi les premiers couturiers à s’installer sur les Champs-Élysées. Dans son hôtel particulier, il orchestre des fêtes mémorables, dont les déguisements participent aux mises en scène spectaculaires. »
Section 5 – Le Théâtre des Champs-Élysées est ouvert !
« À son ouverture en 1913, le Théâtre des Champs-Élysées est à la pointe de la modernité. Construit par Auguste et Gustave Perret, le bâtiment en béton armé allie des matériaux et des technologies innovantes à une esthétique épurée, qui annonce l’art déco. Le sculpteur Antoine Bourdelle conçoit la décoration de la façade et supervise la décoration intérieure. Différents artistes y participent, dont Maurice Denis, Édouard Vuillard ou encore Jacqueline Marval. La programmation novatrice est inaugurée par les Ballets russes, fondés par Serge Diaghilev, et dont le danseur vedette est Vaslav Nijinski. Le 29 mai 1913, sur la musique d’Igor Stravinsky, la troupe choque le public et la critique avec Le Sacre du printemps, faisant entrer l’oeuvre et le Théâtre des Champs-Élysées dans la légende. Ces ballets hauts en couleur, dont les costumes sont souvent inspirés du folklore traditionnel russe, suscitent un véritable engouement et influencent aussi bien la mode que la joaillerie de l’époque. »
Section 6 – La France en guerre
« Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. La vie de tout un peuple bascule : 72 millions d’hommes sont mobilisés, et beaucoup connaissent l’enfer des tranchées. Cette guerre sera l’une des plus meurtrières de l’histoire, avec près de 10 millions de morts et plus de 21 millions de blessés. À Paris, les taxis entrent dans la légende, en acheminant des soldats jusqu’au front de la première bataille de la Marne. Le Grand Palais sert de caserne, puis d’hôpital militaire, dépendant du Val-de-Grâce. Il accueille les soldats estropiés et soigne les « gueules cassées », victimes de cette guerre scientifique et moderne aux armes nouvelles. »
« Pour la première fois, cette guerre est filmée et photographiée : les images du front, diffusées à Paris, contredisent les images de propagande. Visés par les zeppelins (dirigeables de fabrication allemande), les avions et les canons ennemis, les civils parisiens ne sont pas épargnés. Les femmes s’engagent comme infirmières, remplacent les hommes aux postes laissés vacants, et gagnent leur vie, entre autres, dans des usines d’armement, où elles sont payées moitié moins que les hommes. Les enfants – parfois eux aussi amenés à travailler – sont nombreux à devenir orphelins, « pupilles de la nation ».
Section 7 – Loin du front, la vie reprend
« La vie culturelle parisienne s’interrompt brutalement lorsque la capitale est déclarée en état de siège, en août 1914. Elle reprend progressivement à la fin de l’année 1915. L’association Lyre et Palette propose des lectures, des concerts, mais aussi la première exposition française d’art africain et océanien, en novembre 1916, dans l’atelier du peintre Émile Lejeune. Chez Paul Poiret, la galerie Barbazanges présente « L’art moderne en France », en juillet 1916, exposition organisée par André Salmon. Picasso y expose pour la première fois ses Demoiselles d’Avignon. L’année suivante, une exposition consacrée à Amedeo Modigliani à la galerie Berthe Weill doit en partie être démontée pour « atteinte à la pudeur », ses Nus affichant des poils sur certaines parties du corps ! »
« Les théâtres, les salles de spectacle rouvrent peu à peu, et le public fréquente les cinémas pour se divertir. Avec la tenue du ballet Parade, en 1917, au Théâtre du Châtelet, cette période connaît, paradoxalement, une effervescence culturelle et des innovations artistiques majeures. »
Section 8 – Montparnasse, carrefour du monde 
« La paix retrouvée voit arriver les dites « Années folles », caractérisées par une intense activité artistique, sociale et culturelle. Venus du monde entier, des myriades d’artistes se ruent sur Montparnasse. Ils constituent ce que le critique André Warnod nomme, en 1925, l’École de Paris. Les salons, les galeries, les marchands, les académies libres se réorganisent. Les cafés deviennent des lieux de rencontre et d’expositions. Les artistes Chaïm Soutine et Tsouguharu Foujita connaissent de véritables succès. »
« Kiki de Montparnasse est l’égérie de ce Paris des années 1920 qui vit aussi la nuit, avec ses premiers dancings. Le jazz est largement importé par les Américains, nombreux à venir en Europe pour échapper à la prohibition qui sévit chez eux. Certains, parmi eux, fuient aussi les lois ségrégationnistes américaines. Les bals se multiplient et concrétisent « l’union des arts ». Le Bal colonial (plus tard appelé « Bal nègre ») attire également le Tout-Paris, avec ses biguines martiniquaises. »
Section 9 – Paris « plus vite, plus haut, plus fort »
« De 1920 à 1929, les Années folles célèbrent la paix retrouvée, dans une grande soif de vivre. La génération qui a vécu les combats de la Grande Guerre cherche l’oubli d’elle-même dans l’alcool et la débauche. Elle n’en concourt pas moins à faire de Paris une sorte d’Éden, comme le résume Ernest Hemingway dans son roman Paris est une fête (1964). Les tenues reflètent ce nouvel art de vivre : robes de cocktail, paillettes et plumes se prêtent aux nouvelles danses échevelées. Celles-ci s’accélèrent, à une époque où la vitesse est portée par toutes les nouveautés : le jazz et le charleston venus d’outre-Atlantique, le cinéma, l’automobile, le train, les paquebots… »
« La figure ambivalente de la garçonne apparaît dans ce contexte. Cette « femme nouvelle », aux multiples facettes, fascine et dérange. Érigée en héroïne par Victor Margueritte, elle se diffuse à travers la littérature et gagne la presse féminine, la publicité et l’industrie cosmétique. »
Section 10 – Les Suédois et La Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées
« En 1920, le Théâtre des Champs-Élysées renouvelle son répertoire avec les Ballets suédois, sous la responsabilité financière du collectionneur Rolf de Maré. Celui-ci conçoit ces spectacles comme une oeuvre d’art totale mettant en scène sa propre collection. La chorégraphie est assurée par le danseur suédois Jean Börlin jusqu’en 1925. Explorant les relations entre scène et tableau, Börlin repousse les limites de la danse dans ses interactions avec les arts plastiques. Les compositeurs du groupe des Six (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre), réunis autour de Jean Cocteau, participent à certaines saisons – de même que Marie Vassilieff et l’artiste Fernand Léger. Après le départ des Ballets suédois, le Théâtre des Champs-Élysées accueille La Revue nègre en octobre 1925. Arrivée des États-Unis, la jeune Joséphine Baker fait sensation avec ses danses trépidantes. Accueillie à Paris dans une société non régie par des lois de ségrégation, elle adopte la France comme sa patrie de cœur. »
Section 11 – L’Exposition internationale des « arts déco » de 1925 
« Reportée à trois reprises, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes ouvre ses portes le 28 avril 1925. À sa clôture, le 25 octobre, elle aura accueilli plus de 15 millions de visiteurs et rencontré un immense succès populaire. »
« Cette manifestation d’envergure s’étend de la place de la Concorde au pont de l’Alma et du rond-point des Champs-Élysées à l’esplanade des Invalides, en passant par le pont Alexandre-III. Elle réunit 21 nations – dont sont absentes l’Allemagne et les États-Unis –, représentées par 150 galeries et pavillons éphémères, auquel s’ajoute le Grand Palais. Son enjeu est à la fois économique et culturel. Il s’agit de faire valoir l’excellence des traditions françaises, face à l’Allemagne vaincue et à la concurrence internationale. Il importe également de relancer la production industrielle et le commerce de luxe, dans une France fragilisée par l’inflation. »
« Dédiée à l’art, à la décoration et à la vie moderne, cette grande fête, parfois considérée comme le chant du cygne d’une esthétique du luxe, marque l’apparition de l’expression « art déco ». Ce style connaîtra un rayonnement mondial, qui s’étendra de l’Asie à l’Océanie et jusqu’aux Amériques, avec le Christ rédempteur de Rio de Janeiro, plus grande sculpture art déco du monde. »

Du 14 novembre 2023 au 14 avril 2024 

Avenue Winston-Churchill, 75008 Paris
Tel : 01 53 43 40 00
Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h
Nocturnes les vendredis et samedis jusqu’à 20 h
Visuels :
Affiche
Robert Delaunay, Paris – Die Frau und der Turm (Ville de Paris – La femme et la tour), 1925.
Huile sur toile, 52,5 x 207,5 cm. Staatsgalerie Stuttgart.
Photo © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK
Pour décorer le pavillon de la Société des artistes décorateurs, Robert Delaunay peint une immense Tour Eiffel de 4,5 mètres de haut, dont La Femme et la Tour constitue une version plus réduite. Entourée d’usines, de l’obélisque de la Concorde et du rond-point des Champs-Élysées, elle est travaillée dans des couleurs vives. Figurée en contreplongée, sous un angle très dynamique, elle est à la fois l’emblème de Paris et de la modernité. Au total, l’artiste a consacré plus de 50 tableaux à la tour Eiffel depuis 1911. Pour lui, « la Tour parle à toute l’humanité ».
Paul Poiret, Robe Delphinium dite « Robe Bonheur » avec fond de robe à modestie pour Denise Poiret, 1912.
Palais Galliera, Paris © Paris Musées / Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
Georges Bertin Scott, Effet d’un obus dans la nuit, 1915
Dessin à l’encre et au pastel avec rehauts de gouache sur papier 67 x 101 cm. Musée de l’armée, Paris. © RMN-Grand Palais (Paris – Musée de l’Armée) / Hubert Josse
Ayant déjà couvert les guerres balkaniques en 1912, Georges Scott produit de nombreux dessins pendant la Grande Guerre, pour L’Illustration. Dans Effet d’un obus dans la nuit, il rend compte de manière saisissante de la déflagration d’un obus, qui souffle tous les soldats sur son passage. Une exposition lui est consacrée à la galerie Georges Petit en février 1915, « Visions de guerre ».

 

Les citations proviennent du dossier de presse.

[Source : http://www.veroniquechemla.info]

La arquitecta obtuvo el reconocimiento de la profesión por la creación de dos escuelas infantiles en Perú

Betsaida Curto, poco antes de iniciar su charla en la sede del colegio de arquitectos coruñés. Ángel Manso

Escrito por M. CARNEIRO

Obligada por la precariedad laboral que encontró en Galicia, donde estudió, la arquitecta asturiana Betsaida Curto Reyes (Anayo, Piloña, 1985) se enroló de voluntaria con la oenegé estadounidense All Hands and Hearts, dedicada a la reconstrucción de escuelas en zonas afectadas por desastres naturales. Dos años después volvió aupada por los reconocimientos cosechados con dos proyectos construidos en Perú junto a Ander Bados Sesma —en el desierto de Ica y en Cerro Colorado (Arequipa)—, en los que buscaron «la máxima dignidad arquitectónica con los mínimos recursos», afirma. «Para nosotros, la dignidad arquitectónica incluye la estética. Creemos que todo el mundo merece vivir en un lugar bonito, ya sean los temporeros de Ica o el señor más rico de A Coruña. No hay diferencia», subraya la arquitecta, que en la misma lógica cuestiona la dignidad «de un piso carísimo, que tiene los mejores acabados del mercado o griferías de oro, pero carece de luz o de espacios de calidad».

Detalle de la escuela infantil de Cerro Colorado (Arequipa), una de las dos diseñadas por Betsaida Curto y Ander Bados Sesma. Eleazar Cuadros

El último elogio a la obra americana llegó del Consejo Superior de los Colegios de Arquitectos de España, que vio en la Escuela Inicial 140 de Santa Cruz de Villacurí —en el desierto costero de Ica, sacudido en el 2007 por un terremoto que dejó 600 muertos y 76.000 viviendas destruidas—, un ejemplo de «calidad arquitectónica y compromiso con la sostenibilidad medioambiental, social y económica». En su premio Profesión, el jurado valoró el uso de «materiales kilómetro cero y la cuidada respuesta bioclimática, que ofrece espacios de sombra y ventilaciones cruzadas para mitigar las altas temperaturas».

La identidad

Para Curto y Bados, la estrategia debía prestar atención a los materiales locales y el territorio, pero a la vez abrir posibilidades de usos y espacios mas allá de las exigencias del programa; filtrar las circulaciones de padres, niños y maestros, y cuidar la identidad compleja de la comunidad asentada en la zona, «formada por migrantes procedentes de las montañas y de la selva, muy distintos entre sí, con dificultades de lenguaje incluso, en muchos casos temporeros, que se fueron haciendo con el terreno a lo largo de los años sin planificación oficial de ningún tipo», explica Betsaida Curto, que este miércoles ofreció una conferencia en la sede coruñesa del colegio profesional sobre las claves de la experiencia en el país andino. Fue en esa provisionalidad y falta de recursos donde los arquitectos hallaron el vínculo y la identificación para trasladar al proyecto: en los materiales sin revestir, por ejemplo, que las familias empleaban en sus soluciones chabolistas.

Detalle de la escuela infantil de Villacuri, en el desierto de Ica. Eleazar Cuadros

La escuela infantil, para niños de entre 3 y 5 años, se había trasladado tras el terremoto a una construcción prefabricada expuesta a un calor extremo, sin ventilación, que además de dificultar el aprendizaje fue expulsando paulatinamente a los chiquillos del aula a lo largo de 15 años. «Las condiciones eran tan malas que muchas familias decidieron no escolarizar a los niños. Y aparte del problema en sí esto obligaba a las mujeres a quedar en casa, sin salir a trabajar, con lo cual perdían también ingresos que antes percibían».

Poder de transformación

Con la nueva escuela, el poder de transformación de la arquitectura no tardó en revelarse. Dos años después de abrir sus puertas, la matrícula ha crecido un 25 %. La Administración peruana envía recursos y alimentos para el servicio de comedor. El centro recibe a 300 criaturas, ha doblado los turnos de clase para no dejar fuera a ninguna y a medio plazo se someterá a una ampliación de la zona de sombra en la parte trasera. «Creo que están orgullosos. Nos costó convencerlos para usar caña brava en las cubiertas, un material local que allí se ve en los hoteles de cinco estrellas pero al que ellos se oponían porque les parecía poco duradero y más costoso de mantener. De hecho, preferían una chapa de aluminio, aunque se achicharrasen. Pero al final le aplicamos tratamiento antitermitas, antifuego, la barnizamos, y contando en todo momento con ellos conseguimos cambiar el chip. Es un círculo virtuoso», explica la arquitecta, afincada en A Coruña.

«La escuela —defiende Betsaida Curto— puede ser un lugar seguro y un hito que muestre a la comunidad que sus propias materias primas son excelentes, que una escuela es más que un simple edificio y que tiene el potencial de cambiar la vida de una generación».

 

[Fuente: http://www.lavozdegalicia.es]

El protagonista con su sobrina, en la película ‘Perfect days’, de Wim Wenders.

Escrito por Javier (los díez)

Es Perfect Days una película sencilla, donde apenas sucede nada, que compitió anoche en los Oscar de este año frente a cintas como ‘La zona de interés, visualización –tal vez excesivamente superficial– de lo que Hannah Arendt denominó como la ‘banalidad del mal’ y que finalmente se llevó el premio, o contra La Sociedad de la nieve, donde se narra cómo el ser humano se enfrenta a una situación límite en la que muerte y vida se funden en una simbiosis indisoluble. Sin duda, era una dura competencia. La aparente sencillez de Perfect Days, una película muy en el tono asombrario, merece que, aunque sin Oscar, hoy nos detengamos en ella. Son nuestros días de luces y sombras.

Y digo que en Perfect Days no ocurre nada –o casi– porque lo que hace Wim Wenders, su director, en esta película –que nos recuerda a joyas de su filmografía como Summer in the City o Alicia en las ciudades– es acompañar en su día a día a Hirayama, un empleado del servicio de limpieza de los aseos públicos de Tokio en lo que se nos presenta como una fábula contemporánea engarzada por una delicada y compleja sensibilidad zen; ese acompañamiento nos descubre a alguien que discurre a lo largo de su rutina cotidiana sin apenas acontecimientos que disturben ese transcurrir vital, sin las apetencias, ansias, objetivos y proyectos que definen muchas vidas y que en su gran mayoría desembocan en sueños ilusorios y recompensas fugaces; es la suya, la historia ­­–o mejor, el relato– de una existencia austera, sobria, pero, sin embargo, plena.

Hirayama, encarnado por un magnífico y contenido Kôji Yakusho, encara su vida y su modesto trabajo con ascetismo; habita una sencilla vivienda cuya estancia principal posee una conformación estética impregnada por esa esencia zen cercana a la de las celdas monacales y en la que apenas un par de armarios, una lámpara y una mínima estantería contiene lo que precisa para ser ­–o sentirse– feliz, dichoso, donde nada sobra, pero donde nada falta, su ropa, sus libros, sus cintas de casete y sus fotografías.

Son precisamente estas últimas, sus pertenencias materiales, las que nos manifiestan y explican, en parte, el carácter de Hirayama, alguien que sigue ojeando en las librerías de viejo, con calma y parsimonia, los ejemplares que pudiesen interesarle, alguien que oye su música –Lou Reed, Patti Smith, Van Morrison…– en viejas y anacrónicas cintas –tal vez una plasmación metafórica de las carreteras que transita a diario, precisamente escuchándolas– y que sigue utilizando una cámara de fotos analógica, cuyo nuevo carrete carga ritualmente en el chasis cada vez que entrega el antiguo para revelar y recoge las copias impresas en papel.

Todos estos actos, sus lecturas, su música, el trasplantar de un esqueje…, y sus correlatos materiales, más allá de presentarnos a Hirayama como alguien anclado en prácticas anticuadas y obsoletas, nos lo muestra como ligado al mundo de la lentitud, a la existencia de las pequeñas cosas, a la vivencia de los actos sencillos, a los pequeños detalles, muy alejado de la inmaterialidad, el vértigo y instantaneidad del mundo digital.

El mundo de Hirayama, aunque estoy tentado de decir su universo, viene pautado por toda una serie de actos rutinarios –su itinerario laboral, su visita al bar donde cena todos los días o a los baños públicos donde se asea, su encuentro vespertino en la taberna– que, más allá de una aparente monotonía, otorgan valor a los acontecimientos, por sencillos que estos sean, que los perturban; las cuitas sentimentales de su peculiar compañero de trabajo, la aparición sorpresiva de su sobrina huida de casa, la existencia de un amigo invisible con quien entablar una partida de tres en raya o una noche de desenfreno alrededor de unas cervezas y unos cigarrillos se convierten en vivencias significativas en su humilde singularidad.

Dos son los referentes a los que ineludible y tópicamente tiene que hacer referencia cualquier crítica, reseña o artículo sobre esta película que se precie, y este no iba a ser menos.

Por una parte, el cine de Yasujiro Ozu, que Wenders descubrió en un temprano viaje a Nueva York y que ha influido de manera determinante en las mejores cintas de su filmografía, aquellas que por su sobriedad se alejan de la ampulosidad y vacuidad seudointelectual y la estética postmoderna; en esta en concreto sentimos el influjo del maestro japonés en la elección del tema, el seguimiento del devenir de un personaje corriente en su día a día, con una vida sencilla, pero no por ello simple, y que precisamente toma su nombre del protagonista principal de una de las películas del realizador japonés, Cuentos de Tokio.

También podemos encontrar su influencia en las escenas más intimistas de la película, aquellas en las que Hirayama se encuentra en la estancia que le sirve de dormitorio y sala de estar, leyendo o durmiendo, y en las que Wenders coloca la cámara a ras de suelo, haciendo descender la línea de horizonte queriéndonos mostrar, tal vez, el apego de nuestro protagonista al suelo que pisa y al momento que vive en cada instante.

El otro referente es de carácter literario; se trata del ensayo El elogio de la sombra, de Tanizaki.

Una de las acciones que pauta el discurrir diario de Hirayama es la de tomar fotografías sin un encuadre preciso, dejando que el azar haga su parte, introduciendo lo imprevisto en lo acostumbrado, de las copas de los árboles, precisamente el lugar donde interfiere la luz del sol con las ramas y las hojas y que, ya en el suelo o al encontrarse con un objeto, provoca la materialización incorpórea de las sombras.

También estas, o mas bien su preludio, se nos muestran a modo de coda en el cierre de Perfect Days; así, un rótulo nos descubre el significado del término japonés komorebi. Este hace referencia al juego de luz y oscuridad que en su vibración provocan las hojas de los árboles en su juego con la luz del sol; es ese juego compuesto de momentos irrepetibles en su unicidad, y no la sombra propiamente dicha como manifestación de aquella, la que Hirayama intenta aprehender con sus encuadres fortuitos y que muy bien podrían resumir su modo de ver la vida y que en un momento dado expresa como enseñanza vital ante su sobrina al enunciar un “la próxima vez es la próxima vez y ahora es ahora”.

También las sombras, acompañadas de reflejos, transparencias, fundidos, etc…, componen algunas de las más bellas imágenes de esta película; estos insertos, rodados por Renata Wenders en un contrastado y significativo blanco y negro, se nos muestran, no se sabe muy bien si como recuerdos, pensamientos, como esas imágenes hipnagógicas previas al adormecimiento o sueños propiamente dichos. Pero llegados a este punto, después de haber vislumbrado el lado vital, intimista y luminoso de esta película, es cuando tenemos que hablar de sus sombras, de aquellas parcelas que han quedado privadas de luminosidad y la hacen fallida. Para ello recuperamos a Tamizaki y su citado ensayo, pero no para retomar el asunto de las sombras, sino el tema de los aseos públicos que aquel describía como “donde la arquitectura japonesa ha alcanzado el colmo del refinamiento”y, como tal, “concebidos para la paz del espíritu”.

Está claro que los aseos que Wenders muestra en su película poseen –por lo general, no todos– la cualidad del refinamiento del que habla Tanizaki, pero difícilmente pueden verse como espacios para la reflexión y la quietud.

El problema de estos baños, o para ser más exactos, de su elección para ser mostrados en este película, es que no funcionan como mero escenario o telón de fondo del discurrir cotidiano de Hirayama en su jornada laboral, sino como verdaderos protagonistas.

Y esto es así ya que este filme tiene su origen en la invitación que recibió el director alemán por parte de la Nippon Foundation para realizar un documental sobre el proyecto que estaba desarrollando el Tokyo Toilet Proyect para modernizar, con propuestas de alta tecnología diseñadas por arquitectos japoneses de renombre, los aseos del barrio tokiota de Shibuya.

Wenders prefirió desestimar el encargo concebido como mero documental para llevarlo al terreno de la ficción.

El problema radica en que en ese discurrir vital, esos aseos que tendrían que haber funcionado como mero fondo se convierten en figuras, compitiendo con la austera y modesta idiosincrasia de Hirayama, siendo así percibidos como artefactos escénicos con personalidad propia; por momentos pareciese que estuviésemos asistiendo a un anuncio publicitario en el que de improviso fuese a aparecer el eslogan Visit The Tokyo Toilet.

Tal vez estos aseos hubiesen funcionado perfectamente como escenario de una película post-postmoderna que mostrase la noche tokiota de neones y luminosos, de karaokes y pachinko, de borracheras corporativas capitaneadas por el amado jefe, de individuos que pareciesen salidos de un manga o ataviados con la avanzadilla de las futuras tendencias modales.

Imaginemos en cambio cómo hubiese funcionado el relato de Hirayama –más cercano al realismo sucio de Carver– en un ambiente más anodino y menos pretencioso, como hubiese sido el de los aseos de un edificio de oficinas o en los bajos comerciales donde suele cenar.

Para intentar atemperar el protagonismo de estos baños de diseño –en especial, el del histriónico y colorista prisma acristalado de inquietante privacidad– propongo al lector o lectora de este artículo, como potencial espectador o espectadora de esta cinta en el ámbito doméstico, algo que ya propuse hace tiempo, en un artículo escrito para esta misma revista, en el que hablaba del spectador’s cut; se trataría, en definitiva, de controlar a su gusto y criterio el visionado de un producto audiovisual; en este caso, propongo ver esta película habiendo modificado previamente la característica del color para pasarla a grises –prefiero comenzar a utilizar este término al simplificador, maniqueo y poco inclusivo de blanco y negro–.

De esta manera, recuperando la angelical fotografía grisácea de Cielo sobre Berlín, la crónica cotidiana de Hirayama adquiere un carácter pleno, o al menos más cercano a su sentido último.

Sin abandonar el ámbito de lo constructivo, no puedo dejar de citar un elemento arquitectónico que durante las tres veces que he visto esta película no ha dejado de llamar mi atención, incluso de inquietarme. Se trata de la presencia, rotunda, pero no por ello amenazadora u opresiva, de la torre Skytree que se manifiesta casi como si se tratase de un ente salido de un filme de animación de Miyazaki. A pesar de su dimensión y contundente imagen –obviamente mayor que la de los aseos–, esta torre de comunicaciones aparece en numerosas escenas, desde distintas perspectivas, como si tratara, simplemente, de acompañar a Hirayama. Su presencia me intriga, pero no me atrevo a expresar un sentido metafórico o simbólico que este elemento pudiese tener en el relato: ¿trascendencia?, ¿unión de lo terrenal y lo celestial?, ¿presencia de lo inasible? Que cada espectador o espectadora decida.

Bueno, dejémonos de tanto análisis y permitamos a Hirayama que se encamine a su trabajo, conduciendo su camioneta, escuchando el Feeling Good de Nina Simone, mientras que la luz del nuevo día –luz que necesariamente provocará también sombras– ilumina los sentimientos que inundan su rostro, el rostro de alguien feliz.

 

[Fuente: http://www.elasombrario.publico.e]

Conheça algumas das salas de cinema da capital construídas nas décadas de 30 a 50 do século XX. Umas mantêm-se em atividade; outras tiveram os seus edifícios reconvertidos ou demolidos.

Cinema Alvalade

O cinema Alvalade foi projetado em 1945 pelos arquitetos Filipe Nobre de Figueiredo (1913-1990) e José Lima Franco (1904-1970).

Situado no bairro de Alvalade, na Avenida de Roma 100, foi inaugurado em 1953. A sala, com tribuna e balcões, tinha capacidade para 1.485 espetadores e dispunha de três bares e cinco átrios.

Na parede do átrio, junto às escadarias de acesso aos balcões, existia um mural de Estrela Faria (1910-1976).

Encerrou em 1985 e o edifício foi demolido em 2003. No seu lugar existe um prédio que inclui quatro salas de cinema — City Classic Alvalade. À entrada pode ser visto o mural de Estrela Faria.

Cinema Cinearte

Esta sala de cinema foi projetada em 1938 pelo arquiteto Rodrigues Lima (1909-1979) e inaugurada em 1940.

“Ao edifício dei uma expressão que traduzisse claramente o fim a que se destinava, procurando conseguir um conjunto que estivesse de acôrdo com os princípios da arquitectura contemporânea. Fiz dominar sôbre tôda a construção a tôrre luminosa encimada pelo título do cinema (…)”

— Raul Rodrigues Lima em Revista oficial do Sindicato Nacional dos Arquitectos. N.º 12 (1940) (páginas 331-341)

Situava-se no Largo de Santos, onde hoje se encontra instalada a companhia de teatro A Barraca.

Cessou a atividade em 1981.

Cinema Europa

“Em meados de 1929 o proprietário José Dionísio Nobre, pretendendo construir um cinema num terreno que possuía na Rua Almeida e Sousa, n.º 35, tornejando para a Rua Francisco Metrass, em Campo de Ourique, apresenta à Inspecção dos Espectáculos, sob planos do arquitecto Raul Martins, o necessário pedido de autorização, (…) A obra estará concluída em fins de 1930, passando o cinema a ostentar o nome de «Cinema Europa».”

— M. Félix Ribeiro em Os mais antigos cinemas de Lisboa. Lisboa : Instituto Português do Cinema, 1978 (página 193)

“Nesta obra de acentuado carácter moderno, dentro da classe denominada por artes decorativas, lutou o seu autor, o arquitecto Raul Martins com a questão económica, factor êsse que ultimamente prejudica grandemente os arquitectos. (…) Contudo, aparece-nos de agradável aspecto exterior e interiormente chega mesmo a ser de cunho elegante (…) Eis, pois, uma das mais interessantes e modernas casas de diversão que a nossa capital possue, assente num dos seus mais populosos bairros.”

— Raul Martins em Arquitectura. N.º 23 (1932) (páginas 119-121)

A sala de cinema projetada pelo arquiteto Raul Martins (1892-1934) foi inaugurada em 1931. Tinha capacidade para 616 espetadores, distribuídos pelos três pisos do edifício, entre plateia, balcão e camarotes.

A propriedade passa de José Dionísio Nobre para João Francisco da Silva em 1936. O novo proprietário resolve remodelar o imóvel e entrega a restruturação ao arquiteto José Carlos Silva. A restruturação altera os interiores e a fachada do edifício.

O edifício foi demolido em 1957 e no seu lugar foi construída, em 1958, a sala projetada por Carlos Antero Ferreira (n. 1932).

Rodrigues Lima (1909-1979) fez ainda melhoramentos na sala em 1965 e modificações no bar e no átrio, que recebeu um painel de azulejos de Fred Kradolfer (1903-1968).

Cessou a atividade em 1981.

No edifício instalou-se, em 2017, a Biblioteca/Espaço Cultural Cinema Europa.

Cinema Império

Projetado e construído entre 1948 e 1952, o Cinema Império teve a autoria dos arquitetos António Varela (1902-1962), Cassiano Branco (1897-1970), Frederico George (1915-1994) e Raul Chorão Ramalho (1914-2002).

O local escolhido para a sua construção foi um terreno que existia na confluência da Avenida Almirante Reis com a Alameda D. Afonso Henriques.

Obra monumental, tinha uma sala que servia as funções de cinema e teatro. Cessou a atividade em 1983, mas no edifício o café Império, inaugurado em 1955, continuou em funcionamento.

Desde os anos 90 do século XX que é sede e local de culto em Lisboa da IURD – Igreja Universal do Reino de Deus.

Cinema Lys

O desenho do cinema Lys deveu-se ao engenheiro Machado Rodrigues que, em 1929, responde à encomenda do proprietário Abraão de Carvalho.

Inaugurou em 11 de dezembro de 1930.

“Construído, poderia dizer-se, num lugar estratégico, onde vinham convergir bairros vizinhos e populares como eram a Graça, os Anjos e Almirante Reis, o Lys caracterizou-se durante largo período da sua existência como cinema de «reprise», onde eram levados, mercê de uma dinâmica gerência, os filmes de maior êxito, imediatamente logo após a sua saída do cinema de estreia.”

— M. Félix Ribeiro em Os mais antigos cinemas de Lisboa. Lisboa : Instituto Português do Cinema, 1978 (página 155)

Em 4 de julho de 1954 reabre depois da remodelação dos interiores e ampliação do ecrã executadas pelo arquiteto Fernando Silva (1914-1983) e pelo decorador João Alcobia.

O cinema Lys volta a ter obras de remodelação dos interiores na década de 70 do século XX e reabre a 26 de junho de 1973 com o nome Roxy.

Cessou a atividade em 1988.

Cinema São Jorge

Em 1947 a câmara municipal de Lisboa aprova o anteprojeto do arquiteto Fernando Silva (1914-1983) para o cinema São Jorge, a construir no terreno da Avenida da Liberdade que tinha sido adquirido no ano anterior pela Sociedade Anglo-Portuguesa de Cinema.

Abriu ao público a 24 de fevereiro de 1950 depois de uma gala para figuras do Estado e uma sessão pré-inaugural para funcionários a 23 e 22 do mesmo mês, respetivamente.

“Construído com capitais anglo-portugueses é este cinema uma das obras ùltimamente erguidas em Lisboa que mais sensação causou, já pelo valor em si, já por fugir aos moldes do figurino barrôco-pitoresco da maioria das nossas construções (…) Comporta o edifício, além da sala de espectáculos, um palco com um orgão de cinema, elevatório; dois «foyers»; instalações da gerência; sala de projecções privativa, instalações para maquinaria de ar condicionado e aquecimento (…)”

— Fernando Silva em Arquitectura. N.º 35 (agosto 1950) (páginas 12-17)

Entre 1974 e 2003, após remodelações e intervenções na fachada e no interior, o edifício deixou de ter uma sala com lotação de 1.827 lugares. Passou a acolher festivais de cinema, concertos, conferências, lançamentos de discos e livros, distribuídos por quatro sala com a lotação total de 1.179 lugares.

Durante esse período o imóvel passou a ser propriedade da câmara municipal e a sua gestão passou a estar a cargo da EGEAC – Empresa de Gestão de Equipamentos e Animação Cultural.

Cinema Tivoli

O cinema Tivoli foi construído num terreno situado na Avenida da Liberdade, propriedade da família Lima Mayer, seguindo o projeto do arquiteto Raul Lino (1879-1974).

Inaugurou a 30 de novembro de 1924 como sala de cinema.

Em finais dos anos 30 do século XX desapareceram os lugares da segunda plateia e das seis frisas laterais, alargando-se a primeira plateia.

Classificado como Monumento de Interessa Público, em 2015, tem hoje uma programação que inclui peças de teatro, bailados, concertos e festivais.

Cineteatro Éden

As primeiras projeções para a sala de cinema Éden deveram-se ao arquiteto Cassiano Branco (1897-1970) que trabalhou no desenho entre 1929 e 1930.

Cassiano Branco abandona o projeto e, na Praça dos Restauradores, foi construído em 1931 um edifício assinado pelo arquiteto Carlos Florêncio Dias.

Na memória de todos os que frequentaram a sala de cinema do Éden ficou a imagem da entrada principal. A escadaria tinha vários lances que conduziam ao bar, à plateia e a outras escadas, aos balcões e aos elevadores.

O cinema oferecia a todas as categorias de lugares um bar amplo e acessível.

A sala de cinema tinha 1.554 lugares e denunciava as preocupações de acústica e visibilidade que estiveram por trás das soluções encontradas.

Demolido entre 1993 e 1994 ficando apenas a sua fachada. É hoje um hotel.

Cineteatro Monumental

Edificado na Praça Duque de Saldanha, o cineteatro Monumental teve o projeto do arquiteto Rodrigues Lima (1909-1979) com intervenções plásticas de José Espinho (1917-1973), Fred Kradolfer (1903-1968), Maria Keil (1914-2012), Euclides Vaz (1916-1991) e Anjos Teixeira (1908-1997).

A inauguração do cineteatro Monumental aconteceu em 1951, após cinco anos de construção.

O edifício do cineteatro Monumental tinha 4 pisos. O acesso às salas de espetáculos fazia-se através de vestíbulos, escadas e elevadores. No átrio principal situavam-se as bilheteiras do teatro e dos principais lugares do cinema.

No primeiro andar acedia-se ao 1.º balcão do teatro e do cinema. No quarto piso localizavam-se os salões privativos do 2.º balcão do cinema e do 3.º balcão do teatro. A administração e os espaços de gerência do cinema e do teatro também se encontravam nesse último piso.

A sala de cinema tinha uma lotação de 1.967 lugares e dois painéis de Maria Keil que ladeavam a boca de cena.

A sala de teatro tinha lotação para 1.086 espetadores.

O cineteatro Monumental, onde “a sala cheia parecia uma cidade” nas palavras de José Manuel Fernandes (Cinemas de Portugal, 1995) acabou por ser demolido em 1984.

“O camartelo é cego por definição. É um instrumento que não poupa nada que lhe deixem pela frente e o Monumental não é excepção. Do imponente conjunto arquitectónico, construído para durar, nos anos 40, já pouco mais resta que a fachada e a torre encimada pela esfera armilar (…) O resto, o recheio, todo ele «fauteils» de cabedal, espelhos, candeeiros e lustres, panejamentos, madeiras, mármores, tijolos de vidro, móveis, o próprio écran, tudo foi vendido ao desbarato.”

Vandalismo abateu-se sobre o Monumental, notícia de 25 de fevereiro de 1984 no “Diário de Lisboa”

 

[Fonte: http://www.gulbenkian.pt]

Roberto Matta, ‘Les témoins de l’univers’ (1947-48)

La obra de Roberto Matta (1911-2002), uno de los mayores pintores del siglo XX, ocupa siete salas del Kunstforum de Viena desde el pasado 23 de febrero. La exposición, realizada en colaboración con los Matta Archives y la Galerie Gmurzynska, lo presenta como un visionario que influyó significativamente en creadores como Arshile Gorky, Dorothea Tanning, Jackson Pollock o Robert Motherwell. Nacido en Santiago de Chile, fue un artista cosmopolita: vivió y trabajó en Francia, México, Estados Unidos, Italia (donde murió), España e Inglaterra.

Aunque estudió arquitectura y trabajó con Le Corbusier, Matta siempre estuvo orientado a la labor pictórica, con excursiones a los campos de la escultura y el diseño de objetos. En 1938 participó en la Exposición Internacional Surrealista de París, pero pronto partió a Nueva York, donde siguió practicando un arte figurativo de gran singularidad, con la idea de estar representando lo que llamaba paisajes interiores. “Su mentalidad políticamente alerta y su compromiso incondicional con una sociedad abierta le hacen aparecer también, desde la perspectiva actual, como pionero de un arte que no solo exigía la responsabilidad social del quehacer artístico, sino que la vivía activamente”, se lee en la página del Kunstforum Wien.

Todos los períodos en la obra del artista chileno están representados en Matta, exposición acompañada por el catálogo Matta-log. Morphology of Desire, editado por Fabrice Flahutez. Definido por Marcel Duchamp como “el pintor más profundo de su generación”, Roberto Matta produjo un imaginario de una productividad inusual, en tanto sus trabajos se orientan en diversas direcciones y han influido en el arte contemporáneo de manera plural.

Roberto Matta

Roberto Matta, Coïgitum (1972)

Uno de los aspectos destacados de la exhibición vienesa es The Cosmics Strips, una colección de sonidos creados para algunos cuadros de Matta. Tomando la idea del chileno, que se refería a sus obras como tiras cósmicas, la escritora Natascha Gangl y el dúo de música electrónica Rdeča Raketa (formado por Maja Osojnik y Matija Schellander) compusieron una serie de soundcomics a los que el visitante del Kunstforum Wien puede acceder portando audífonos. Se trata de una suerte de traducción de imágenes a sonidos, “retomando las fantasías acústicas de Matta y su amor por los juegos de lenguaje, los manifiestos y la poesía surrealista”.

Matta puede visitarse en el Bank Austria Kunstforum Wien, en la capital austriaca, hasta el 2 de junio.

[Imágenes: Matta Archives – fuente: http://www.latempestad.mx]

México siempre ha sido un país turístico, pero su capital solía ser la escala para llegar a zonas como Cancún. Ahora es el destino, sobre todo para nómadas digitales. Una ciudad que tiembla cada cierto tiempo como para recordar que está más viva que nunca

El Ángel de la Independencia en el Paseo de la Reforma en Ciudad de México.

Escrito por ANA PAULA TOVAR

México significa “el ombligo del lago de la luna” en lengua náhuatl. El hermoso mito fundacional de la civilización azteca (o mexica) remite a que su tierra era el eje del universo, un potente imán sobre el que giraba el mundo. Y justo en el centro de ese ombligo levantaron la actual Ciudad de México, la majestuosa capital construida sobre lagos y canales. Casi mil años después, ya casi seca, superpoblada, con terremotos y contaminación, mantiene a pesar de todo un magnetismo y atractivo como pocas metrópolis. Sobre todo, a raíz de la pandemia. Lo que empezó como una escapada a un destino sin apenas restricciones para muchos extranjeros con dinero y posibilidades de trabajar a distancia, se ha acabado convirtiendo en un desembarco masivo.

Durante estos últimos cuatro años se ha triplicado el número de los llamados nómadas digitales en el país, el que más ha recibido en toda Latinoamérica, según apunta un análisis de la firma Restart. La mayoría de ellos, de origen estadounidense y con destino a la capital. La cercanía del vecino del sur, un clima siempre templado, unos precios asequibles pagando en dólares, exuberantes espacios verdes y una formidable oferta cultural han vuelto a aupar a Ciudad de México como uno de los ombligos del mundo.

La colonia Roma, uno de los barrios donde más se nota la transformación de la ciudad, siempre ha olido a tacos callejeros, esmog y aguas de drenaje, sobre todo durante la temporada seca, antes de que empiecen las lluvias del verano. Actualmente, ese olor se mezcla con las esencias de una perfumería francesa-neoyorquina con frasquitos de colonia que se venden por hasta 600 dólares. La tienda Le Labo está en el número 138 de la calle Colima, uno de los epicentros de la gentrificación, donde se han multiplicado las hogazas de masa madre, las cafeterías de especialidad, las tiendas de vinilos y de vinos naturales… La Roma se vistió de beige y llegaron miles de extranjeros. No es que antes no vinieran, México siempre ha sido turístico, pero su capital solía ser la escala para zonas como Cancún. Ahora es el destino.

Transeúntes juegan en las fuentes del Monumento a la Revolución.

A los extranjeros —y también a los mexicanos de clase alta— se les suele llamar “güeros”, un adjetivo que significa rubio o de piel blanca. Alejandro Hernández, director de la revista Arquine, referencia en arquitectura y urbanismo en Latinoamérica, asegura: “Sí, noto a más vecinos extranjeros porque vivo en la Condesa”. Esa es otra de las zonas de moda, pegada a la Roma. Los güeros suelen formar un círculo concéntrico que abarca también Juárez, San Rafael o Escandón.

Estos barrios llenan las páginas de las guías turísticas, casi al margen de otra ciudad de más de nueve millones de personas que, muchas, viven al día, sufren el tráfico del infierno y el encarecimiento de los alquileres y de la vida en general. Un ranking publicado el pasado mes de enero por The Economist colocaba a la capital mexicana por encima de ciudades como Milán o Washington en cuanto al costo de la vida —en concreto, la decimosexta urbe más costosa del mundo—, precisamente por la oleada de extranjeros ricos. Según Hernández, sería más correcto llamar a la gentrificación “aburguesamiento”, porque solo la clase más alta puede vivir en ciertas zonas de la ciudad. Él habla claro sobre un fenómeno que no es nuevo, pero que se ha acentuado: “Los que se quejan de la gentrificación fueron antes gentrificadores”. La llegada de nómadas digitales fue impulsada en un inicio por el propio Gobierno de la ciudad, que en 2022 firmó un acuerdo con Airbnb. Ante la proliferación de alojamientos turísticos, el Gobierno echó el freno un año después. El potencial de la ciudad en el sector inmobiliario es gigante y va más allá del puñado de barrios de moda que conservan fabulosas casas art déco.

Vista del lago central de la primera sección del Bosque de Chapultepec el día 18 de febrero de 2024. El bosque de Chapultepec es el pulmón más grande de la zona metropolitana del valle de México, ha quedado al centro de la ciudad y funciona como parque recreativo y de proyectos culturales y artísticos.

Los apasionados de la arquitectura pueden saciarse en el Jardín Escultórico del UNAM, un circuito al sur de la ciudad que alberga esculturas de gran dimensión en medio de piedras volcánicas. También pueden visitar muchas de las coloridas y ascéticas casas de Luis Barragán (el único premio Pritzker de arquitectura mexicano) o impresionantes edificios brutalistas como el Museo Rufino Tamayo, clavado en el Bosque de Chapultepec. Este parque urbano es un gigante dos veces mayor que el Central Park de Nueva York y está en plena remodelación para convertirlo, además, en un gran espacio cultural, que ya cuenta con el único castillo colonial del continente. Es la joya verde de la ciudad.

De vuelta a la Roma, el chef Lucho Martínez acaba de abrir una de las últimas sensaciones del barrio: el restaurante Ultramarinos Demar, inspirado en las marisquerías de los años cincuenta del siglo pasado. Barras metálicas, muros de terrazo rosado y vajillas de cristal, junto con una carta dedicada a suculentos mariscos. Martínez lleva cocinando desde hace 20 años, y su estilo refleja el México actual: “No hacemos solo moles, tenemos muchos ingredientes y sabores que ofrecer”. Esta frase la cumple en el aliño de sus almejas: vinagreta de soja, jengibre y chiltepín, un chile tan pequeño como picante.

Visitantes en el mirador Torre Latino, en Ciudad de México.

La gastronomía mexicana es vasta y sofisticada. Ciudad de México condensa la sazón de otras regiones y de migrantes que por décadas llegaron a este ombligo para enriquecer su oferta culinaria. Todo un abanico de opciones, en todos los rangos de precios. De las quesadillas callejeras de huitlacoche (un sabroso hongo incrustado en el maíz) a los tacos al pastor, el famoso rol de guayaba de Panadería Rosetta (Colima, 179), los bufets chinos (que retrató Roberto Bolaño), las cantinas españolas y hasta el lobster roll de Ultramarinos Demar, que algunos dicen supera al que se come en el sótano del Chelsea Market de Manhattan. El prestigio de la alta cocina mexicana se refleja en la última clasificación de The World’s 50 Best Restaurants: dos restaurantes de la ciudad están entre el top 13 (Quintonil y Pujol) y Elena Reygadas, la fundadora de Rosetta —también en la calle Colima—, ha sido distinguida como la mejor cocinera del mundo.

El chef mexicano Lucho Martínez en la cocina de su restaurante, el 21 de febrero,en Ciudad de México.

La comida es uno de los mayores reclamos, pero la riqueza de la cultura mexicana se materializa de muchas formas y tradiciones. Perla Valtierra es una diseñadora industrial que ha hecho de un jarrón de cerámica algo funcional y hermoso a la vez. “Hago objetos con técnicas tradicionales y materiales locales”, cuenta. Después de un periplo internacional, montó hace cuatro años su taller y es un ejemplo de las nuevas propuestas inspiradas en la larga tradición artesanal del país. “México está chingón, cada vez hay más gente, más opciones y más energía, y eso genera nuevas conversaciones”, concluye Valtierra.

Efervescencia creativa

Perla Valtierra en su galería en Ciudad de México.

El combo arquitectura-arte-urbanismo es poderoso. En Atlampa, un barrio con carácter industrial, la Fundación Casa Wabi recién construyó un complejo con salas para exhibiciones, taller de arte y oficinas, diseñado por Alberto Kalach. Un edificio de concreto y ladrillo con escaleras de metal que le hace eco a las obras del interior. “El proyecto arquitectónico es un parteaguas, queremos que más personas se acerquen a zonas desconocidas”, explica la directora de la fundación, Carla Sodi. Casa Wabi apoya el movimiento artístico emergente: “Queremos crear oportunidades para que vengan artistas de cualquier parte del mundo. México tiene el clima ideal, y nuestra calidez genera comunidades, y eso es vital para el arte”, añade.

A lo largo del siglo XX la ciudad atrajo a oleadas de creadores. Luis Buñuel, Leonora Carrington o Francis Alÿs son algunos de los que, en otra época, hicieron de esta urbe su hogar para desarrollar exitosas carreras. Esto continúa sucediendo. La capital es la sede de Zona Maco, la mayor feria de arte contemporáneo de Latinoamérica. Y antes incluso de que la ciudad cambiara de nombre en 2016 hay un lema que corría por los pasillos arties: “El DF es el nuevo Berlín”.

Vista de la obra permanente del estudio Bosco Sodi en el edificio Sabino 336 de Ciudad de México el día 16 de febrero de 2024. El edificio construido y diseñado por el arquitecto Alberto Kalach alberga a la fundación Casa Wabi y al estudio de arte contemporáneo Bosco Sodi, con oficinas y una muestra permanente de escultura y plástica.

Para Alicia Gutiérrez, directora de Membresías de Soho House Latinoamérica, la capital mexicana “era una elección natural por su historia cultural, su diseño y arquitectura únicos, su dinámica escena culinaria, y mucho más”. La sede, en la colonia Juárez, es una casona porfiriana que nunca estuvo abierta al público, y ahora tampoco. Un lugar precioso que solo pueden disfrutar los miembros del exclusivo club, fundado en Londres en 1995. Pasaron casi 30 años para que la compañía construyera en América Latina su sede número 42. Su objetivo: “Reunir a creativos en busca de inspiración”, dice Gutiérrez, y como regla eligen espacios imponentes. La casa mexicana no es la excepción. La propiedad, remodelada por el estudio de arquitectura Sordo Madaleno, conserva su esencia afrancesada, por eso sobresalen elementos como sombrillas bicolores de la piscina, salones alfombrados y elegantes candelabros. La llegada de Soho House es una muestra más de la efervescencia de la ciudad.

La sede de Soho House Mexico, en la colonia Juárez.

Hay urbes elitistas, enormes, contaminadas, bellas, violentas, históricas, sucias, modernas, diversas, musicales, melancólicas, populares… Ciudad de México es eso y más, es un monstruo que desde un avión parece infinito y a nivel del suelo es surreal. El escritor Juan Villoro ha llamado a ese efecto “el vértigo horizontal”. Es tan única que tiembla cada cierto tiempo para recordarle a sus pobladores y a sus visitantes que está más viva que nunca.

 

[Fotos: HECTOR GUERRERO – fuente: http://www.elpais.com]

Para Sergio Huidobro, ‘Días perfectos’ completa un tríptico sobre la redención, la incomunicación y el renacimiento en la obra del alemán

Fotograma de ‘Días perfectos’ (2023), de Wim Wenders

Por Sergio Huidobro

Un hombre solo de mediana edad, entre cuarenta y cincuenta años, observa en medio de un espacio grande y vacío. El cielo sobre su cabeza, un horizonte vasto frente a él. De pronto se mueve, siempre en silencio. Se desplaza casi invisible, porque es lo que hace cada día desde hace muchos días, desde que él no era él sino otro, uno que se creía feliz y pleno, hasta que un día pasó algo que lo convenció de disolverse en la nada sin palabras ni explicaciones y dejar atrás todo, menos a sí mismo y su silencio. Hay varias formas de decirlo: que era un ángel con alas blancas antes de renunciar a la inmortalidad, o que alguna vez tuvo una familia –la familia perfecta del Midwest americano, esposa e hijo rubios, una vida completa–, o que otrora fue un empresario próspero que terminó limpiando baños públicos porque así lo decidió.

Cuando encontramos a este hombre podemos saber por su mirada que en su silencio habitan multitudes: un pasado cargado de penas sin tiempo, recuerdos que se alejan y algún remordimiento pendiente que lo sigue como sombra. Dentro de esa soledad el hombre sin nombre –un nowhere man ambulante sin caballo ni armónica– construyó algo parecido a la paz. El mismo día se repite una y otra vez en torno suyo, sin palabras, con pocos gestos. Pero él sabe que en cualquier vida, desde la de las plantas hasta la suya, el cambio es lo único perpetuo y algún día esa tranquilidad ermitaña va a disolverse, cuando el pasado vuelva por él o alguna persona irrumpa en su ermita para sacudirlo.

Wim Wenders (Düsseldorf, 1945) ha contado la historia de este hombre y su redención en tres películas, países y lenguas distintas: en las planicies fronterizas del sur estadounidense –París, Texas, 1984–, en los años finales de la Berlín dividida –Las alas del deseo, 1987– y en el quinésico y sobrepoblado Tokio del siglo XXI –Días perfectos, 2023. Detrás de su coraza de silencio el hombre protege una sensibilidad lastimada que le hace percibir y entender el mundo a través de sus detalles y susurros. El hombre en cuestión puede ser un ángel que escucha los pensamientos del mundo como un flujo perpetuo, un trabajador de limpieza sanitaria –otra forma de ser invisible en las metrópolis– o un nómada sin techo ni nombre, empolvado y arisco, que va a pie por los caminos del desierto.

El hombre –da lo mismo si se llama Damiel, Travis o Hirayama, qué idioma habla o si no habla nunca– se mueve como un migrante perpetuo, fascinado al observar en silencio todo lo que le rodea. Los niños, que comparten su capacidad de asombro, son quienes mejor le entienden. Solo ellos podrían ver a un ángel en las alturas o a un trabajador de limpieza sin prejuicios. Si el niño en cuestión fuera un hijo abandonado años atrás, algún rechazo habría al inicio, pero al final se entenderían. En cualquier caso, este hombre solitario, disociado, sabe ver el mundo como lo ven los niños: como una mezcla de descubrimiento infinito y amenazas constantes.

Wim Wenders

Fotograma de ‘Días perfectos’ (2023), de Wim Wenders

Este hombre –homus wenders– existe fuera del tiempo que lo circunda, a una velocidad distinta, como un ángel que se vuelve humano para entender qué es un minuto o un nómada que se pierde en el desierto y cuando vuelve no sabe si pasaron tres meses o cuatro años. Wenders, de alguna forma, ha sido ese mismo extranjero en cualquier punto de su filmografía; ha sido un observador foráneo de ciudades y culturas cuya identidad termina por absorber y transformar: La Habana (Buena Vista Social Club, 1998), Portugal (Historia de Lisboa, 1994) o Australia (Hasta el fin del mundo, 1991), entre un largo etcétera. En las tres películas que nos ocupan es evidente que sus personajes, historias y espacios físicos surgen de la misma necesidad, como si las ciudades mismas –Berlín, Texas, Tokio– encarnaran en ellos. Ni el ángel Damiel (Bruno Ganz) ni el errante Travis (Harry Dean Stanton) existirían en otro espacio, clima o paisaje. Es como si hubieran brotado de la tierra misma.

Como en Tokio-Ga (1985), el primero de sus tres largometrajes dedicados a Japón –el tercero es Notebook on Cities and Clothes (1989)–, no hay nada que quede al azar cuando se trata de tributarle ofrendas a Yasujiro Ozu. La más evidente es que el protagonista de Días perfectos, Hirayama-san, comparte apellido con las familias que protagonizan Cuentos de Tokio (1953) y El sabor del sake (1963); por otra parte, la fotografía de Franz Lustig –en su quinta colaboración con Wenders– trabaja con la proporción de encuadre (1.37:1) y los métodos de luz natural empleados por Ozu en sus 54 películas.

Aunque Días perfectos fue grabada en formatos digitales, con lentes esféricos y sin usar celuloide, la comprensión que Lustig y Wenders tienen de la luz japonesa, tal como la entendía Ozu, va más allá de la técnica o los formatos físicos. Que la mayor parte de su primera mitad se desarrolle en inodoros públicos y parques apacibles rodeados de árboles no es gratuito; las raíces culturales de esa decisión pueden intuirse en un fragmento del célebre Elogio de la sombra (1933) de Tanizaki:

Cada vez que me muestran un baño viejo, poco iluminado y, yo añadiría, impecablemente limpio en Nara o Kioto, quedo impresionado con las virtudes singulares de la arquitectura japonesa. Puede que el salón tenga su encanto, pero el baño japonés es verdaderamente un lugar de reposo espiritual. […] El novelista Natsume Soseki consideraba que sus viajes matutinos al baño eran un gran placer, “un deleite psicológico”, lo llamó. Y seguramente no podría haber mejor lugar para saborear este placer que un baño japonés donde, rodeado de tranquilas paredes y madera de finas vetas, se contemplan cielos azules y hojas verdes.

Wim Wenders

Koji Yakuso en ‘Días perfectos’ (2023), de Wim Wenders

Los japoneses llaman komorebi a la luz que pasa por los árboles y las sombras cambiantes que provocan, un motivo visual recurrente en la película, y Komorebi era también el título original del guion, que cambió a Perfect Days a causa de la canción de Lou Reed que Hirayama escucha para relajarse y, quizá, para favorecer su distribución en mercados occidentales. Así, Wenders parece haber usado la filosofía visual de Ozu, Soseki y Tanizaki para “aprender a ver” el entorno tokiota de la mano –o con los ojos– de quienes lo vieron antes, de forma similar al proceso que siguió con Rubby Müller para la fotografía de París, Texas a partir de la iconografía de Edward Hopper o para Las alas del deseo a partir de los fotógrafos alemanes de posguerra.

Días perfectos se parece a París, Texas en el camino narrativo que elige: una punta de iceberg cuya inmensa masa de hielo bajo el agua apenas puede ser intuida por la audiencia. En la versión final del guion de París, Texas firmada por Wenders y Sam Shepard en septiembre de 1983, se cuenta con detalles escabrosos lo que pasó en la relación de Travis y Jane (Nastassja Kinski) antes de su huida, algo que el espectador nunca llega a ver en pantalla. De la misma forma, para el guion de Días perfectos, coescrito por Wenders y el novelista Takuma Takasaki, existió una historia detallada del pasado de Hirayama como comerciante exitoso y su renuncia al éxito financiero, algo que queda oculto por completo en pantalla pero que sirvió a Koji Yakuso para construir un personaje que desborda humanidad y verismo.

Relatos de redención, incomunicación y renacimiento, las tres forman un arco involuntario que brota de la melancolía para desembocar en alguna forma de esperanza. La comunicación y el aislamiento afectivo están en su centro, pero desde las planicies áridas de París, Texas hasta las plantas que cuida con afecto el señor Hirayami hay una emocionante defensa y descubrimiento del humanismo contemporáneo. En una de las alegorías más dolorosas del cine de su tiempo, Travis y Jane solo consiguen sanar su herida mutua en una cabina erótica con vidrio polarizado, que permite ver solo de un lado mientras la otra persona se refleja a sí misma. En otra ciudad y otro tiempo, el ángel Damiel aprende que para comunicarse con los demás y confesar su amor por la trapecista el precio a pagar es la mortalidad en carne propia.

En Días perfectos Hirayama-san vuelve a hablar para comunicarse con su sobrina, pero su salida de la caverna es más liberadora que dolorosa, y lo conduce a una serenidad que estalla en alegría, en un solo plano final, para devolverlo después a la calma de sus días. Mono No Aware es una idea nipona de difícil traducción que describe la melancolía serena y agridulce de aquello que es efímero y cambiante: la luz y la sombra, el paso del tiempo, la juventud, los ciclos vitales, la música, la fugacidad de los placeres, un ángel sobre Berlín, un nómada errante, un hijo que crece, un matrimonio roto, una trapecista en el aire, la luz entre los árboles.

 

[Fuente: http://www.latempestad.mx]

Escrito por Raquel Romero

La última película de Yasujiro Ozu la ha rodado Wim Wenders. Nada raro. Lo raro es que haga calor en pleno enero aquí en España, no que Wim Wenders haga las mismas películas que ya han hecho otros. Por eso, nada extraño en Wenders este “remake” que no es un remake, titulado Perfect Days. Porque no nos engañemos, Wenders lleva toda una vida adaptando las buenas películas de Ozu a la sensibilidad occidental del público mainstream. Haciendo versiones de las películas que a él le gustan. Y yo se lo agradezco mucho porque soy una perezosa occidental millennial a la que le gustan bastante más las pelis de Wenders que las de Ozu. Y además no es tan fácil como pueda parecer, Lars von Trier lleva 30 años intentando hacer lo mismo (una versión propia de las películas que le gustan) y todavía no consigue que le salgan del todo bien.

Así que mi problema con Perfect Days no es estético. Nada que decir sobre el estilo narrativo y la arquitectura visual de la peli. Es lo que se espera: una pieza de orfebrería, la joya de un artesano que lleva 50 años haciendo verdadero cine. ¿Qué es aburrida? ¡Vaya, que sorpresa! Es una peli de Wim Wenders, todas sus películas son, más o menos, aburridas, por eso nos gusta. A ver si ahora Las alas del deseo (1987) o Paris, Texas (1984) van a ser “entretenidas”. Ese tampoco es mi problema con esta peli, a mí me encanta que me aburran, sobre todo ahora que todo tiene que ser obligatoriamente divertido. Mi problema con Perfect Days es la escena de la hermana y el coche con chofer.

Esa escena me hace sentirme insultada. Me hace ver la película desde una perspectiva de clase (siento utilizar un lenguaje tan duro). Porque me hace replantearme todo lo que he visto hasta ese momento. O sea, ¿resulta que Hirayama (el protagonista absoluto) es un “desertor de clase”, un hijo de las clases dominantes que ha decidido vivir con la plebe y por eso muestra esa especie de orgullo en su trabajo y esa calma zen ante la vida? Vaya, claro, ya me imaginaba yo que para el Wenders que quiso ser sacerdote y acabó rodando una peli sobre ángeles de la guarda en Berlín, los únicos capaces de encontrar el sentido poético de la nada en la repetición son los hijos bien educados de las clases dominantes.

Hirayama no podía ser un “simple obrero manual”, hijo de las clases populares, tenía que ser un qué: ¿un alto ejecutivo de una multinacional que lo abandonó todo después de triunfar y ahora vive así? ¿El heredero de una gran fortuna que renuncia a una vida de lujo superficial para buscar el sentido de la vida? ¿Un genio que sufrió una crisis y ahora intenta recuperar la cordura en una especie de ritual obsesivo compulsivo? Cualquier cosa menos un hombre normal, mayor, solitario, hijo de la miseria, que entiende que la dignidad no tiene nada que ver con su empleo y que su vida no tiene por qué significar nada más que lo que significa el árbol al que fotografía cada día.

Pero parecería que según Wim Wenders, tienen que venir los ricos desencantados y desclasados de las élites a explicarnos a los pobres la belleza oculta de la pobreza. ¡Hasta en eso son mejores que nosotras! Si hubiera una competición por la dignidad de la miseria, la ganarían los ricos. Ellos serían mucho mejores pobres que nosotras. Y nosotras pensando que limpiar la mierda de los demás era una mierda de trabajo y resulta que no, que es el camino del zen hacia la paz interior. Menos mal que nos lo han explicado con una preciosa película con una banda sonora maravillosa.

Título: Días perfectos
Título original: Perfect Days
Dirección: Wim Wenders
Intérpretes: Kôji Yakusho, Arisa Nakano, Tokio Emoto, Yumi Asou, Sayuri Ishikawa, Tomokazu Miura, Aoi Yamada y Min Tanaka
Género: drama
Calificación: apta para todo público
Duración: 123 minutos
Origen: Japón/ Alemania
Año de realización: 2023
Distribuidora: Maco Cine
Fecha de estreno: 08/02/2024

Puntaje: 6 (seis)

 

 

 

[Fuente: http://www.cinefreaks.net]

Vivre, ce sont six autobiographies uniques que dévoile au grand jour l’illustrateur de presse américain Ken Krismtein. Fruit d’une récente découverte et de nombreux mois de travail, ce roman graphique tricolore offre le récit de morceaux de la vie quotidienne d’adolescents du Yiddishland.

2017, Vilnius. Sous l’épaisse couche de poussière jonchant les meubles et les conduits d’une église abandonnée, des milliers de feuillets sont retrouvés. Noircis par l’encre et jaunis par le temps, ils appartiennent à une autre époque. Quelques recherches permettent bientôt de les dater et d’en comprendre le contenu. Ce sont des autobiographies écrites plus de quatre-vingts ans auparavant par des centaines d’adolescents juifs vivant dans cette zone géographique d’Europe de l’Est communément nommée « Yiddishland ». Une année et un long voyage plus tard, le dessinateur Ken Krismtein les tient entre ses mains. Il est alors la seconde personne à les lire depuis 1939. Dans son esprit, le Yiddishland devient la Yiddishuanie et, sous ses crayons, six de ces récits prennent formes, couleurs et visages. Six jeunes filles et garçons ayant soif d’expériences, d’aventures, d’amitié, d’amour. Soif de vivre.

La quête de sens au cœur de l’insensé

À l’origine de ces récits de vie, un appel lancé par le Yidisher Visnshaftlekher Institut (Institut scientifique juif). Créé en 1925 à Vilnius – Vilna à l’époque, le YIVO rassemble écrivains, poètes, artistes et chercheurs. En 1932, cette université sans murs organise un grand concours à destination des jeunes âgés de seize à vingt et un ans. Derrière la volonté de laisser la nouvelle génération s’exprimer et évoquer la manière dont elle perçoit l’avenir duquel elle sera bientôt maîtresse, le YIVO souhaite mener une réelle enquête ethnographique. Qui sont les adultes de demain ?

Pour cela, l’institution ne formule qu’une seule demande : transcrire la vérité, aussi ordinaire soit-elle. Car, finalement, l’ordinaire est subjectif. Dans le sens de cette demande, il est donc décidé que le concours sera anonyme. Le YIVO souhaite laisser à chaque jeune la pleine liberté de se confier. À la clé, 150 złotys – soit près d’un millier de dollars américains en 2021, une petite somme. La machine est lancée.

Des autobiographies, il y en avait des centaines. Autant de jeunes qui, curieux et amusés, se sont pris au jeu du concours. Pour construire ce roman graphique, Ken Krimstein a dû faire une sélection. Il en retient six : quatre filles et deux garçons. Âgés d’onze ans et demi – suite à un léger contournement des règles qui se révélera, des décennies plus tard, ô combien précieux – à vingt ans, ce sont six personnalités tant déroutantes qu’attachantes.

Faire le récit de sa propre vie n’est pas si évident qu’il n’y paraît. Que dire, que mettre en lumière ? Comment résumer l’essence même de ce qui anime son quotidien ? Comme le liant de ces récits, l’on retrouve un fil rouge, conducteur : la quête de sens. Évoluant dans une époque injuste et déjà violente, ces six jeunes garçons et filles se cherchent et cherchent des explications. Avec vigueur, malice et engagement, ils avancent et se construisent à l’aide d’une foi impressionnante en l’avenir. Au fond, leur priorité est déjà de vivre.

La culture comme lien

La huitième fille, l’épistolier, la chanteuse folk, la rebelle, l’amoureux et la patineuse : ces jeunes sont uniques. Entre passions, rêves et projets, leurs autobiographies transcrivent une grande détermination, beaucoup d’ambition et une audace toute particulière et propre à cette période d’ouverture à la société et au monde extérieur. Plus ou moins éloignés du cocon de leur enfance, ils racontent leur expérimentation personnelle de la vie, de leur vie. Leurs horizons et leurs éducations sont différents. Pourtant, ils sont indiciblement liés par un ciment central : leur culture. Transmise par leurs parents, leurs familles, l’école, leur entourage, l’héritage yiddish imprègne chaque pan de leur quotidien. Dans Vivre, les références littéraires, intellectuelles et artistiques sont légion. Ken Krimstein est généreux dans ses mises en lumières de certains termes et ses explications détaillées de multiples concepts. Cela ajoute une amplitude non négligeable à chaque autobiographie et à l’arc narratif général.

Ces adolescents appartiennent à un milieu érudit et cultivé dont ils bénéficient des apprentissages. D’une curiosité à toute épreuve, ils emmènent le lectorat dans la découverte de diverses franges de la culture yiddish, toutes d’une grande richesse. La langue est également au cœur du récit ; l’auteur fait le choix de ne pas traduire de nombreux mots. En revanche, il les explique dans des notes de bas de pages soigneusement construites et instructives. Par ailleurs, ces incursions de termes yiddish font particulièrement sens au regard de l’une des lignes directrices du YIVO : la linguistique. Ici, leur présence permet de plonger davantage dans la narration et provoque un sentiment de grande proximité avec les protagonistes.

Un visuel imprégné et engagé

Du noir, du orange et du blanc – parsemés de quelques touches de gris : Ken Krimstein utilise ces trois seules couleurs pour mettre en images les récits qu’il a lus. Le trait est simple mais pas simpliste. Un réel travail de recherche se ressent au fil des pages et transparaît dans chaque détail. Ici, une certaine architecture, là, la devanture d’un magasin précis, là encore, une affiche de propagande revisitée – « I want you for the U.S. Army » – ou celle d’un film de l’époque. Tous ces éléments de contexte sont passés au peigne fin.

Le rappel de la temporalité dans laquelle ces récits prennent place est ainsi omniprésent. C’est un fait : ces jeunes vivent alors dans une période déjà mouvementée et qu’une rapide vision téléologique conduit à une perspective d’avenir douloureuse. Pour autant, le fil narratif n’est pas dénué de légèreté et teinté d’espoir. L’un après l’autre, chacun raconte sa vie, son quotidien et, surtout, ancre le moment présent. La vérité se tient aujourd’hui, maintenant, à l’heure où elle s’écrit. Non sans humour – brillamment dosé, Krimstein met en lumière le souffle de vie et d’envie qui, souvent accolé aux jeunes générations, apparaît de façon limpide dans chacune de ces vies.

Par un terrible hasard, le YIVO fixa la date de la remise du prix de son concours d’autobiographies au 1er septembre 1939. Ce même jour, l’armée allemand envahit la Pologne. Il n’y eut jamais de gagnant ; aucun jeune ne remporta les 150 złotys. Avec Vivre, Ken Krimstein redonne vie à six de ces destinées. La force de chacune est au diapason de la gravité et de l’ampleur du contexte dans lequel elles ont pris place. Résultat, un beau roman graphique qui offre un angle de vue riche et trépidant sur le moins connu mais véridique « avant ».

Vivre, Ken Krimstein, Christian Bourgois éditeur, 25 euros.

[Images: Ken Krimstein, Christian Bourgois éditeur – source : http://www.maze.fr]

Écrit par Jean-Paul Brighelli

J’aurais dû aller voir ce film bien avant. Une réalisation dont Télérama dit tant de mal (« Pauvres Créatures est d’autant plus pénible qu’il se revendique d’un féminisme pour le moins discutable. Qui consiste à faire d’abord subir à son héroïne et à son interprète les pires humiliations, mises en scène avec une gourmandise et une complaisance sadiques »), que Le Point fustige (« bavard et prétentieux ») et que Marianne, qui décidément ne brille pas pour son intellectualité, abomine (« Avec ses airs de faux Frankenstein, cette fiction m’as-tu-vu souhaitait ressusciter l’esprit corrosif du grand Buñuel, mais ne ressemble qu’à une très longue plaisanterie potache. À éviter ») ne pouvait être qu’un très grand film.

Mais divers impedimenta qui étaient de mon fait — la correction de Soleil noir, qui sortira en mai — ou de celui de ma compagne (je ne vais jamais au cinéma seul, je veux tenir la main de quelqu’un dans le noir…) ont retardé jusqu’à hier la décision. Ce fut presque fatal, le film n’a plus que deux séances par jour (et tard) à Marseille.

Disons-le tout de suite : c’est un chef d’œuvre — au sens que les Compagnons donnaient au terme. De Yórgos Lánthimos j’avais vu La Favorite, il y a cinq ans, où Emma Stone était déjà éblouissante face à Olivia Colman et Rachel Weisz. C’était un film très abouti, d’une maîtrise totale. Mais ces Poor things (1) sont dans une autre dimension.

D’où viennent donc ces critiques acerbes — qui se mêlent, pour dire le vrai, à des analyses enthousiastes ?

Peut-être vous rappelez-vous, vous qui pratiquâtes jadis le Lagarde & Michard, les questions d’une stupidité confondante que posaient nos duettistes de l’Inspection générale et des éditions Bordas. Je résume : « Que nous dit le texte ? Quel message l’auteur entend-il faire passer ? »
Pour les messages, il y a La Poste. L’auteur ne fait rien passer : il écrit, il peint, il filme, et c’est son œuvre qui dit quelque chose. La seule question qui vaille est justement celle-là : « Que dit le texte / le film / le tableau ? »

Il est assez significatif que les journalistes qui ont aimé le film se posent d’abord des questions d’esthétique. Les autres se sont emberlificotés dans des considérations idéologiques (le film est-il féministe ? Bien-pensant ? Sadique ?) sans jamais en parler d’un point de vue technique. Or, Poor things est un feu d’artifices pour les yeux. Rien d’étonnant si la Mostra de Venise lui a décerné son Lion d’or : Damien Chazelle, qui la patronnait cette année-là, a sans doute reconnu chez Yórgos Lánthimos la fibre baroque qui l’a animé lui-même en filmant Babylon.

Parlons donc d’esthétique.

Le film commence en noir et blanc, hommage évident au cinéma expressionniste allemand des années 20 (voir Le Cabinet du Docteur Caligari, de Robert Wiene, le Nosferatu de Murnau — il y a un plan où Emma Stone traverse un pont qui est une citation directe — « et quand ils furent de l’autre côté du pont les fantômes vinrent à leur rencontre », ou le Frankenstein de James Whale). ET à ce film que jouait déjà Willem Dafoe, Le Phare, en 2019, un monument surréaliste qui m’a réconcilié avec Robert Pattinson, me convainquant que cet homme peut jouer autre chose que les gentils vampires dans des séries américaines niaises pour pucelles introverties.

Puis on passe à la couleur. Des couleurs rutilantes, que souligne la beauté extravagante des costumes. Vite, un Oscar !

Quant aux décors, ils sont somptueux, entre esthétique Belle Epoque, architectures du Bauhaus modifiées, et navire tout droit sorti d’un songe fellinien. (rappelez-vous E la nave va). Il y a même une scène en amphi de médecine où l’on cherche d’instinct l’ombre de Freud, qui assistait à, Paris, en compagnie de Maupassant (comment ? Vous n’avez pas lu l’essai que Pierre Bayard leur a consacré, Maupassant avant Freud ?), aux expériences de Charcot.

Evidemment, ce sont là des références que le journaliste de cinéma de base maîtrise mal…

Poor things use volontiers de très grands angles, voire de fish-eye, ce qui plonge le spectateur dans un monde déformé, lunaire. Le fantastique est d’abord une question de prise de vue.

Fantastique, l’idée de mettre sur le visage du créateur, Willem Dafoe — que la pauvre Bella appelle tout simplement God — les cicatrices qui défiguraient Boris Karloff. Parce qu’il y a bien un rapport entre les deux : le chirurgien diabolique a inséré dans le crâne d’une suicidée, avant de la ressusciter, le cerveau du bébé qu’elle portait en elle. Elle est sa mère et sa fille en même temps.

D’où des séquences sidérantes d’éducation d’une femme adulte avec un intellect d’enfant — mais elle apprendra vite… L’essentiel est donc que cet être est totalement dépourvu de tout surmoi. Bella vit et raisonne de façon animale. Elle parviendra à la conscience selon une trajectoire vierge de toute interférence.

Pas de surmoi — mais une sexualité qui ne demande qu’à s’épanouir. Les expériences auxquelles Bella est confrontée vont en progressant dans le glauque et le fantasmatique. Mark Ruffalo, Casanova 1900, est épuisé par la femme-enfant (ou l’enfant-femme). Tout comme les créatures du bordel parisien où elle fait longuement ses gammes.

Le film dure 2h20. Et on en redemande, et on ne veut pas qu’il finisse. Allez-y. Vous verrez que j’ai raison.

Jean-Paul Brighelli

(1) La traduction de Poor things par Pauvres créatures me paraît insuffisante. J’aurais préféré Pauvres petites choses — mais les anglicistes qui passent ici me donneront leur avis

[Source : blog.causeur.fr/bonnetdane]

El filme rinde homenaje a un singular proyecto para el diseño de inodoros en el que participaron 17 grandes nombres de la arquitectura

Inodoro público de Tokio diseñado por Toyo Ito.

Escrito por GONZALO ROBLEDO

Perfect Days, la última película de Wim Wenders, nominada a mejor película internacional en los Oscar 2024, no solo ha despertado admiración por su realización y argumento, sino también por el entorno en el que sucede: el conjunto de 17 baños públicos de alta tecnología construidos en sendos parques del centro de Tokio donde trabaja como limpiador el protagonista de la historia. Una ruta de pequeñas joyas arquitectónicas situadas en el distrito de Shibuya, una de las zonas urbanas más fotografiadas por los turistas occidentales en esta capital, gracias a su cruce multitudinario, inmortalizado en películas como Lost in Translation, de Sofia Coppola, o Babel, de Alejandro González Iñárritu.

“Mi idea era crear instalaciones abiertas a cualquier persona sin importar género, edad, nacionalidad o discapacidad”, dice por correo electrónico Koji Yanai, creador y propietario del proyecto, además de productor de la película de Wenders.

Menciona una conversación con su padre, Tadashi Yanai, fundador de la multinacional de moda Fast Retailing, propietaria de Uniqlo, quien le dijo: “Es bueno tener una particularidad, pero lo más importante es estar hecho para todos”. A partir de ahí decidió apoyar la organización de los Juegos Paralímpicos de Tokio 2020, “abordando un tema fundamentalmente humano”: la visita al inodoro.

Inodoro público en Tokio diseñado por Kashiwa Sato.

Para contrarrestar la imagen negativa del lavabo de uso público “como un lugar oscuro, pestilente, aterrador y difícil de encontrar”, Yanai convocó a conocidos creadores para rediseñar “baños públicos que todos quisieran usar”. En colaboración con la organización privada sin ánimo de lucro Nippon Foundation y el Gobierno local de Shibuya, el resultado es una mezcla de arte público, tecnología e higiene llamado The Tokyo Toilet (TTT).

Soluciones creativas y funcionales

Los espacios son una muestra de soluciones creativas y funcionales firmadas por 16 diseñadores, académicos y arquitectos de reconocido prestigio como Fumihiko MakiTadao Ando y Shigeru Ban, premios Pritzker en 1993, 1995 y 2014, respectivamente.

Inodoro público en Tokio diseñado por Nao Tamura.

Dentro de cada uno de los recintos se encuentran inodoros de la marca TOTO, pionera de la electrónica aplicada a retretes, cuya sofisticación extrema sorprende al visitante extranjero y, casi siempre, enriquece el anecdotario de su visita a Japón. Los lavabos que limpia a diario Hirayama, el protagonista de Perfect Days, conforman un recorrido ideal para conocer el proyecto. El más cercano a la estación de Shibuya, en el parque Jingu-Dori, es una estructura metálica firmada por Tadao Ando que asemeja un objeto circular recién aterrizado desde otro planeta en un jardín de cerezos japoneses. Su techo saliente evoca el alero de la casa tradicional japonesa que se extiende hacia el jardín y sirve de transición entre la zona habitada y la naturaleza.

Los más comentados, por lo insólito de su concepto, son los inodoros con paredes transparentes diseñados por Shigeru Ban en dos parques contiguos del vecindario de Yoyogi. Cuando el usuario cierra la puerta y pone el seguro, las paredes se opacan. La idea es poder confirmar desde fuera si el servicio está ocupado y su estado de higiene.

Inodoro público en Tokio diseñado por Tadao Ando.

Los lavabos diseñados por Toyo Ito, arquitecto de las Torres Porta Fira de Barcelona, están situados frente a Hachimangu, el santuario sintoísta donde el personaje de Hirayama come cada día su bocadillo y aprovecha para fotografiar la luz filtrada por las hojas de los árboles. Ito diseñó tres cilindros coronados con sus respectivas cúpulas, creando un conjunto que remite a las setas que crecen en los jardines del templo.

Pensando en la urgencia asociada con la búsqueda de un lavabo cuando se camina por un lugar desconocido, la diseñadora de productos Nao Tamura eligió el color rojo bermellón para pintar su construcción, un volumen triangular situado en una estrecha parcela junto a las vías del tren. Las paredes metálicas que imitan el papel, son un homenaje a un método tradicional japonés para envolver regalos y ofrendas.

En el elegante vecindario de Shoto, donde una madre se apresura a desinfectar las manos de su hijo tras haber tocado a Hirayama, se encuentra el proyecto de Kengo Kuma, el arquitecto japonés más cotizado del momento y autor del Estadio Nacional de Japón, donde se inauguraron los Juegos Olímpicos de Tokio 2020. Llamado en inglés A Walk in the Woods (Un paseo en el bosque), está compuesto por cinco módulos como chozas cubiertos de trozos de cedro, fiel a la constante del arquitecto de dar protagonismo visual a los materiales naturales.

Inodoro público en Tokio diseñado por Kengo Kuma.

El baño más usado de todos es el diseñado por Kashiwa Sato a la salida oeste de la estación de Ebisu. Es un conjunto de cuatro inodoros envueltos en una celosía a través de la cual se puede ver si alguien entra o sale. Sato, diseñador habitual de la comunicación corporativa de Uniqlo, creó los pictogramas que señalizan todos los espacios de TTT.

Yanai, el creador del proyecto, declina revelar cuál es su toilet favorito. ”Es como escoger el hijo predilecto”, argumenta y a cambio comparte la que considera una de las principales lecciones: haber tomado conciencia de la importancia de los limpiadores y del trabajo de mantenimiento. “Aunque sea un inodoro fantástico diseñado por un creador famoso, si no se mantiene limpio, la gente naturalmente se alejará de él”, explica, y vincula la producción de Perfect Days a su intención de mostrar las personas que trabajan para dejar resplandecientes los retretes.

Entrenamiento con empleados

Para aprender a limpiar inodoros dotados de circuitos integrados y dominar el manejo de un espejo de mano para facilitar la inspección, el actor que encarna a Hirayama, Koji Yakusho, se entrenó con los empleados de la empresa encargada del mantenimiento, Tokyo Sanitation. La complejidad del diseño de los retretes de TTT y la variedad de materiales, obligan a usar métodos, herramientas y, en algunas ocasiones, detergentes especiales para cada inodoro, según Haruhiko Watanabe, directivo de Tokyo Sanitation.

En la actuación de Koji Yakusho en Perfect Days, Watanabe elogia la postura correcta a la hora de interpretar un oficio más familiar para los japoneses mayores que fueron enseñados en la escuela a limpiar regularmente sus propias aulas y baños.

El premio al mejor actor para Koji Yakusho en Cannes y la nominación al Oscar han sido un éxito inesperado para un filme que nació de una invitación a Wenders para crear un contenido promocional de los inodoros de TTT. Pese a que la difusión de la película está teniendo un efecto positivo en el proyecto, Yanai considera que el éxito real será generalizar el uso higiénico de este tipo de baños públicos. Aparte de los usuarios habituales, los lavabos de TTT son visitados cada día por estudiantes de arquitectura y turistas curiosos, que refuerzan la percepción de Japón como una fuente incesante de sorpresas culturales.

 

[Fotos del autor – fuente: http://www.elpais.com]

Rafael Pardo, Casa Oyamel, Xalapa, 2014. Fotografía: Onnis Luque. Archivo Fotográfico Rafael Pardo Arquitectos

Con cierta regularidad, los usuarios de redes sociales con intereses en la arquitectura y el diseño se topan con publicaciones referidas al llamado brutalismo. Vive una especie de auge. Surgido en el Reino Unido de la posguerra, este estilo arquitectónico se caracterizó por volúmenes masivos y geometrías estrictas, con un uso desnudo de los materiales, principalmente concreto. Especie de art brut edilicio, su presencia declinó en la década de los ochenta, dejando una marca indeleble en ciudades de los cinco continentes, principalmente Europa y América.

La revaloración mundial de los edificios brutalistas llega ahora a México con la exposición Brutalismo arquitectónico en México, que presenta, a través de fotografías, maquetas y planos, 65 proyectos de los años sesenta a la actualidad. Curada por Axel Arañó, la muestra podrá visitarse del 13 de diciembre de 2023 al 7 de abril de 2024 en el Museo de Arte Moderno (MAM) de la Ciudad de México. Que la exposición ya esté siendo discutida en algunos círculos habla de que su abordaje abre espacios a la reflexión.

Lo cierto es que el brutalismo arraigó en México a partir de la década del setenta, y esta muestra permite acercarse a una variedad de edificios que, en muchos casos, el aficionado a la arquitectura no habría asociado a una tendencia vinculada a la economía de medios y la reacción al estilo internacional en el que derivó el funcionalismo. Resulta de interés la forma en que Arañó encuentra en edificios contemporáneos una vocación brutalista, acaso nacida de la reevaluación de ciertos proyectos en años recientes.

Brutalismo

Joaquín Álvarez Ordóñez, Ignacio Machorro, Hilario Galguera, Guillermo Bernard y Edmundo Rodríguez Saldívar, Centro Social y Deportivo Guelatao, Ciudad de México, 1975. Fotografía: Marcos Betanzos

Edificios públicos y viviendas multifamiliares en Ciudad de México, Estado de México, Guadalajara, Veracruz y Nuevo León se suceden en la sala 1 del MAM y son puestos a dialogar con objetos artísticos (pinturas, esculturas, secuencias de cine y video) con los que se relacionan formal y matéricamente. Brutalismo arquitectónico en México está organizada a partir de cuatro núcleos temáticos –retícula, prismas escultóricos, vivienda colectiva y espacio ceremonial– donde pueden apreciarse trabajos que van de Abraham Zabludovsky y Agustín Hernández a Manuel Rocha y Productora, pasando por diseños de Teodoro González de León, Augusto H. Álvarez, Fernando González Gortázar, Alejandro Zohn o Tatiana Bilbao.

 

[Fuente: http://www.latempestad.mx]

Qu’est-ce que c’est ? / Fidèle à sa réputation de musicien lettré et curieux, l’ex-Talking Heads David Byrne a publié en 2012 « How Music Works », un copieux ouvrage qui décortique, toujours à hauteur d’humain et avec pédagogie, tout ce qui conditionne la musique, de sa création à sa diffusion sous toutes ses formes. Un livre que la Philharmonie de Paris a fait traduire et publié l’an dernier sous le titre « Qu’est-ce que la musique ? », et qu’il faut lire absolument.

Écrit par Stéphane Duchêne

Il y a des moments comme ça où l’ennui finit par nous inonder de questions jusqu’alors souterraines : « où est-ce que j’ai foutu le Cluedo ?« , « combien de temps faut-il rester dans son bain pour avoir les doigts frippés« , « Pourquoi la vie ?« , « Ne faudrait-il pas remplacer l’expression « l’effet papillon » par « l’effet pangolin ? » « Mais au fait, qu’est-ce que la musique ?« .

On ignore dans quelles circonstances cette dernière question est venue à l’esprit de l’ancien leader des Talking Heads, David Byrne. Toujours est-il qu’il se l’est suffisamment posée – même si dans sa version anglophone, How music works, ce n’en est pas une – pour avoir envie d’y répondre. Et pas par une pirouette, non : par un travail de fourmi tout autant basé sur des recherches approfondies, une remarquable érudition que sur sa propre expérience de musicien, des premières scènes à la fin des années 60 à ses toutes dernières productions, toujours impeccables après toutes ces années, ses nombreuses incursions dans les arts visuels et scéniques, en passant donc par cette parenthèse enchantée et fondatrice que furent les Talking Heads.

L’interrogation pourrait paraître futile et anecdotique, en réalité elle est essentielle, tant elle recouvre, au-delà des simples questions esthétiques (la question des genres sur laquelle Adorno avait bâti une théorie particulièrement segmentante de la musique et extrêmement sévère à l’encontre de la musique pop), des données historiques, sociologiques, économiques, politiques, techniques bien sûr, qui relèguent le plus souvent l’inspiration – cette muse aux propriétés divines – au rang de cerise posée sur un gâteau qu’on a fini par oublier de considérer.

L’empire de Byrne

On aurait pu s’attendre, eu égard à la réputation de musicien intellectuel de Byrne, à un ouvrage passablement théorique, pour ne pas dire ésotérique. Il n’en est rien : l’approche choisie par le New-yorkais est infiniment modeste et abordable, et surtout résolument terre à terre. Ce qui l’intéresse est ici moins une approche théorique – à l’image du Dialectique de la pop d’Agnès Gayraud, autrement plus cérébral dans son dépeçage de la thèse d’Adorno – qu’une auscultation de « l’objet » musique, à ses conditions de production, de diffusion et de réception, ces trois domaines étant en réalité intimement liées – et c’est là que l’expérience empirique du musicien Byrne vient enrichir le propos :

« il ne s’agit pas d’un récit autobiographique sur ma carrière de chanteur et de musicien, mais ma compréhension de la musique s’est naturellement approfondie au fil des années passées à enregistrer et à me produire sur scène. J’ai puisé dans cette expérience pour illustrer conjointement les évolutions de la technologie et celles de ma pensée sur les enjeux de la musique et de la performance. (…) Faire le récit de mes performances est une façon de retracer le développement d’une philosophie en perpétuelle construction. »

Le musicien et l’architecte

Dans un premier chapitre baptisé Création à rebours, Byrne énonce que la structure des lieux où et pour lesquels la musique est composée a bien davantage présidée à sa forme finale que la magie de l’inspiration. Ainsi que la manière dont ces conditions sont un préalable à son évolution à travers ce que l’homme fait encore de mieux depuis la nuit de temps : s’adapter – sublime parallèle établi avec la capacité des oiseaux à moduler leur chant, en se calquant sur leur environnement sonore.

Mais « de la même manière que l’acoustique d’un lieu détermine l’évolution de la musique qu’on y joue, certaines propriétés acoustiques – et notamment celles qui affectent la voix humaine – peuvent présider au choix de la structure et de la forme d’un bâtiment » Et Byrne de montrer comment certains musiciens, comme Wagner, ont voulu concevoir des lieux adaptés à leur vision de la musique, des temples musicaux dont l’architecture et l’acoustique permettraient la mise en œuvre d’une aspiration esthétique (ainsi du théâtre de Bayreuth que Wagner fit construire pour rendre grâce à son goût pour l’emphase, montrant ainsi que l’architecture des salles n’est jamais innocente et ne peut accueillir de manière optimale tous les genres musicaux).

Ainsi ces lieux ont-ils fini par édicter leurs propres règles d’abord musicales, par l’acoustique, puis sociales : on ignore trop souvent que l’ambiance compassée d’un opéra est à mille lieues de ce qu’elle était au XVIIIe siècle, où l’on mangeait, parlait bruyamment, jusqu’à apostropher les musiciens – pratiques que l’usage a fini par bannir, coupant le genre de son audience populaire pour le réserver aux nantis.

Le studio-instrument

Plus loin, en convoquant la question de la reproductibilité et de la médiatisation de la musique – développée d’une manière plus globale par l’école de Francfort –, à travers aussi sa propre expérience du studio, des débuts des Talking Heads à son récent American Utopia, sans oublier ses expériences fondatrices aux côtés de Brian Eno, pour les Talking Heads mais surtout pour l’album culte que Byrne a cosigné avec le savant fou de Roxy Music, My Life in the Bush of Ghost, Byrne démontre comment le simple compositeur a cessé d’être le seul maître à bord de la création, « une grande partie du processus créatif [se trouve] entre les mains du producteur, du monteur et de l’ingénieur du son », écrit-il.

Et d’ajouter : « On comprend pourquoi les musiciens et les ingénieurs du son tendent à tenir des propos mystiques sur les studios où ont été réalisés des enregistrements marquants. Tout se passe comme si glorifer l’aura de ces lieux était une manière d’admettre que le talent ne suffit pas. » Et de confier que ce n’est vraiment qu’à l’arrivée d’Eno à la console, lequel disait « que le studio était devenu un outil de composition », que les Talking Heads se sont mis à sonner comme ils l’entendaient, leurs premiers essais discographiques n’étalant que la frustration sonore du groupe – ce dont on n’est pas obligé d’avoir conscience en écoutant 77, « expérience douloureuse » qui n’en est pas moins devenue un classique.

Voir des corps

Or, ce travail en studio ne serait rien s’il n’était validé ou précédé de l’expérience du live, en tant qu’expérience partagée, et son influence sur le processus d’écriture musicale et le processus artistique tout court – « À cette époque, les gens ne pouvaient se contenter d’un album génial. Comme disait Lou Reed : « Les gens voulaient voir des corps«  ». Intuition reedienne que Byrne étaye ainsi : « La communion d’un public qui assiste à une performance partagée en direct – cette expérience partagée avec d’autres corps qui vivent la même chose au même moment dans la même pièce – a aussi quelque chose de différent de l’écoute de musique au casque. Souvent la simple présence massive de fans définit tout autant l’expérience que ce qu’ils sont venus voir. C’est un événement social, l’affirmation de l’existence d’une communauté et c’est ainsi dans une certaine mesure, l’occasion de s’abandonner au sentiment d’appartenir à une plus vaste tribu »

Mieux le showman, ancien timide à tendance autistique, nous explique par le menu de quelle manière il a appris à apprivoiser le sien, de corps, et son expression, depuis les premiers raouts un peu gauche au CBGB – « le spectacle n’était pas aussi fascinant qu’un accident de la route, comme l’a écrit un critique. Pourtant on n’en était pas loin.» – à l’ahurissante tournée qui donna lieu au film-documentaire de Jonathan DemmeStop Making Sense (1984) dont le leader des Talking Heads nous narre la gestation passionnante dans les moindres détails. Un concert, également immortalisé sur disque, qui est devenu plus qu’une performance live : un classique à part entière de la discographie du groupe, au même titre que ses albums studio les plus aboutis.

La liberté du contexte

Dans une perspective quasi spinoziste – «telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent », écrit Spinoza dans Lettre à Schuller, opposant la liberté définie comme libre arbitre, à l’idée de nécessité et de déterminisme – Byrne nous montre plus généralement qu’il n’est point de liberté artistique qui ne soit guidée par un contexte, des possibilités et des contraintes, un accès (ou un non accès) à une technique, l’empreinte d’un milieu socio-culturel, et donc pour ainsi dire avec les moyens du bord.

Ainsi lorsqu’il prend pour exemple les conditions socio-culturelles du développement d’une scène musicale – à l’exemple de celle du New York post-punk du Lower East side et du CBGB – ancienne salle de country dont Byrne explique à quel point l’atmosphère confinée, l’acoustique et les pratiques qui y étaient à l’œuvre (la rémunération des groupes, ce genre), ont contribué à façonner une esthétique mais surtout une scène, une famille artistique, certes disparate mais insécable, qui entrera dans la légende. Où l’on apprend au passage et à rebours de tout préjugé que « le son y était étonnamment bon » – ce qui n’est pas la première caractéristique venant à l’esprit concernant cet infâme boui-boui crasseux.

La musique : une forme morale

La musique est donc une affaire matérielle et l’auteur en exclut volontairement la dimension spirituelle ou esthétique. Mais il n’en écarte pas pour autant le caractère sensible – celui de l’expérience, immédiate ou non – qui demeure et se trouve à l’origine de son interrogation première – pourquoi est-ce qu’une chose aussi volatile que la musique, cet « objet totalement éphémère » nous touche tellement ? – et l’on comprend bien évidemment que ce qui se joue dans ce moment de la musique américaine, dans cette effervescence créatrice et cette émulation est au-delà d’une simple conjonction de conditions.

De même concernant l’intérêt développé par Byrne pour les musiques non occidentales – qui alimentent la plupart des expérimentations élaborées avec Eno en une sorte de friction, de collision même, entre la recherche fondamentale et l’essence des formes primordiales (ou pensées comme telles parfois à tort) de la musique, pour lesquelles il créera notamment un label réputé pour son caractère défricheur : Luaka Bop. Et cet au-delà c’est bien une curiosité, une volonté de partage, une ouverture qu’il est bien difficile de théoriser mais qui irrigue toute l’œuvre de Byrne : la curiosité intellectuelle jamais coupée de l’expérience instinctive qui emporte les sens vers l’exultation du corps (celui-là même dont parle Lou Reed), à travers la danse, la transe, et dont on a tiré la pop, la musique populaire, jamais à l’abri d’être également savante.

Toute chose dont les Talking Heads sont l’une des plus parfaites incarnations, qui parle au corps sans jamais insulter l’intelligence – déjà l’art-punk pratiqué par le groupe sortait-il du simple cadre anarchique, pour livrer deux récits : « une histoire et le discours sur la manière dont elle est racontée », livrer un propos artistique musical et dans le même mouvement, son propre commentaire.

Au fond, la vision byrnienne de la musique, qu’on ne tiendra pas comme une vérité définitive mais une possible piste de réflexion, telle qu’il l’énonce dans un chapitre consacré à la pratique amateur – après tout la plus répandue – pourrait se résumer ainsi tout en circonscrivant fidèlement sa démarche : « La musique est une forme morale lorsqu’elle est intégrée à la trame d’une communauté tout entière ». La musique serait ainsi ce trait d’union avec notre environnement mais aussi un monde plus vaste ; ceux avec qui on la partage ; mais peut-être aussi, et surtout, avec une part de nous-même qui ne nous serait pas immédiatement sensible sans elle, une partie enfouie de notre personnalité profonde.

David Byrne, Qu’est-ce que la musique ? (Éditions de la Philharmonie de Paris)

 

[Source : http://www.petit-bulletin.fr]

Goa, petit état côtier du sud-ouest de l’Inde, recèle des trésors architecturaux longtemps délaissés. Certains passionnés restaurent désormais de fastueuses demeures datant de la période coloniale (1501-1961) qu’ils ouvrent au public, offrant ainsi un aperçu de l’héritage portugais de la région, relate “Nikkei Asia”.

Une rue de Panaji, à Goa, dans le sud-ouest de l’Inde.

À Quepem, petit village de l’état de Goa, sur la côte occidentale de l’Inde, un étroit sentier se faufile parmi des champs verts luxuriants bordés de palmiers pour déboucher sur l’imposant Palácio do Deão, construit en 1787 par le fondateur du hameau, l’aristocrate portugais José Paulo de Almeida. À sa mort, le palais fut occupé par un aumônier de l’église de Santa Cruz, située juste en face, puis par des religieuses qui en firent un foyer pour femmes indigentes.

Aujourd’hui, la demeure et ses somptueux jardins en terrasse sont ouverts au public, après avoir été minutieusement restaurés par les propriétaires actuels, Reuben Vasco da Gama, ingénieur, et son épouse Célia, microbiologiste, qui ont acquis la propriété délabrée en 2002.

“Nous voulions conserver son architecture atypique et également le meubler d’objets et de mobilier d’époque”, explique Reuben Vasco da Gama. Bâti durant la période où Goa était une colonie portugaise (1501-1961), ce palais de style indo-portugais présente des traits caractéristiques adaptés aux coutumes locales. Après avoir conclu leur achat, le couple est parti au Portugal étudier l’architecture et le paysagisme, puis est rentré à Goa pour engager un chantier de restauration de trois ans.

Des trésors centenaires

Chaque pièce foisonne d’objets et de motifs évoquant l’histoire goanaise – une collection de timbres vieille de cent trente ans qui retrace les quatre siècles et demi de domination portugaise, un coffre en bois de camphre qui se déplie en bureau, des fenêtres et des portes en écailles de nacre laissant filtrer une lumière translucide, et même un placard qui cache des toilettes escamotables. À midi, les Vasco da Gama proposent sur réservation un repas typiquement indo-portugais.

Le Palácio do Deão n’est que l’un des nombreux bâtiments patrimoniaux disséminés à Goa, territoire annexé par l’Inde en 1961 et devenu un état de l’Union en 1987. Certains ont été rendus à leur grandeur passée, tandis que d’autres, dans un état désolant, dépérissent – lorsqu’ils n’ont pas été en grande partie détruits. Avec sa grande salle de bal et son salon d’apparat, la Casa Menezes Bragança, dans le village de Chandor, est une autre demeure du XVIIIe siècle emplie d’antiquités, de porcelaines de Chine, de lustres en cristal et de meubles anciens. La famille vit toujours dans cette vaste structure étirée […]

[Photo : BEN PIPE/ROBERTHARDING/AFP – lisez l’intégralité de ce billet sur http://www.courrierinternational.com]

Esta entrevista con Hilda Leyva, quien fue su pareja sentimental, permite construir un retrato íntimo del narrador mexicano Jesús Gardea

Jesús Gardea

Escrito por ROBERTO BERNAL

Hilda Leyva (Tijuana, 1966) estudió Lengua y Literatura de Hispanoamérica en la Universidad Autónoma de Baja California. Trabajó como docente en Tijuana, Ciudad Juárez y Guanajuato, donde radica actualmente. Se dedica a la divulgación del budismo chan y a la práctica y enseñanza de artes chinas para la salud, como el taijiquan y el qigong. En el contexto de la aparición de los Cuentos completos (Sexto Piso/UNAM), platicamos con ella acerca de la personalidad y los intereses del gran narrador chihuahuense Jesús Gardea (1939-2000), de quien fue pareja sentimental.

Sabemos que, desde mucho tiempo atrás, Jesús Gardea se había distanciado de la literatura y que atendía títulos totalmente ajenos a esta. ¿Es así?

Existen muchas historias alrededor de la figura de Jesús Gardea. Algunas son ciertas, otras exageradas, creadas desde el desconocimiento de una personalidad franca, directa. Su distanciamiento de la literatura se fue dando a la par de los ataques de narradores, poetas, editores y críticos, nacionales y locales, que intentaron circunscribirlo en el regionalismo chihuahuense: “el mejor escritor de Chihuahua” o, peor aún, “el mejor de Ciudad Juárez”.

Leyó a todos, autores del Siglo de Oro, a los latinoamericanos del Boom, mexicanos, novelistas, cuentistas… Y los abandonó, excepto a tres: Calderón de la Barca, José Lezama Lima y João Guimarães Rosa. Volvía a ellos con frecuencia. Calderón, su favorito. Por eso sus textos tienen más de barroco que de realismo mágico (donde trataron de encasillarlo). También leyó teología, historia y filosofía: Karl Rahner, Fernand Braudel y Raimon Panikkar, los más importantes para él. Me parece que disfrutaba tanto del tema como de la escritura de los dos primeros. No recuerdo los nombres de otros, pero completan la lista sociólogos, periodistas y viajeros. De un francés [Guy Sorman] le gustó El mundo es mi tribu.

Despreciaba la televisión y las computadoras. Siempre usó su máquina de escribir. Le gustó enormemente el libro En ausencia de lo sagrado [de Jerry Mander], que trata sobre el fracaso de la tecnología. Le interesaba un colaborador de la revista Atlantic Monthly, Robert D. Kaplan, que escribió sobre África, el conflicto en los Balcanes, la injerencia de los Estados Unidos en todas partes…

Por las distintas conferencias y pláticas que ofreció estamos al tanto de que Gardea estaba interesado en el arte y la arquitectura coloniales, temas muy presentes en su narrativa. Sin embargo solo pudimos detectar a dos pintores, Hermenegildo Bustos y Juan Rodríguez Juárez.

Jesús impartió en la UACJ un curso de arquitectura colonial. Cada vez que lo invitaban a algún encuentro o congreso hablaba sobre este tema. Tenía catedrales predilectas, las de Chihuahua, Durango y Monterrey. Le gustaban e interesaban todas, pero hablaba sobre estas, ya que no eran tan conocidas.

“Podía dedicar cuatro o cinco días a la contemplación de un libro de arte, acompañado de música (Bach, Smetana, Schubert, etcétera). Podían ser pinturas, grabados, dibujos o tintas.” 

No solamente se interesó por la arquitectura colonial y sus pintores, como Juan Correa, sino también por pintores del siglo XIX. Recuerdo muy bien su interés y admiración por Hermenegildo Bustos y José María Velasco, pero no así por la arquitectura neoclásica. Veía como un crimen el hecho de que retablos y fachadas barrocas hubiesen sido sustituidas por columnas jónicas o dóricas. Del siglo XX admiraba las obras de Leopoldo Méndez y Francisco Goitia. Entre los muralistas preferiría a Orozco. No le interesaron las vanguardias.

Podía dedicar cuatro o cinco días a la contemplación de un libro de arte, acompañado de música (Bach, Smetana, Schubert, etcétera). Podían ser pinturas, grabados, dibujos o tintas. En algún momento de su vida también realizó algunos trabajos de esta índole.

Le gustaba enormemente el grabado japonés o Ukiyo-e, que quiere decir “la vida o el mundo flotante”, en particular Utamaro y Hokusai. De los europeos, muchísimos: Rembrandt, El Greco, Goya, Velázquez y Jacob van Ruisdael, extraordinario paisajista. Juntos visitamos museos en San Diego (California), Zacatecas y Ciudad de México. Él conoció varios en Europa. Yo otros en Estados Unidos, y me preguntaba sobre las dimensiones de ciertas obras, por ejemplo los grabados japoneses o Los desastres de la guerra. También acerca de Leonardo en la Galería Nacional. Las esculturas de Rodin en Filadelfia. Yo no sabía sobre técnica o museografía (sigo sin saber), solamente me limitaba a darle mis impresiones subjetivas.

En los últimos títulos de Jesús Gardea –los publicados en Aldus– se aprecia una alegría bastante inusual en su prosa. Una serie de luces y colores deslumbrantes, que contrastan con la violencia de sus textos. Hay una especie de optimismo oculto detrás de la desesperanza de los relatos. ¿Cómo fueron los últimos años del escritor?

El período del que puedo hablar va de enero de 1995 a febrero de 2000. Aunque en su último mes de vida comenzó a sentirse mal y, por lo tanto, no escribía todos los días, Jesús fue muy disciplinado en su proceso creativo. Su oficio era escribir. Escribía todos los días de la semana, ya fuera martes, domingo o día festivo. Únicamente descansaba cuando salía de viaje. Siempre lo hacía por la mañana, pero si no había terminado sus dos páginas regresaba al escritorio por las tardes. Siempre lo hizo con la misma máquina de escribir. Tanto la silla como el escritorio eran de madera. En la pared, a la altura de la vista estando sentado, había colocado los retratos de sus abuelos Gardea y Rocha. Recargado, su retrato: Jesús niño, de pantalón corto, sonrisa dulce, mirada traviesa, las manos en los bolsillos y el mismo peinado que usó hasta 1996 o 1997.

Tenía un diccionario y una pipa que nunca fumó. A su espalda, la ventana grande con persianas blancas. Prefería escribir en las mañanas con luz natural. La luz en Juárez es intensa, demasiado blanca. En alguna ocasión me comentó que era el punto más luminoso en Norteamérica. Tal vez por eso su gesto, el ceño fruncido que le daba ese aspecto malhumorado. Nunca usó lentes oscuros ni tampoco para leer, aunque leía tres o cuatro libros al mes.

Antes de conocernos dos gatos lo acompañaron, Tamayo y la Ratona. Sé que hubo un Pato que lo seguía a todas partes y paseaba sobre su hombro en el coche. Después vinieron Utamaro, Prisca, sus dos hijos, y algunos más que trataba de colocar en adopción. ¿Recuerdas el cuento de Martín, el gato que se fue y al que tanto extraña su dueño? Ese cuento me lo dio a leer antes de ser publicado. De verdad pensé que era sobre una pareja homosexual, Martín se había ido dejando un profundo vacío en el corazón y la vida del personaje.

¿Qué visión tenía Gardea de la literatura nacional? ¿Cómo reaccionaba ante los ataques que recibía del medio intelectual mexicano?

Jesús prácticamente no leía literatura (excepto a los autores que participaban para el premio José Fuentes Mares), así que no externaba una opinión general sobre el acontecer literario nacional. Podría decir que leía como parte de su trabajo en la UACJ, pero no por gusto. Habrá quienes se incomoden con esto. Le gustaba la buena escritura, rechazaba los lugares comunes, a los autores de camarillas. No le interesaba que estuviera de moda la novela policiaca o la literatura hecha por mujeres, si eran chilangos o chicanos. Despreciaba lo experimental en todas las artes.

Cuando le comentaba sobre algo que no lo sorprendía, siempre contestaba “Con lo que anda”. Así que autores mexicanos predilectos no tenía. Y alguno podría escribir bien, pero sus poses lo decepcionaban o le parecían falsas: una narradora que escribía en la cocina, un académico de la UNAM que dijo ser escritor las veinticuatro horas, una poeta premiada que casi se desmaya cuando se encontró con García Márquez, un poeta de izquierda que se emocionó cuando vio la frontera con El Paso, Texas. Jesús no sabía de falsedades o de poses.

“Hubo un período en el que publicar fue muy difícil para Jesús. Los editores viejos ya se habían retirado o habían muerto, como Díez Canedo o Arnaldo Orfila. Quienes lo habían impulsado o apoyado parecían darle la espalda.” 

Hubo un período en el que publicar fue muy difícil para Jesús. Los editores viejos ya se habían retirado o habían muerto, como Díez Canedo o Arnaldo Orfila. Quienes lo habían impulsado o apoyado parecían darle la espalda: Jaime Labastida, Guillermo Sheridan, Gonzalo Celorio y Lara Zavala. Hay más nombres, no los recuerdo ahora. Todo parecía ser impulsado más por celos o desconfianza que por una incomprensión de su obra. Es verdad que para Planeta no era rentable, pero otras editoriales no estaban dedicadas a los bestsellers y a lo insustancial. Jesús nunca se dio por vencido. La tristeza no era parte de su diccionario. Se molestaba, sí. Venía a él un coraje que transformaba en energía creativa. El coraje del corazón, como en francés. Lo impulsaba a seguir escribiendo.

A finales de los noventa muchos decían que su escritura era experimental. Eso sí lo molestaba. Era una ofensa porque significaba que no era auténtica. El rechazo de las editoriales y su conflicto con las autoridades de la UACJ lo llevó a buscar la beca del Sistema Nacional de Creadores. Con ello tuvo el compromiso de entregar una obra por año y así tendría apoyo para publicar. Tuvo dos lectores importantes que lo nominaron para el Premio Nacional de Literatura, María Teresa Franco González Salas y Emilio Chuayffet.

Sobre Jesús Gardea hay distintos mitos que han perdurado hasta la actualidad, entre ellos que era intratable: el “ogro de las rosas”, lo llamaron. En cambio las personas que lo trataron más íntimamente me dicen que era una persona amable y dulce. ¿Cómo era su personalidad?

Jesús era un hombre muy considerado. Compartíamos los quehaceres de la casa, por ejemplo. Cualquiera pensaría que no, por pertenecer a una generación donde eso no se hacía. Lo describiría como amable, considerado y generoso. También con otras personas, no solamente con la familia y los amigos. Era muy amable con los niños, las personas mayores y los animales. Un día la casa se llenó de chiquillos que fueron a ver unos gatitos. Los niños de la colonia le llevaban a los que se encontraban. Y esos mismos niños sentían curiosidad por los libros y la decoración. Grabados, placas de grabados, máscaras. Había una bastante fea hecha por Jacobo [hijo de Jesús Gardea] cuando había estado en la prepa. Preguntaron por todo. Jesús disfrutó muchísimo contestarles. Estaba tan divertido como ellos.

Un día llegamos de la calle y vimos a un samoyedo pequeño, muy lindo, pero enfermo. Lo llevó al veterinario y le buscó casa. El Osito sobrevivió al moquillo. Una chica que vivía a la vuelta, me parece que la calle se llama Magallanes, lo adoptó. Ella vivía con su abuelita. El perro se escapó muchas veces y se iba con nosotros. Lo regresábamos y la historia se repetía. Así conoció Jesús a la abuelita. Se hicieron amigos y compañeros de canto. La viejita estaba casi ciega y, por lo mismo, caminaba con dificultad, pero su mayor alegría era cantar. Jesús siempre decía: “El que canta sus males espanta”. Repasaban su mejor repertorio. Esto duró más o menos un año. Al siguiente invierno ella enfermó. Su hijo fue a buscarnos para avisarnos que estaba hospitalizada y fuimos a verla. Este era el verdadero Jesús Gardea: sencillo, amable, considerado con los demás. Siempre generoso con su tiempo, cálido.

 

[Fuente: http://www.latempestad.mx]

Até 5 de dezembro, o Instituto Cultural Romeno em Lisboa mostra Histórias de 89 em bandas desenhadas. Um projeto lançado pelo Museu de História de Brasov, e que tem também versão em livro.

Escrito por Leonídio Paulo Ferreira

Não posso esquecer a surpresa com a arquitetura de Timisoara, cidade com imponentes igrejas e também teatros e museus, aquando da minha primeira visita à Roménia. Para mim, aquela que este ano é capital europeia da cultura, era, sobretudo, a cidade-mártir que em dezembro de 1989 se tinha revoltado contra Nicolae Ceausescu, o último ditador comunista romeno. Se o imparável impacto dos acontecimentos revolucionários em Timisoara depressa se fez sentir em Bucareste, a capital – e no final do dia de Natal Ceausescu e a mulher já tinham sido fuzilados, foi todo o país que entrou então numa mudança acelerada, com avanços e recuos. Ora, é esse 1989 de todas as transformações que inspira um livro de BD de vários autores romenos nascido da iniciativa do Museu de História de Brasov, bela cidade da Transilvânia, injustamente famosa, sobretudo pela proximidade do Castelo de Bran, conhecido como « o Castelo de Drácula » por ter ilustrado a capa da edição original do romance do irlandês Bram Stocker inspirado em Vlad Tepes, um príncipe valáquio que combateu os turcos no século XV.

Até 5 de dezembro, o Instituto Cultural Romeno (ICR) de Lisboa mostra algumas das pranchas desse Histórias de 89 em Bandas Desenhadas, traduzidas para português. Tive oportunidade de ler a edição em francês, que me foi oferecida pelo diretor do Museu de História de Brasov, Nicolae Pepene, que estava no final da adolescência quando se deu a queda de Ceausescu e que foi o grande impulsionador do projeto, que juntou vários desenhadores romenos. O próprio Pepene participou como argumentista da pequena história « Rambo », desenhada por Puiu Manu. Dinu Gindu, diretor do ICR de Lisboa, apresentou-me também Octav Ungureanu, artista que era uma criança no momento do fim trágico do casal Ceausescu e que me contou como ficou surpreendido por o ditador afinal não ser imortal, tal era a imagem de poder que passava na televisão romena. A sua BD intitula-se « Mas o que fizemos, camaradas? »

Bastião da língua latina na Europa Central e Oriental, culturalmente muito orientada para a França, a Roménia tem péssima memória da era Ceausescu, um ditador comunista visto com certa benevolência pelo Ocidente por não ser 100% obediente a Moscovo (por exemplo, enviou atletas aos Jogos de Los Angeles de 1984, desafiando o boicote olímpico decidido pela União Soviética). Nestas três décadas e meia pós-comunismo o país tem feito uma caminhada notável, em especial depois da adesão em 2007 à União Europeia. E só se escandaliza quem ouve dizer que os romenos se aproximam dos portugueses em termos de riqueza média por desconhecer a pujança de uma nação que até teve a primeira cidade da Europa Continental com iluminação elétrica – Timisoara, a tal onde começou a Revolução Romena (ou foi um golpe de Estado?) que este livro em BD e esta exposição dão a conhecer.

[Fonte: http://www.dn.pt]

O poeta e crítico literário peruano José Antonio Mazzotti, catedrático na Universidade de Tufts, nos Estados Unidos, esteve em Lisboa para um congresso de peruanistas que se realizou na Biblioteca Nacional. Conversou com o DN sobre a história e cultura do seu país, que foi sede do Império inca e depois, durante três séculos, coração de um vice-reino do Império espanhol.

Escrito por Leonídio Paulo Ferreira

O Peru foi o último país a libertar-se da colonização espanhola na América do Sul, com a Batalha de Ayacucho, em 1824. Porque é que os espanhóis resistiram tanto no Peru? Porque o vice-reinado do Peru era a joia da coroa?

Sim. Tanto o Peru quanto o México eram os dois grandes centros do poder espanhol pela riqueza mineral destes países. Quando começam as rebeliões contra a coroa espanhola, simultaneamente, no México, Venezuela e Buenos Aires, em 1810, a capital do vice-reino mais importante da América do Sul era Lima. E, por isso, havia uma nobreza espanhola e crioula local que resistiu muito à independência. Eram realistas, estavam a favor de Fernando VII. E, por isso, o Peru teve de ter intervenção das forças argentinas pelo sul e, depois, pelas forças de Simón Bolívar, pelo norte. Finalmente, derrotaram o último vice-rei espanhol, em 9 de dezembro de 1824, após a Argentina, a Venezuela, o México e o resto da América hispânica continental já o ter conseguido fazer. No entanto, Espanha continuou a dominar até 1898 Porto Rico e Cuba, que eram as últimas colónias na América, e, na Ásia, as Filipinas.

Falou das forças argentinas. Por que o general San Martín é considerado o pai da independência peruana, e não Bolivar?

San Martín chegou antes. San Martín desembarca desde o Chile na costa peruana e consegue ocupar Lima. Mas as forças espanholas fogem para a serra, continuam no território do Peru. Há um momento em que San Martín se dá conta de que ele e o seu exército não vão poder expulsar os espanhóis sozinhos e então reúne-se com Bolívar, que já tinha conseguido a independência da Venezuela, da Colômbia, do Equador, do norte para o sul.

O célebre encontro em Guayaquil.

Exatamente, o famoso encontro em Guayaquil. E Bolívar, que era um herói, claro, mas também era um homem de caráter muito forte, muito dominante, diz a San Martín que dois sóis não podem brilhar no mesmo sítio. Então chegam a um acordo de cavalheiros e San Martín, que não tinha ambições pessoais, não queria ficar como rei ou presidente, diz a Bolívar que entre para o Peru com algumas tropas e que ele iria com outras. Então chega Bolívar e continua a luta contra os espanhóis e trava duas batalhas muito importantes em 1824. A de Junín, já na serra, em junho; e, em dezembro, a batalha de Ayacucho, decisiva.

San Martín, por ter sido o libertador de Lima, é o pai da nação peruana?

Ele declara a independência em Lima, em 28 de julho de 1821. A San Martín, no Peru, temos um enorme respeito e admiração, porque é o que realmente alcança a independência, sobretudo da costa e da capital. As festas patrióticas peruanas celebram-se a 28 de julho, porque esse foi o dia em que San Martín declarou a independência em Lima.

« A San Martín, no Peru, temos um enorme respeito e admiração, porque é o que realmente alcança a independência, sobretudo da costa e da capital. As festas patrióticas peruanas celebram-se a 28 de julho, porque esse foi o dia em que San Martín declarou a independência em Lima. » 

Quando se estudam as revoltas indígenas contra a Coroa espanhola, a de Tupac Amaru no século XVIII é sempre muito falada. Não era um verdadeiro indígena, pois não?

Era mestiçado e falava espanhol também.

Essa revolta de Tupac Amaru pode ser entendida como a primeira tentativa de independência do Peru?

Não exatamente a primeira, pois houve outras rebeliões anticoloniais. Mas a grande rebelião de Tupac Amaru, em 1780, foi a maior e mais importante. Porque realmente quis acabar com o domínio espanhol na serra, em Cusco. Tupac Amaru falava espanhol, e latim, mas também sabia quechua, e não queria estabelecer um projeto independentista no estilo republicano, crioulo, como o que depois irão estabelecer San Martín e Bolívar. O primeiro Tupac Amaru foi executado pelos espanhóis em 1572, e ele declara-se descendente e passa a chama-se também Tupac Amaru, Tupac Amaru II. O seu verdadeiro nome era José Gabriel Condorcanqui e era um homem rico local que tinha feito fortuna com o comércio. E isso deu-lhe recursos económicos suficientes para lhe dar a ideia de que poderia tomar o poder, fazendo frente aos abusos – e houve muitos -, e à violência.

Mas não era um projeto político de independência como o de Bolívar e San Martín, era diferente?

Chega a ser um projeto político, mas diferente, com um tom mais monárquico. Ele declara-se rei do Peru, José I, e queria restabelecer o Império inca com características mestiças, porque ele vestia-se como espanhol, falava espanhol, mas tinha outro projeto monárquico, indígena, que, bem, falhou.

Como é que se explica que os espanhóis consigam derrotar o Império inca, o qual, naquele início do século XVI, está em guerra civil e, portanto, enfraquecido?

É importante mencionar isso, porque sempre se diz como é que é possível que 168 soldados tenham derrotado 30 mil soldados? Houve várias circunstâncias, nomeadamente que Pizarro já tinha aliados indígenas quando chegou a Cajamarca, a região que agora é a zona de Guayaquil, no Equador, e ao norte da costa peruana. Havia grupos étnicos, como, por exemplo, os tallanes, que já tinham sido conquistados pelos incas, mas sentiam que os incas eram opressores. Algo parecido com o que acontece no México entre os aztecas e os tlaxcaltecas, que se odiavam. Bom, esse é um fator. Outro fator é a superioridade militar das armas espanholas. Canhões, cavalos, isso surpreendeu completamente a população indígena. E o outro fator importante é que a modalidade de encontro que tinham os incas com outras culturas era sempre a de um intercâmbio de presentes e avisos. Atahualpa não esperava que Pizarro atacasse sem provocação, e isso foi o que Pizarro fez e que surpreendeu. Há um choque cultural absoluto. Prenderem o líder Atahualpa, no dia 16 de novembro de 1532, isso paralisou a elite inca. Por outro lado, o que você mencionou da guerra civil. Atahualpa tinha saído de uma guerra civil contra o seu meio-irmão Huáscar. E, por isso, os partidários de Huáscar que estavam em Cusco não apoiavam Atahualpa, odiavam-no. Então, quando Pizarro, de Cajamarca, no norte, viaja até ao sul, é recebido em Cusco com os braços abertos, como um libertador. Inclusive, Pizarro, muito astutamente, nomeia um príncipe, outro inca, outro irmão de Atahualpa, e coloca-o no trono. Depois de três anos, já em 1536, esse mesmo inca dá-se conta de que os espanhóis não eram libertadores, não estavam ali para ajudar os incas sobreviventes, mas para dominá-los. E começa uma grande rebelião desse rei inca, Manco I como se chama. Em 1536, uma rebelião que dura três anos, fracassa, porque outra vez os espanhóis recebem ajuda de grupos indígenas locais que odiavam os incas.

Não era uma guerra só entre aztecas e espanhóis no México ou no Peru entre incas e espanhóis; havia outros grupos envolvidos?

Era uma guerra entre grupos étnicos indígenas contra o grupo inca, mas os grupos étnicos indígenas estavam dirigidos pelos espanhóis.

O Peru, até 1824, era o país mais rico das Américas?

Diria que sim, porque, apesar de já em 1824 muitas das minas de prata e ouro terem diminuído a sua produção, o Peru tinha criado um sistema de explorações que se tornaram extremamente ricas, baseadas na escravidão africana e na servidão indígena. O Peru, como talvez outros países como México, Guatemala, agora a Bolívia – embora a Bolívia só tenha sido criada em 1825 -, têm massas indígenas e, é claro, uma massa de escravos importados de África à força que moviam a produção económica nas minas, nos campos, no serviço e, por isso, o Peru tinha uma quantidade enorme de recursos humanos, mas também de recursos naturais, porque a geografia é muito variada, e há uma produção biológica e mineral muito superior à de outros países.

Essa riqueza de recursos humanos, através da escravatura, mas também a riqueza natural, refletia-se, por exemplo, em Lima como uma capital cultural das elites? Podia ser comparada com as capitais europeias? Tinha música, teatro, ou seja, poderia ser comparada com Madrid, capital imperial?

Na época colonial, sim. Há muita literatura do século XVII e XVIII em que os crioulos peruanos, principalmente em Lima, mas também em Arequipa, em Trujillo e em Cusco, que são outras cidades importantes, fazem gala, orgulham-se da sua literatura, da sua arquitetura, orgulham-se até mesmo do seu clima. Há um cronista, António de la Calancha, que escreve, em 1638, que como o clima do Peru e, principalmente, de Lima, é um clima temperado, é estável o ano todo – o inverno não é muito frio, o verão não é muito quente – a sua influência nos que nascem de raça branca é muito melhor do que a do clima em Espanha. Dizia que os limenhos eram seres superiores, porque estavam cozinhados a fogo lento, a uma temperatura estável, portanto, eram pessoas mais amáveis, pessoas mais tranquilas e com um intelecto que podia desenvolver-se sem tantos sobressaltos como em Espanha, onde há clima severo no inverno e clima severo no verão, e por isso os espanhóis são coléricos. E há outras afirmações, por exemplo, que a presença do Cruzeiro do Sul, no céu do hemisfério sul, também explicava a superioridade moral dos crioulos. Isto manifesta-se depois na produção cultural. Mas este é um discurso crioulo, crioulista, que chamo até de nacionalismo étnico crioulo, que depois vai ser a base da dominação de Lima e dos crioulos no século XIX e XX, sobre o resto da população indígena, mestiça e africana.

Como são os contactos dos portugueses na era colonial com o Peru?

É um contacto rico, pouco conhecido, mas rico e muito importante. Os portugueses chegam no século XVI, mas depois começa a notar-se mais essa presença a partir do século XVII. Antes dos portugueses do século XVII já havia um português, Henrique Garcês, que trabalhava numa mina na região de Huancavelica e é o primeiro que aplica no Peru o método de purificação da prata utilizando o mercúrio. Este português faz uma grande contribuição económica para o vice-reino peruano na década de 1580.

E entravam via Brasil ou diretamente no Peru, vindos por mar?

Geralmente, chegavam ao Peru pelo Panamá. Os barcos paravam em Portobelo, na costa caribenha do Panamá, viajavam de mula e a cavalo até à cidade do Panamá, porto importante já no Pacífico, e depois apanhavam barcos para o Peru.

Então esses portugueses iam à procura de fortuna no Peru?

Alguns. Mas voltando a Henrique Garcês, outra contribuição muito importante que ele tem é nas humanidades, nas letras, porque traduz Camões e também traduz Petrarca. Era um humanista no sentido amplo da palavra. Depois, há muitos portugueses que, fugindo da Inquisição, sobretudo no período da anexação espanhola, em 1580 e até 1640, levaram as suas fortunas para a América e alguns estabeleceram-se em Lima, onde dominavam a banca e o sistema financeiro durante a primeira metade do século XVII. Eram portugueses muito ricos que, pouco a pouco, a Igreja católica começa a perseguir e, no final, fica com as suas fortunas, mas promoveram muito o desenvolvimento e o auge económico que teve o Peru no século XVII. E assim, há portugueses, não tantos como italianos e como espanhóis, claro, mas há uma presença portuguesa relativamente contínua no Peru desde o século XVI e até ao século XX.

Quando pensamos no Peru de 2023, resulta da colonização espanhola do Império inca mas também das migrações, como disse, italiana, igualmente japonesas e chinesas. O Peru só é entendível com esta mistura?

Sim, o Peru agora é um mosaico de culturas. É um país que tem raízes indígenas ainda fortes. Continuam a falar-se pelo menos 48 línguas indígenas vivas, que pertencem ao património de grupos que podem ser considerados, em sentido estrito, verdadeiras nações originais. Depois, o espanhol, claro, é a língua maioritária, a que fala a maioria da população. Mas, sobretudo no século XIX e no século XX, chegam muitos chineses para substituir a mão de obra africana, porque houve a abolição da escravidão em 1854, mais cedo do que nos EUA; mais cedo do que no Brasil, claro. E chegam depois muitos japoneses, no fim do século XIX, também para trabalhar nas fazendas e, durante a primeira metade do século XX, chegam mais italianos, franceses, de novo espanhóis, e alemães. E isso produz um efeito cultural tremendo, porque cada uma dessas vagas migratórias e desses grupos traz a sua própria cultura. Uma manifestação óbvia é a comida. O Peru tem uma riqueza gastronómica impressionante, graças à fluidez de grupos humanos praticamente de todas as partes do mundo. E a isso tem de adicionar a riqueza dos recursos. O Peru tem um dos mares mais ricos do mundo, porque se juntam a corrente fria de Humboldt com a corrente do El Niño, que é quente. Então temos peixes de água quente, peixes de água tépida e peixes de água fria. Por isso, a comida da costa peruana é alucinantemente rica e variada. Depois está a tradição indígena, que também tinha a sua cultura culinária. A tradição africana, sem dúvida, a tradição amazónica e o ingrediente asiático. Há uma variedade de comida tremenda. Na literatura também temos manifestações desta diversidade.

Hoje é muito conhecido Mario Vargas Llosa, o Nobel da literatura, mas há ainda inca Garcilaso, no século XVII, que é um nome também com alguma projeção. Que grandes escritores tem o Peru?

Há muitos. Mencionou o inca Garcilaso, mas no período colonial há muitos. O Lunarejo, que é Juan de Espinosa Medrano, um autor da segunda metade do século XVII, barroco, um dos grandes escritores barrocos americanos. Depois há Pedro Peralta, no século XVIII, um sábio tremendo, equivalente ao que seria no México Carlos de Sigüenza e Góngora. Pedro Peralta escreve no Peru. No século XIX há muitos escritores importantes, mas o auge da literatura peruana começa no século XX. Teria de dizer que foi com dois grandes poetas: José Maria Eguren e César Vallejo, que estabelecem uma tradição de grande qualidade literária. E Vargas Llosa, é claro, é muito importante, é um autor que surge nos anos 50, mas dentro de sua própria geração, há excelentes poetas, como Jorge Eduardo Eielson, Washington Delgado, Sebastián Salazar Bondi. Depois, vêm gerações relativamente mais jovens. E dentro do plano da narrativa, já que mencionou Vargas Llosa, que é, claro, imensamente importante, há narradores como Oswaldo Reinoso e Miguel Gutiérrez, que morreram há poucos anos. Há uma variedade tremenda, há muitas escritoras mulheres de qualidade. A riqueza literária peruana aumentou, multiplicou-se e agora com o « giro decolonial », como se chama, ou seja, o redescobrir das mentalidades indígenas, da produção cultural indígena, há muitos poetas, novelistas, narradores de origem indígena nas suas próprias línguas, poetas quechuas. Um dos maiores foi José Maria Arguedas.

« Vargas Llosa, é claro, é muito importante, é um autor que surge nos anos 50, mas dentro de sua própria geração, há excelentes poetas, como Jorge Eduardo Eielson, Washington Delgado, Sebastián Salazar Bondi. »

E são traduzidos para o espanhol?

Sim. No caso de Arguedas, ele escrevia diretamente em espanhol as suas novelas, mas a sua poesia, escrevia em quechua e traduzia. O grande pensador marxista da América Latina é peruano, José Carlos Mariátegui. Este último escreveu, sobretudo na década de 1920. E a Teologia da Libertação é formulada por um peruano, Gustavo Gutiérrez.

Pode dizer-se que o Peru tem uma centralidade na América que existia com os incas, existia durante o vice-reino espanhol e continua?

Continua a existir uma grande produção cultural, uma grande produção humanista. Também há muitos pintores, muitos músicos. A produção cultural, em geral, peruana, é muito mais forte, muito mais rica do que a dos países da América Latina. Talvez só o México se compare, com a grande tradição indígena e colonial que também tem. E apesar de haver extraordinários escritores na Argentina, no Chile, no Brasil, sem dúvida, não têm essa mesma trajetória histórica. Porque, infelizmente, nesses países há muito pouca tradição indígena. Então, o Peru, nesse sentido, oferece mais, mais variedade literária, pela tradição indígena, a tradição africana, a tradição amazónica, a tradição oriental, a tradição europeia, que continuamente regressa. Enquanto outros países, basicamente, têm uma riqueza baseada na migração europeia. Há grandes escritores latino-americanos, como Borges, na Argentina, Neruda, no Chile, Lezama Lima, em Cuba, e tantos mais, mas, em conjunto, acho que o Peru está por cima.

 

[Foto: Leonardo Negrão / Global Imagens – fonte: http://www.dn.pt]